Then you grew up and became
like the devil himself

❝You are scum, you are scum and I hope that you know that the cracks in your smile are beginning to show. Now the world needs to see that it's time you should go. There's no light in your eyes and your brain is too slow. Can't believe you were once just like anyone else. Then you grew and became like the devil himself. Pray to god I can think of a nice thing to say. But I don't think I can, so fuck you anyway. ROHELIA, chapitre I❞

Gabriel allongé sur ses jambes, elle attendait, ennuyée. Cela faisait presque deux heures qu'elle était là et elle commençait à perdre patience. Mais elle avait besoin de son diplôme pour s'occuper des formalités officielles concernant son diplôme – et même si cela faisait environ dix ans qu'elle travaillait déjà chez les Aurors dans le plus grand des secrets, elle avait besoin de ce fichu bout de papier pour que son nom soit officiellement inscrit dans les registres. Caressant tout doucement les cheveux de son petit trésor, elle regardait avec un ennui évident les personnes autour d'elle, ne pouvant s'empêcher de se demander pour quelles raisons celles-ci se trouvaient ici. Bien que la jeune fille respectait relativement la vie privée des autres – sauf bien sûr, quand elle était payée pour la déterrer – elle ne pouvait s'empêcher de se poser des questions. Soupirant, elle cala un peu mieux son fils avec elle alors qu'elle ne pouvait empêcher une certaine tension de contracter ses membres en ces lieux qu'elle n'appréciait que modérément. Contrairement à beaucoup, la rouquine avait conscience de la corruption se trouvant au Ministère et du fait que nombreux étaient les membres de l'Oblivion se trouvant entre ces membres. Si elle n'aurait pas encore su dire de qui il s'agissait, elle ne pouvait se permettre qu'ils ne la remarquent également et qu'ils puissent remonter jusqu'à elle et jusqu'à sa petite famille. Sur ses genoux, la tête du rouquin était dissimulé à la vue de tous pour que personne ne puisse le retrouver au cas où elle serait repérée et elle ne pouvait s'empêcher de se dire que finalement, elle aurait du faire un détour chez son père avant de venir ici. Soupirant alors que finalement la secrétaire lui faisait signe de s'approcher, elle souleva son fils comme s'il ne pesait que le poids d'une plume avant de se rapprocher de la vieille femme pour se rendre avec celle-ci dans une autre salle et s'occuper de quelques formalités. Elle en ressortit environ une heure plus tard, fatiguée mais satisfaite – et surtout, prête à quitter les lieux. Mais voilà, le destin en avait décidé autrement pour elle et alors qu'elle serrait sa progéniture endormie tout contre elle, un sorcier sortant d'une autre salle manqua de la percuter, provoquant un feulant de mécontentement pur chez la jeune sorcière qui se mit à chuchoter venimeusement à l'égard du nouveau venu. « Vous ne pouvez pas faire attention un peu ? Vous auriez pu le blesser ! » Les yeux plissés, elle ne put retenir un de ses sourcils qui se haussa alors qu'elle reconnaissait le nouvel arrivant. Rohan Garrigan. Elle n'aurait jamais pu imaginer qu'il serait celui qu'elle croiserait en premier en revenant ici. Serrant un peu mieux Gabriel contre elle, elle ne put que rouler des yeux en le regardant de haut en bas avec un mépris plutôt évident, un sourire moqueur venant arrondir la courbe de ses lèvres carmins. « Garrigan. Je ne suis même pas étonnée, les bonnes manières n'ont jamais été ton fort. Pas plus que le tact ou l'intelligence d'ailleurs. » Oui, Cordélia avait le don de trouver le moyen de rendre des retrouvailles chaleureuses et totalement amicales. Pendant une seconde, elle se demanda si l'irlandais était de ceux qui l'avaient enterrée ou si au contraire, il n'avait pas cru à sa mort présumée. Qu'importe au final, il ne devait pas s'attendre à la trouver ici et elle devait reconnaître qu'il en était de même pour elle. Aux dernières nouvelles, le brun s’était lachement cassé du château en abandonnant la belle Daegan derrière lui – la décision