Troisième année de Poudlard : « Heldington ! » Une voix me parvient au loin, je n'y prête pas attention, je suis crevé, j'ai envie de dormir, qu'on me fiche la paix. On continue à m'appeler mais je me couvre les oreilles avec mes bras, étrange, on dirait que je ne suis pas dans mon lit, c'est inconfortable ... comme si je dormais ... sur une table. C'est vrai, je me souviens, je suis en cours, j'ai dû une nouvelle fois m'endormir, avant que je réalise ce qui m'arrive, un livre s'abat sur mon crane et une douleur fulgurante traverse mon échine. Je me lève brusquement, renversant ma chaise et me retourne vers le fautif, bien décidé à lui rendre la pareil mais je tombe nez à nez avec le professeur. « Deux heures de retenues, ce soir, dans mon bureau Heldington, ça vous apprendra à dormir pendant mon cours. » « Il faudrait qu'il soit moins soporifique pour ça ! » « Dix points en moins pour Serpentard ! » Mes camarades me regardent d'un oeil mauvais, comme s'ils n'avaient pas l'habitude avec moi, je m'en fiche des points, je m'en fiche de la retenue, je veux juste qu'on me laisse tranquille, ce n'est pas trop demandé. Je ne sais pas si je peux les appeler des amis, pour moi, ce sont plus des connaissances, je suis là pour un bon bout de temps, je devais me mêler aux autres mais pas question de faire semblant de sourire et de faire comme si tout allait bien. On n'appartenait pas au même monde, j'étais mature pour mon âge, plus que ces gamins. Je ne voulais qu'une seule chose quitter l'école, faire ma vie, je n'avais besoin de personne, je m'étais toujours débrouillé tout seul et ça toute ma vie.

Souvenir d'enfance : "Maman ?" Le parquet craque sous mes pas, je glisse le long du mur à travers le couloir à la recherche de ma mère, le vent fait claquer les fenêtres, il fait noir, j'ai peur, j'ai froid. Je ne la trouve pas, ils ne sont pas rentrés du travail. Je m'assois dans un coin et j'attends. J'attends des heures durant que mes parents rentrent, je ne bouge pas, je fixe la porte, j'attends qu'elle s'ouvre et je tremble à cette idée, je tremble à la penser de ce qu'il va m'arriver quand celle-ci s'ouvrira sur mon père. Mais elle reste close, je soupire de soulagement et je finis pas m'endormir sur le sol. Un bruit me réveille, il est trop tard pour l'éviter. Mon père m'a trouvé et les coups commencent à pleuvoir sans raison, je me retiens de pleurer parce que je sais que ce sera pire si je montre des larmes à mon père, pour lui un homme ne doit jamais pleurer, c'est montrer qu'on est faible. Je cherche du regard de l'aide de la part de ma mère mais celle-ci reste en retrait, elle ne dit rien, elle ne dit jamais rien devant mon père. Je le déteste. C'est toujours la même routine, il me bat, il s'excuse quand il voit qu'il est allé trop loin, il promet de ne plus recommencer mais le lendemain, ces paroles sont vite oubliées et les coups recommencent. Si seulement, je pouvais me réfugier dans les bras de ma mère mais celle-ci à bien trop peur de mon père, qu'elle m'évite, je n'ai jamais reçu d'amour de leur part, j'ai finis par haïr ma mère au fil des années, de ne rien avoir fait pour me protéger mais tout ça c'était terminé. J'en avais fini avec eux, une famille, il me faisait rire, on n'était en rien une famille, je n'avais pas besoin d'eux.