la plus stupide du monde du point de vue de Cordélia. Une décision qu'elle même qui avait été contrainte de partir ne pouvait comprendre qu'à moitié. Si elle, elle avait eu la chance de pouvoir rester aux côtés de Robyn, elle l'aurait prise. Mais non, elle, elle avait été contrainte de partir, comme elle était contrainte de revenir aujourd'hui. Il n'y avait rien à dire de plus, la liberté n'était qu'une illusion, un tour de passe-passe dont ils étaient tous dans le fond dépourvus. « Tu t'ennuyais trop dans ton trou du cul du monde ou tu t'es dit que ça serait sympa de revenir pourrir la vie de tous ceux et celles que tu as laissé derrière toi ? » Non, elle ne comptait pas mâcher ses mots avec lui – elle ne l'avait jamais fait. Même s'ils se haïssaient, ils avaient cette particularité de toujours se montrer incroyablement francs l'un avec l'autre. Ils se disaient absolument tout ce qu'ils pensaient sans tabou – et cela ne pouvait pas leur faire du mal. Enfin, pas autant que les mensonges et tout ce qui allait avec en tout cas. « Tu viens emmerder Daegan ? » Son visage s'était obscurci alors qu'elle le fixait dangereusement, ayant été directement au cœur du problème. Si c'était ses oignons ? Totalement. Malgré les cinq années qui s'étaient écoulées, la brune restait une de ses plus proches amies et s'il était de retour pour la reconquérir, la rouquine ne pouvait voir cela que d'un mauvais œil. Elle l'avait après tout prévenu : s'il partait, elle ne l'attendrait pas. Il n'y avait aucun retour en arrière possible et il était hors de question qu'il regrette maintenant et fasse souffrir l'ancienne serpentard. Elle ne le laisserait pas faire.

YOU'RE TOO MEAN, I DON'T LIKE YOU. FUCK YOU ANYWAY. YOU MAKE ME WANNA SCREAM AT THE TOP OF MY LUNGS. IT HURTS BUT I WON'T FIGHT YOU. YOU SUCK ANYWAY. YOU MAKE ME WANNA DIE.

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« Et c’est ainsi que j’ai réalisé une étude longitudinale d’une année complète sur ce groupuscule exclusivement composé de loup-garou. Enfin, ce groupe se qualifiait lui-même de meute. » Tentait d’expliquer fébrilement Rohan à l’homme âgé lui faisant face. Minuscule, assis sur la chaise usée disposés à une distance confortable du bureau de cet employé du ministère, le brun ne se sentait absolument pas à l’aise. Il fallait dire que c’était son premier véritable entretien d’embauche. L’irlandais sentait l’anxiété lui nouer les entrailles alors qu’il faisait du mieux qu’il pouvait pour cacher ses mains moites et fébriles. « Si vous deviez expliquer les apports que ce voyage et la formation que vous avez reçue sur le terrain en une phrase, quelle serait elle ? » Dévisageant légèrement le vieil homme, Rohan se sentait pris au dépourvu. Il ne s’attendait véritablement pas à cette question là. En une phrase ? Comment était il censé résumé cinq ans de sa vie en une phrase ? Il ne pouvait pas résumer les joies, les regrets, les doutes et toutes ces choses positives et négatives que ce voyage lui avait apportées. Il avait tout fait. Rempli son cv, joint les lettres de recommandation qu’on lui avait donné, ajouté une copie de son article qui avait été récemment publié. Il s’était même changé trois fois ce matin sous le regard amusé d’Echo qui essayait de le calmer. Il avait mal dormi sur le canapé de cette dernière, mais bon il ne comptait pas s’attarder plus d’un jour chez elle et Cercei. Il s’était préparé pour cet entretien d’embauche, cherchant ce qui le démarquait et maintenant, face à cette question insignifiante, le jeune irlandais avait l’impression de faire face à un mur. Tout ce à quoi il pensait se résumait au jour de son départ. Les mots de Cordélia, la peur qu’il avait de faire une erreur, le premier jour passé à dormir à la belle étoile. Il n’arrivait à penser qu’à ça et les yeux de ce vieil homme ratatiné l’oppressaient. Que dire ? « Ca m’a transformé. » Les yeux perdus sur l’examinateur, Rohan disait tellement plus que ce que ce vieil homme pouvait bien croire. C’est surement pour ça que sortir de son bureau fut un tel soulagement. Sa veste dans une de ses mains, un dossier qu’il devait remplir dans l’autre, le brun était persuadé qu’il s’agissait d’une manière polie de le rejeter. Dans le fond, il n’avait rien fait d’extraordinaire durant ces cinq années si ce n’était fuir sa vie. Percutant une jeune femme bien plus petite que lui, le brun n’eu même pas le temps de dire quoique ce soit que déjà elle l’houspillait. « Vous ne pouvez pas faire attention un peu ? Vous auriez pu le blesser ! » « Pardon, je faisais pas attention à… » Posant les yeux sur la jeune mère qu’il venait de percuter, le brun s’arrêta interdit en reconnaissant clairement cette personne. S’il y avait bien une chose qu’il ne regrettait pas en ayant fuit le sol anglais c’était bien cette femme en particulier.  « Garrigan. Je ne suis même pas étonnée, les bonnes manières n'ont jamais été ton fort. Pas plus que le tact ou l'intelligence d'ailleurs. » Poussant un soupir, le sorcier leva les yeux en l’air en grimaçant. Il n’avait même pas l’énergie de lui répondre, rien que de l’écouter l’épuisait. Il n’y avait pas à dire, en cinq ans il avait eu le temps d’oublier à quel point la jeune Swan pouvait être irritante. Ne s’arrêtant même pas sur les remarques désobligeantes de la rousse, il avait été habitué grâce à de constantes remarques à Poudlard, le brun ne pouvait néanmoins pas quitter des yeux l’enfant qu’elle tenait dans ses bras. Chose que la jeune Swan remarqua et pour laquelle il eu droit à un regard des plus assassin. «  Tu t'ennuyais trop dans ton trou du cul du monde ou tu t'es dit que ça serait sympa de revenir pourrir la vie de tous ceux et celles que tu as laissé derrière toi ? » N’étant plus le même homme que lors de ses études, mais ne pouvant pas pour autant résister à tant d’animosité en si peu de temps, le brun ne pu s’empêcher de répliquer : « Je suis certainement pas venu pour, ta personnalité lumineuse et tellement incroyable ne m’a étrangement pas manqué. » Répondit il sarcastique. S’il y avait bien une personne qu’il aurait voulu éviter le plus longuement possible à Londres c’était bien celle-là. Malheureusement pour lui, il semblait que le destin possédait un humour particulier parce que la personne face à laquelle il se retrouvait lors de moments charniers de sa vie, comme celui-ci, c’était ce bout de femme qu’il détestait affreusement. Rohan n’avait jamais compris pourquoi il haïssait autant la jeune femme et pourquoi elle le haissait autant. Oui, il avait un passé, un passé durant lequel déjà à l’époque il ne lui faisait pas confiance. Cependant, leur relation aurait pu se limiter à cette méfiance, mais c’était tellement plus que ça. « Tu viens emmerder Daegan ? » Pris de court par cette remarque, l’irlandais ne su quoi répondre pendant un instant. Oui, il était en partie rentrer pour elle et il ne pourrait s’empêcher bien longuement d’aller la voir. Toutefois, il ne s’attendait pas à ce qu’on lui en parle si vite. Ca n’aurait surement pas du le perturber de la part de Cordélia, surtout que cette dernière n’avait jamais été très subtile pour masquer son avis sur le couple qu’il formait à l’époque avec l’autre serpentarde. Il n’aurait pas du être étonné qu’elle lui rentre ainsi dans le lard. La rousse avait toujours préféré l’attaque quand ils venaient à discuter à la passivité. Ce qui rendait tout échange extrêmement compliqué. « [coloe=darkcyan]Ce n’est pas tes affaires.[/color] » Souffla le brun sur un ton froid et grave alors que toutes émotions disparaissaient de ses traits. Il refusait de se laisser atteindre par Cordélia. Pas à ce sujet là. Gesticulant, agitant son dossier et sa veste légèrement il soupira en rajoutant plus vif et émotionnel : « Tu sais quoi ? On est plus à Poudlard, j’ai plus besoin de subir tes sermons à la con et t’écouter pérorer pour le plaisir d’entendre ta propre voix. J’ai vraiment plus la patience pour tes conneries. »