the dark side  : La guerre avait commencé depuis quelque année déjà et personne ne savait quand elle allait prendre fin. Ce qui m'importait c'était de survivre. J'étais un solitaire, j'aurai pu me terrer dans un trou et attendre que ça se passe mais j'aimais l'action, j'aimais le danger et j'aimais me battre. Tout le monde détestaient cette guerre mais pour moi, je n'avais jamais aussi heureux de toute ma vie, j'avais trouvé quelque chose que j'aimais faire et dont j'excellais. Ce n'était pas glorieux, c'était sombre, mal mais je m'en fichais, il fallait bien quelqu'un pour faire le sale boulot, cette guerre n'allait pas se gagner sans mort. Je pouvais ainsi évacuer toute cette rage en moi, j'avais ma vengeance contre ce monde. Je comprenais les motivations de Durmstrang mais je me sentais redevable envers Poudlard, cette école fut mon foyer pendant des années et je me sentais de le protéger, comme un remerciement pour m'avoir accueillis. J'ai été vite repéré par les chevaliers de l'émeraude et j'y ai vu une opportunité pour me battre, bien que les serpentards étaient réputé pour l'espionnage. J'agissais dans l'ombre, peu de personnes savait que j'en faisais partis et ce n'était pas plus mal, je ne portais jamais la bague qui nous identifiait entre nous. J'étais un assassin, je tuais les personnes qu'on me disait de tuer, je ne réfléchissais pas, je ne cherchais pas à savoir ce qu'avais fait ma cible, si elle était du côté des bons ou des mauvais, je l'éliminais, rien de plus. Mon nom commença à circuler petit à petit dans le milieu, on avait eu vent de mes prouesses et la rumeur circula comme quoi, j'étais l'un des plus grands assassins de cette guerre, plutôt ironique à mon avis alors que celle-ci n'était pas terminé mais qui fit du bien à mon égo déjà surdimensionné. Je deviens alors attiré par l’appât du gain, car comme tout assassin qui se respecte, je me faisais payer gracieusement pour chaque cible que j'éliminais alors forcement, quand les slaves me proposèrent de me payer plus que les chevaliers de l'émeraude, je les trahis sans aucun remord, me retournant contre mon propre clan.

Romance : Je jouais avec les filles, avec leurs sentiments, je les faisais espérer, espérer qu'elles étaient celle qui me fallait, qui comblerait mon coeur, qui me donnerait l'amour que je n'ai jamais eu. Des mensonges, tout n'était qu'un jeu pour moi, je les abandonnais quand j'en avais finit avec elle, je ne ressentais rien, je ne croyais pas en l'amour, ce n'était qu'une chimère. « Salut ! » Je me retourne pour voir qui m'adresse la parole, mon balai à la main, j'étais sur le point de partir voler. Je n'ai pas envie de parler, mais comme elle est mignonne, je fais un effort, je la regarde de la tête au pied, je me demande pourquoi elle est venue vers moi, d'habitude, personne n'ose. Elle me regarde avec défi, je suis de plus en plus curieux et je me dis que cela pourrait être amusant de l'inscrire sur mon tableau de chasse. Je monte sur mon balai. « Si tu veux me parler, grimpe ! » Je n'ai aucun doute qu'elle va venir, je plais à toutes les filles avec ma gueule d'ange alors que je suis loin d'en être un. Je fais confiance à mes charmes et je sais les utiliser pourtant, devant elle, pour la première fois, je ne suis plus très sûr de moi, je commence à croire qu'elle ne va pas venir. Avait-elle décidé de me laisser là comme ça ? Non, elle finit par se décider et monte derrière moi et passe ses bras autour de ma taille, je souris content de moi et un peu rassuré, mon égo ne l'aurait pas supporté si elle avait refusé. On vola sans se soucier du temps qui passait, elle ne savait pas la chance qu'elle avait, le ciel, c'était mon endroit favori pour me retrouver seul et trouver le silence. Je crois que c'est à ce moment-là que je tomba amoureux, elle n'avait pas dit un mot, elle s'était contenter de me serrer fort pour ne pas tomber. Une fois redescendue sur terre, je ne voulais pas la lâcher, je voulais la connaitre. Qui était-elle réellement ? Elle avait finis par s'emparer de mon coeur, moi qui pensais que c'était impossible, que j'étais incapable d'aimer et d'être aimé et elle me prouvait le contraire. Je connaissais enfin ce sentiment qu'était l'amour, je n'aimais que moi mais maintenant je n'aimais plus qu'elle. Elle arrivait à me percer à jour, à me comprendre sans que je dise quoi que ce soit. On était fusionnel, elle était ma moitié, elle était tout ce que je n'étais pas, on se complétait, elle était la pièce manquante de mon puzzle. Elle était mon soleil, ma lune, mon coeur, c'est comme si toutes ces années j'avais vécue dans l'obscurité et qu'elle était la lumière qui éclairait cette obscurité. Depuis, ce jour où on s'était rencontré, je ne l'avais plus quitté, ça n'avait pas été facile, je ne pouvais pas changer du jour au lendemain, je l'ai fait souffrir de nombreuse fois malgré moi mais, elle était la seule qui comptait à mes yeux.