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Entre Rohan et Cordélia, cela n'avait jamais collé. Déjà dans le passé, les deux jeuens gens ne parvenaient pas à s'entendre. Heath était en effet persuadé que Sofia était une sorte de démon sur terre à la solde de sa mère et bien qu'il ait eu tort, nul doute que la mascarade que la rousse avait mise en place pour tenter de sauver Gabriel avait du le convaincre qu'il avait eu raison sur toute la ligne à son sujet. Si dans le passé, la Romanov était bien trop tendre pour s'opposer au brun, ce n'était pas le cas de la Swan qui n'épargnait jamais en rien son adversaire. Elle n'avait rien de doux, Cordélia – elle étai venimeuse, tranchante et sans pitié. Et malheureusement pour le Garrigan, elle était en plus, de mauvaise humeur ce jour là. Cela ne l'enchantait en effet, en aucun cas de devoir revenir au pays et de devoir se confronter à des fantômes du passé qu'elel avait laissé derrière elle. En voyant l'ancien serpentard fixer avec intensité son enfant, Cordélia ne put que le serrer davantage contre elle – protectrice au possible – alors que se ses yeux d'émeraudes, elle incendiait son vis à vis, comme pour le menacer d'oser dire quoi que ce soit à l'égard du petit. S'il y avait bien une mère surprotectrice avec sa progéniture, c'était bien la Swan et elle ne supportait pas l'idée qu'on puisse s'en prendre à son fils – au risque de se transformer en véritable mère vengeresse et dangereuse. Cependant, la rouquine pouvait totalement comprendre le trouble de l'irlandais à son égard : elle-même ne s'imaginait pas avoir un enfant un jour et pourtant, le destin avait mit le petit roux sur sa route, comme une évidence de laquelle elle ne pouvait pas se détourner. Il était son chemin, il était devenu sa raison de continuer à se battre, à vivre. Elle roula des yeux en l'entendant lui répondre, remontant légérement Gabriel contre elle pour être sûre qu'il était toujours suffisamment confortablement installé contre elle pour continuer à dormir alors qu'elle venait lui caresser les cheveux avec douceur. « Et étrangement, je suis quasiment sûre que tu n'as pas réussi à m'oublier, ainsi que mes derniers conseils – ai-je tort ? Dis moi, quand tu fermais les yeux le soir, est-ce que tu te rendais compte à quel point tu avais gaché ta vie pour un caprice de gamin ou alors tu continuaisà te voiler la face et à te persuader que tu avais pris la bonne décision ? » Non, elle n'avait jamais été douce avec lui et elle n'avait pas changé de ce côté là. Elle continuerait à se montrer franche et sans pitié à son égard – et c'était une bonne chose car elle était persuadée qu'il lui rendrait toujours la pareille. C'était la base de leur relation : du mépris, de la méchanceté et une bonne dose d'honneteté. Voilà pourquoi elle était rentrée directement dans le tas en évoquant Daegan, sans chercher à lui épargner le cœur et les sentiments contradictoires qui devaient avoir raison de lui à cet instant précis. Elle se fichait des états d'âmes du brun – elle ne pensait à cet instant précis qu'à son amie. Daegan comptait énormément pour elle, elle était l'une des personnes en qui elle avait le plus confiance et pour qui elle aurait pu tout faire. Son entrée dans les dark phénix avait renforcé leur lien et aujourd'hui, elles étaient comme des sœurs de parents différents. « C'est là où tu as tort. Daegan est l'une de mes meilleurs amis – tout ce qui la regarde me concerne. Et si au lieu d'être un égoïste tu pensais un peu à elle pour changer. Tu crois que tu peux débarquer comme ça chez elle, détruire tout ce qu'elle a reconstruit en cinq ans sans toi ? Tu te crois aussi important que ça pour oser penser à une telle chose. T'es qu'un tocard, mec. » Oui, elle le descendait plus bas que terre et elle n'avait pas honte de le faire. Elle n'avait aucune pitié pour lui, et elle ne comptait pas se montrer tendre avec lui alors qu'il prévoyait de briser une nouvelle fois le cœur de sa camarade. Elle ne put que ricaner face à la dernière remarque de celui-ci alors que ses yeux se mettaient à rouler de dédain dans leurs orbites. S'il pensait pouvoir l'atteindre avec de tels propos, alors il avait oublié à qui il avait affaire. « Mes conneries ? Tu veux vraiment me lancer sur ce sujet et qu'on commence à faire un état des lieux de qui est le plus grand connard d'entre nous ? Parce que je pourais volontiers te descendre tout le reste de la journée – ça serait un véritable plaisir. » Le regardant de haut en bas, ses yeux s'accrochèrent au dossier qu'il tenait et sans lui demander son avis, d'un coup si rapide de baguette magique que le brun n'eut probablement pas le temps de le voir, elle lui subtilisa ses fichiers qu'elle ouvrit dans les airs devant elle, avant de les lire rapidement, sans même lui en demander la permission. Elle ne le faisait jamais, Cordélia. Elle ne demandait pas : elle prenait. Et c'est avec un sourcil levé qu'elle avançait dans sa lecture – vive comme l'éclair- avant de faire redisparaître le document, et le renvoyer dans les bras de son possesseur comme si de rien n'était. « Des loup-garous, vraiment ? A défaut d'être intelligent, au moins, tu as un peu de bravoure. » Elle commenta tranquillement alors qu'elle sentait Gabriel se réveillait tout doucement contre elle, le petit garçon remuant tout doucement et ses yeux vert pâles s'ouvrant avec difficulté « Tu auras le job. » Elle rajouta, en haussant tranquillement les épaules, certaine de cela. Elle connaissait bien le Ministère et son fonctionnement et même si Rohan était un crétin, il avait de l'expérience – ce qui n'était pas le cas de beaucoup de gens dans ce bâtiment. Soupirant, en regardant de nouveau le garçon de haut en bas, elle finit par reporter son attention sur son fils qui s'étirait alors que son visage se transformait du tout, devenant tendre, doux – presque semblable à celui de Sofia. « Hey... La prochaine fois évite de t'endormir en pleine rue, tu sais que ça peut être dangereux, Gabriel. » Elle chuchota, la moue rieuse, venant embrasser le front de son fils qui déjà, fixer avec trop d'intensité Rohan de son regard troublant et inquisiteur – bien trop semblable à celui de sa mère.

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« [color=darkcyan]Il est certains fantômes du passé qu’on souhaite ne jamais avoir à déterré. Les corps de souvenirs douloureux qu’on ne veut plus avoir à affronter. Pour Rohan, Cordélia était un de ces corps. Cette fille était l’incarnation de tout ce qui n’allait pas chez l’irlandais. Elle lui rappelait les mauvais moments, les chutes, les hésitations et puis la douleur liée au départ. Pendant cinq longues années le brun avait réussi à occulter le souvenir de la jeune Swan. Même lorsqu’une boule lui nouait la gorge lorsqu’il pensait à Daegan et qu’il aurait pu imaginer la voix de la rousse lui faire des reproches, il s’en empêchait. Très simplement, le jeune Garrigan avait repoussé en bloc le souvenir de Cordélia. Comme beaucoup de chose, il avait laissé son passé avec la jeune femme derrière lui. Il avait besoin d’espace, de temps et de compréhension. Pas d’une fille aussi prompte avec une baguette que pour le rabaisser plus bas que terre. C’était surement prendre la solution de faciliter. C’était surement fuir la réalité que de laisser l’image de cette personne qui avait toujours été sincère avec lui en toutes circonstances, même lorsque la vérité faisait mal. Peut-être était il lâche. Il l’était. Rohan était définitivement lâche, mais ça ne changeait rien. Le jeune homme ne s’était pas préparé à cette confrontation. Il avait tellement refoulé les souvenirs de la rousse que faire face à elle désormais était comme de partir à la guerre sans arme. « Et étrangement, je suis quasiment sûre que tu n'as pas réussi à m'oublier, ainsi que mes derniers conseils – ai-je tort ? Dis moi, quand tu fermais les yeux le soir, est-ce que tu te rendais compte à quel point tu avais gaché ta vie pour un caprice de gamin ou alors tu continuais à te voiler la face et à te persuader que tu avais pris la bonne décision ? » Le yeux posés sur son Némésis, il ne sait pas ce qui le pousse à écouter Cordélia. Peut-être était-ce l’accablante vérité qui sortait de sa bouche. Ou bien le fait que, même si la