The end : Tout est flou, je suis allongé sur le sol, inerte, je n'arrive plus à penser correctement, je fixe le ciel en me disant que c'est surement la dernière fois que je le vois, je me vide de mon sang, je le sens couler hors de moi, étrangement, je n'ai pas mal, je ne suis pas non plus effrayer, je n'éprouve que du regret. Je me demande pourquoi je me suis comporté comme un vrai débile durant ma vie, je regrette de ne pas m'être fait de vrais amis, je regrette un peu de ne pas savoir ce que sont devenus mes parents. Je rigole en y pensant, il faut que je sois sur le point de mourir pour penser à eux, c'est à cause d'eux que j'ai finis ainsi, ils ont fait de moi ce que je suis. Je tousse, la douleur commence à se faire sentir mais je sens que ma fin est proche, j'aurais fait tout mon possible pour la sauver, mon amour je suis désolé. Mes yeux se ferment, il fait nuit à présent, tout est noir, je sens mon coeur ralentir, j'aurais aimé lui dire une dernière fois que je l'aime, je ne sais même pas si elle sait que je suis venu la sauver.... Alors, voilà comment je meurs ? ... seul ... n'étais-ce pas ce que je voulais ?

Il était perdu, seul dans l'obscurité, cela fait des heures qu'il marche sans savoir où aller, il sentit son esprit glisser petit à petit dans les ténèbres. Il se sent partir pour de bon. Cela fait des années qu'il lutte, qu'il essaye de ne pas penser à lui. Lui, Louis, il se souvient de tout maintenant, de tout ce qui s'est passé. Il comprend mieux certaines choses et d'autres lui échappe encore, pourquoi ? C'est la question qui revient le plus souvent dans l'esprit de Théodore. Il ne comprend pas comment il peut être si différent d'avant, pourquoi Louis était aussi … cruel alors que chez Théodore, la cruauté est presque inexistante. Il y a Mia aussi, Mia, sa Mia. Lorsqu'il était à Poudlard, il n'avait cessé de la repousser, de faire comme si elle n'existait pas pourtant, elle l'attirait irrationnellement. C'était l'époque où il rejetait tout souvenir, ou il ne voulait pas comprendre mais maintenant plus rien n'était comme avant. Le temps avait passé … Théodore regarde l'horizon, des larmes au coin des yeux. Tout avait brûlé, il ne restait plus rien, tout ce pour quoi ses parents avaient travaillé était parti en fumé … tout comme eux. Il était arrivé trop tard, il n'avait pu que contempler l'étendue des dégâts. Il ne savait pas quoi faire, il avait passé sa jeunesse à étudier pour reprendre le cabinet d'architecture à la suite de ses parents mais maintenant, il n'avait plus de cabinet, plus de parents, il était seul. La mort lui semblait une douce libération pour s'échapper de ses cauchemars mais alors qu'il s'approchait d'une falaise, il sentit quelque chose remué en lui, il connaissait cette sensation, il s'y était habitué. L'autre voulait prendre sa place, il l'avait toujours voulu et pour une fois Théodore ne lutta pas, il se laissa faire et disparu pour laisser Louis vivre sa vie.