jeune femme lui rappelait à quel point il pouvait être misérable, elle faisait partie de son passé et elle était une personne auquel il pouvait se raccrocher. Dans le fond, elle était un fragment de souvenir, une pièce de plus pour combler le puzzle géant que formait sa vie. Alors, oui ça faisait mal. Oui, il en avait marre qu’on prenne ses décisions pour un simple caprice d’enfant. Non, ce n’était pas le cas. Cordélia avait tord, ses parents avaient tord, son frère aussi. Et ces derniers auraient beau le répéter encore et encore il ne s’agissait pas d’un caprice. Puis, si Rohan se laissait aller à les écouter, il finirait pas y croire et tomber encore plus bas, persuader d’avoir gâché la plus belle chose qui lui soit arrivée pour rien. Face à la rousse, Rohan avait toujours l’impression de nager à contre courant. Il devait mettre une telle énergie dans le fait de se débattre pour se défaire de l’emprise pernicieuse de cette dernière. C’est pourquoi il refusait de l’écouter plus longuement. Pourquoi il voulait disparaître et rester aussi loin de la jeune femme que possible. Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus la force de lutter face à elle. A la différence que maintenant il savait que ça ne servait à rien de lutter. Malgré tout, comme un chat souhaitant torturer la souris entre ses griffes, la jeune femme refusa de laisser partir celui qui s’apparentait à son jouet préféré. « C'est là où tu as tort. Daegan est l'une de mes meilleurs amis – tout ce qui la regarde me concerne. Et si au lieu d'être un égoïste tu pensais un peu à elle pour changer. Tu crois que tu peux débarquer comme ça chez elle, détruire tout ce qu'elle a reconstruit en cinq ans sans toi ? Tu te crois aussi important que ça pour oser penser à une telle chose. T'es qu'un tocard, mec. » Laisser la jeune femme s’infiltrer sous son crâne c’était le meilleur moyen de lui offrir un poids sur lui qu’elle ne pouvait avoir sans ça. Néanmoins, il était si aisé de tirer la corde sensible du brun dernièrement. Même s’il restait silencieux, prisonnier de son mutisme, les pieds cloués au sol, pris au piège comme un lapin dans les phares d’une voiture, il sentait cette boule de remords venir boucher sa gorge. « Mes conneries ? Tu veux vraiment me lancer sur ce sujet et qu'on commence à faire un état des lieux de qui est le plus grand connard d'entre nous ? Parce que je pourrais volontiers te descendre tout le reste de la journée – ça serait un véritable plaisir. » Pinçant l’arrête de son nez en prenant une longue inspiration, Rohan essayait sincèrement de ne pas rentrer dans son petit jeu. Il essayait, essayait, mais c’est plus fort que lui, elle le mettait dans tout ses états et ça l’énervait au plus haut point. « T’as pas l’impression d’en faire des tonnes ?! Est-ce que ça te dirait pas pour une fois de te regarder dans le miroir et de t’attribuer le sort que tu réserves aux autres. Je suis pas parfait, bouhou, c’est la nouvelle de l’année. Ca ne fait pas de moi le connard le plus détesté de tout le pays pour autant. » S’interrompant une seconde, fixant l’enfant qu’il craignait d’avoir réveillé en haussant légèrement le ton, il planta ses yeux dans ceux de Cordélia à nouveau, refusant de lui laisser la parole pour l’instant. « Si tu veux me rabaisser, qu’à cela ne tienne ! Amuses toi bien pendant que je t’ignore royalement parce que j’ai passé l’âge de ces gamineries contrairement à toi. » Ecartant les bras en signe d’épuisement et d’irritation, la grimace qu’il tirait en disait long sur ce qu’il pensait. La rousse avait le don de toujours tourner la situation de telle sorte que le brun était fautif. Même lorsque personne n’était en tord, c’était forcément Rohan. En cinq ans il avait eu le temps de grandir, murir légèrement aussi. Néanmoins, c’était mentir que de dire qu’il pourrait l’ignorer juste parce qu’il avait grandi. L’irlandais serait bien incapable d’ignorer la jeune femme, même s’il devenait miraculeusement sourd en sa compagnie tant elle avait le dont de l’irriter de toutes les manières possible.
Lorsqu’elle réussi à lui arracher son dossier des mains, aussi aisément qu’elle aurait pu voler une sucette à gamin, le brun, cette interaction témoignait de tout ce qui n’allait pas dans leur relation. Il haïssait à quel point elle le faisait se sentir inférieur et lui faisait ressentir la chose. Courbant l’échine, ne cherchant même pas à se débattre, il la laissa lire son dossier les yeux posés sur le sol. Dans cet abandon tacite, cette absence d’efforts pour récupérer son dossier, une fois de plus il s’arrêtait à mi-chemin. S’il ne pouvait tenir ses positions et tenir tête à Cordélia, il préférait abandonner d’avance, ne pas se lancer dans un combat perdu d’avance. Tout ce qu’il haissait à propos de lui, à propos de la personne qu’il était lorsqu’il vivait en Angleterre lui revient en pleine face. « Des loup-garous, vraiment ? A défaut d'être intelligent, au moins, tu as un peu de bravoure. » Levant les yeux au ciel, Rohan fut d’abord dépité par le commentaire de la rousse avant d’être perturbé. « Tu auras le job. » Venait elle sérieusement de le complimenter avant de rajouter qu’il aurait le job ce qui signifiait qu’il était assez expérimenté pour cela ? Certes, sa première remarque était condescendante à souhait, toutefois il avait eu droit à une remarque positive. N’en revenait réellement pas, le brun ne pu s’empêcher de dire : « Oh mon dieu, la grande Cordélia Swan vient de me complimenter, je vais marquer ça dans mon calendrier et me rouler à ses pieds pour la remercier. » Il occultait volontairement le sujet concernant la possibilité qu’il soit embauché ou non. Il n’avait pas le cœur à en parler après son entretien. C’est alors que l’enfant callé dans les bras de Cordélia depuis le début de leur conversation commença à se réveiller. « Hey... La prochaine fois évite de t'endormir en pleine rue, tu sais que ça peut être dangereux, Gabriel. » Les yeux plissés, le brun n’en revenait pas. Avait elle bien appelé son gamin Gabriel ? Gabriel comme… Gabriel ? Faisant directement le lien, il ne pouvait s’empêcher de sauter directement aux conclusions sans même chercher à avoir le son de cloche de la rousse. Baissant la voix, comme si ça empêcherait le petit d’entendre ce qu’il allait dire : « Tu es vraiment pas croyable. En plus d’être une donneuse de leçon t’es vraiment hypocrite. J’en reviens pas. » Souffla t’il avant d’être perturbé par le regard perçant du gamin. Scruté par ce dernier, Rohan ne pouvait nier le léger malaise qu’il ressentait à ainsi se faire dévisager par un gamin. Surtout lorsque ce dernier était dans les bras de la rousse et donc sans nul doute sa progéniture. Comme si une seule Cordélia ne lui suffisait pas, il fallait qu’elle se reproduise aussi. Ne pouvait elle pas pour une fois faire un cadeau au monde et ne pas proliférer comme une maladie ?