« Mia, c'est moi ! Louis » Enfin, il était libre, libre de faire tout ce qu'il voulait, de pouvoir revivre à nouveau et pas à travers de Théodore. Mia semble perdue, elle le regarde sans comprendre, petit à petit ces yeux s'agrandissent. « Louis ? » Il pouvait enfin la prendre dans ses bras, pourvoir la toucher, caresser ses doux cheveux, ses lèvres attirantes, se perdre dans ses yeux. Elle lui avait tant manqué, Mia la seule femme qu'il avait aimée. Il l'attire à lui et plonge son visage dans ses cheveux, il ne referait pas la même erreur, pas cette fois, il ne laisserait personne lui enlever. « Tu m'as manqué » sa voix n'était qu'un soupire, tout en la tenant dans ses bras, il ne peut s'empêcher de se sentir minable, il ne la méritait pas, il n'était pas bon pour elle, il ne ferait que la blesser une fois de plus, à cause de lui, elle s'était ôter la vie dans le passé, il ne voulait pas que l'histoire se répète, il voulait son bonheur. « Théodore est parti . » Ses mots, si innocent soit-il, lui fit l'effet d'un coup de poignard dans le cœur, bien sûr qu'elle voulait Théo, il était tout ce qu'il n'était pas, doux, gentil, attentionné. Lui ne la blesserait pas, lui était bon pour elle. Il rompt le contact, il la pousse à bout de bras, il allait faire l'acte le plus généreux qu'il soit de toute sa vie, pour la première fois, il ne ferait pas l’égoïste, pour la première fois, il ne penserait pas à lui en premier. Pour son bien, il allait partir. « Non, il est là … je ne suis que de passage » Il voit bien sûr le visage de Mia, que celle-ci est tiraillée, il se doute qu'elle doit les aimer tous les deux, il avait le même visage, le même corps, la même voix … mais ce serait trop cruel de lui demander de choisir et surtout il ne voulait pas connaître sa réponse. Il espérait juste que Théodore ne ferait pas l'idiot et qu'il s'apercevra de la chance qu’il ait. Du trésor qu'il n'avait rien sous les yeux.

Il se réveille doucement, il a l'impression d'avoir dormi depuis une éternité, il ne sait pas où il est, il ne connaît pas cet endroit. Il essaye de se souvenir de ce qu'il s'était passé mais depuis la falaise, il n'a plus aucun souvenir. Louis, il avait pris le contrôle mais qu'avait-il fait ? Théodore se redresse doucement, la couverture glisse sur ses jambes, une lumière tamisée éclaire la pièce qui lui semble chaleureuse. Alors qu'il s'apprêtait à se lever, un froissement sous sa main attira son attention. Une lettre. Son écriture. Louis. Ses yeux parcouraient en un éclair le mot laissé comme un adieu. Il relève la tête, se lève précipitamment, il ne connaît pas la maison mais ses jambes le conduisent d'instinct auprès de Mia. Elle est là, dans la cuisine, plus belle que jamais, un sourire timide sur les lèvres, lorsqu'elle l’aperçoit, elle s'approche doucement vers lui. Elle ouvre ses bras et l'interroge du regard. Théodore l'avait toujours fui, il avait toujours rejeté le moindre de ses contacts qui était trop blessant pour lui. Doucement, il alla vers elle et la prit dans ses bras, c’est la première fois qu’il faisait un pas vers elle, qu’il se permettait de la prendre dans ses bras et de la serrer fort contre lui. Il en avait tant rêvé et puis il y avait les souvenirs de Louis aussi. Mia fondit en larmes, des larmes de bonheur, Théodore caressa tendrement ces cheveux dorés. Lui aussi avait envie de laisser couler ses larmes mais il n'en fit rien. Elle était tout ce qu’il lui restait et il se rendait compte à quel point il avait besoin d’elle. Elle avait toujours été là pour lui, le suivant comme son ombre, il l’avait ignoré, rejeter mais elle n’avait jamais abandonné. « Je suis désolé Mia, je me suis conduit comme un idiot … je sais pas ce qui m'a pris, pourquoi je me suis comporté comme ça … s'il te plaît pardonne-moi … comment te dire que je t’aime, comment t’offrir mon cœur après tout ce temps ? comment me faire pardonner ? Je sais que je ne te mérite pas mais j’ai tant besoin de toi Mia. Si tu savais à quel point je regrette … s’il te plaît, dit moi que tu veux encore de moi … » Il aimerait que le temps s’arrête, qu’ils restent entrelacés ainsi pendant une éternité, pouvoir rattraper le temps perdu, réparer ses erreurs, il allait faire comme Louis lui avait conseillé, il allait prendre soin d’elle, il allait la protéger, il allait l’aimer, la chérir, l’adorer si elle le voulait bien. Il ferais tout pour que l'histoire ne se répète pas, il n'était pas question de prendre part à une guerre, il allait l'éloigner de cet violence, de la souffrance, s'ils devaient fuir pour vivre heureux alors ils fuiraient.