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like the devil himself

❝You are scum, you are scum and I hope that you know that the cracks in your smile are beginning to show. Now the world needs to see that it's time you should go. There's no light in your eyes and your brain is too slow. Can't believe you were once just like anyone else. Then you grew and became like the devil himself. Pray to god I can think of a nice thing to say. But I don't think I can, so fuck you anyway. ROHELIA, chapitre I❞

Forcément, les retrouvailles entre les deux jeunes gens ne pouvaient vraiment pas bien se passer. Les sorciers ne s'étaient jamais entendus et ce n'était probablement pas aujourd'hui que cela allait changer. Cordélia méprisait Rohan et la réciproque se vallait tout autant. Pourtant, ils avaient bien plus en commun qu'ils ne pouvaient l'imaginer mais l'animosité qui les animait était bien trop forte pour qu'ils puissent baisser les armes et tenter de trouver un terrain d'entente. Elle ne put que bailler avec ennui en l'écoutant, poussant la provocation toujours plus loin. C'était plus fort qu'elle: discuter avec le brun réveillait toujours les pires facettes de sa personnalité et cela lui donnait l'envie de le rendre encore plus en colère qu'il ne l'était à l'instant précis. "Tu n'es peut être pas le connard le plus détesté du pays mais tu l'es probablement par Daegan et actuellement, ça me suffit amplement." Elle lui répondit cruellement, enfonçant probablement un peu plus l'épée dans le coeur de l'irlandais et la tournant sur elle même pour réduire l'organe en charpie. A ses yeux, l'ancien serpentard ne méritait en aucun cas l'Auror et elle ne s'était jamais cachée de le penser. Il était un idiot et elle valait bien mieux que ce que ce crétin avait bien à lui offrir. Elle serrait toujours son fils contre elle avec douceur et tendresse alors que sa langue, elle, se faisait mesquine et moqueuse. Elle était duelle, Cordélia, et malheureusement pour Rohan, il ne pouvait que voir les pires aspects de sa personnalité, ceux qu'elle réservait aux êtres qu'elle méprisait. Et Merlin qu'ils étaient nombreux. "Dis l'homme qui vient de dire bouhou dans la phrase précédente." Elle répliqua, avec un sourire goguenard sur les lévres alors qu'elle le regardait de haut en bas. Il aurait du se rappeler que s'il tenait véritablement à commencer une joute verbale avec elle, il allait devoir monter le niveau un peu plus haut que ça. Elle n'avait rien de ces magiciens de bas niveau à qui l'on pouvait facilement fermer le clapet. Elle, elle jouait à un tout autre niveau. Elle ricana de nouveau en l'écoutant, secouant la tête comme elle l'aurait fait face à un enfant stupide. C'était ce qu'il était au final à ses yeux, un gamin. Un gamin qui ne cessait de courir entre ses pattes et qui la dérangeait. "Je comprends qu'au vu de ta médiocrité tu n'es pas habitué à souvent être complimenté mais tout de même Garrigan, un peu de tenu." S'il voulait continuer sur le ton du sarcasme, il allait être servi. Elle était d'humeur à briser des genoux et malheureusement pour Rohan, il était une victime de choix – d'autant plus maintenant qu'il avait fait de la peine à son amie. Elle ne tiqua pas à la remarque du jeune homme, sachant pertinemment que le prénom Gabriel ne pouvait que lui faire croire des choses ignobles à son sujet. Garrigan faisait partie de ceux qui pensaient sincèrement qu'elle avait trahi l'homme qu'elle aimait pour le compte de sa mère. Il n'était qu'un ignorant qui ne comprenait rien à la réalité de la vie. Elle comptait l'ignorer sur ce point, cependant, son fils qui était désormais réveillé ne semblait pas du même avis. Ses émeraudes luisantes avec un mépris surprenant pour son jeune âge, sa voix ferme mais juvénile finit par retentir comme un murmure menaçant et impitoyable, comme une promesse de mise à mort pour l'irlandais. "Et toi, en plus d'avoir une sale gueule, t'es un gros con." Un lége silence s'installa à la suite de cette remarque avant que finalement, Cordélia n'explose littéralement de rire. Son enfant était définitivement unique en son genre et elle était très fière de lui. Il n'avait pas encore quatre ans et pourtant, il avait déjà toute la répartie du monde, le cynisme insolent de sa mère. Le soulevant devant elle alors qu'il continuait de tuer Garrigan de ses prunelles claires, elle vint frotter tout doucement son nez contre celui de son fils avant de le lui embrasser. "Mais c'est qu'il a raison mon fils." Le ramenant contre elle, les deux Swan commencèrent à fixer intensément leur vis à vis comme une équipe de fauves prêts à mettre en charpie leur nouvelle proie. Désormais, Rohan n'allait plus devoir affronter un seul Swan mais deux - et s'il pensait que le jeune âge de Gabriel le rendait inoffensif, il allait s'en mordre les doigts.