Nous sommes en Angleterre dans le courant de l'année 2007. Loin de la foule et de la modernité des grandes villes, au milieu des vertes collines et de l'autre côté d'un pont se trouve un très ancien château. Aux yeux de personnes ordinaires, il s'agit d'un simple château en ruines. Un château en ruines qu'il est interdit de visiter, afin de préserver les dernières constructions qui tiennent encore debout et parce que c'est trop dangereux de s'y aventurer, le risque d'écroulement étant important. Vous devez sans doute vous demander ce que nous faisons là dans ce cas. Eh bien vous allez vite le savoir. Apprenez que, contrairement à ce que l'on pourrait le croire, ce château n'est pas une simple ruine. Je dirais même qu'il n'est pas en ruine en réalité. C'est aux yeux des humains normaux qu'il semble l'être. Mais pour d'autres moins ordinaires il ne l'est pas. Ces êtres moins ordinaires sont ce que l'on appelle des sorciers et des sorcières. Quant à ce château, il s'agit de la prestigieuse école de magie Poudlard. Chaque année, durant la période scolaire il accueille des milliers d'élèves. Et c'est justement l'un de ces élèves qui est la raison de notre venue en ce lieu. Il serait même plus juste de dire qu'il s'agit d'une élève. Pénétrons donc dans ce lieu de magie et de mystère pour la retrouver. Au détour des couloirs et des divers escaliers (un peu malicieux avouons-le) que compte ce château, il est possible de croiser plusieurs élèves. Quelqu'un d'observateur remarquerait que ceux-ci ne portent pas toujours la même couleur au niveau de leur cravate. Est-ce que cela a un rapport avec l'âge? Non. Cela a plutôt un rapport avec la maison à laquelle ils appartiennent au sein de l'école. Ces maisons sont au nombre de quatre et ont été crées par les quatre fondateurs de Poudlard. Elles ont pour nom Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. L'élève que nous recherchons appartenant à la sérieuse maison des Serdaigles, il est probable qu'à cette heure de la journée elle se trouve à la bibliothèque. Direction donc le quatrième étage de l'école. Une fois à l'intérieur de ce lieu, il faut faire preuve d'une grande discrétion. En effet, la bibliothèque est un lieu calme et silencieux, où il vaut mieux éviter de faire trop de bruit si on ne veut pas en être expulsé. Ce lieu remplit de rayonnages et d'ouvrages variés, comporte également quelques tables. C'est à l'une de ces tables et plus précisément à l'une de celles se trouvant près d'une des fenêtres, que se trouve installée l'élève tant recherchée. Cette inconnue, qui répond au nom complet d'Izumi Harmony Farrell, est une jeune fille aux traits asiatiques possédant de long cheveux noirs et soyeux ainsi que de beaux yeux exactement de la même couleur. De ceux-ci ainsi que de tout son être se dégage une grande douceur ainsi que de la sérénité. Cependant elle n'a pas toujours été aussi sereine. Pour comprendre cela, il faut s'intéresser à l'histoire d'Izumi.

Elle naquit le 28 février 1994 en Angleterre dans un petit village. Sa mère, Sawako Hasegawa, était japonaise et son père Stefan Farrell était anglais. Passionné par l'histoire de la magie et les diverses plantes médicinales magiques ou non, Stefan Farrell, fraîchement sortit diplômé de Poudlard, avait parcourut le monde pour parfaire ses connaissances. Et c'est lors d'un séjour de plusieurs années au Japon qu'il avait fait la connaissance de celle qui deviendrait sa femme. Sawako et lui se marièrent au Japon et y vécurent quelques années avant d'aller vivre dans le village natal de la famille de Stefan. C'est pourquoi c'est dans ce village que naquit Izumi moins d'un an plus tard. Elle eut une enfance heureuse et grandit choyée et entourée de l'amour et la tendresse de ses parents ainsi que de la bienveillance de ses grands parents paternels. Chaque année, Izumi et ses parents se rendaient au Japon pour voir les autres grands-parents de la petite fille. Dès son plus jeune âge, elle sut que la magie existait dans ce monde. Attention ce n'était pas une simple croyance de petite fille dûe aux contes de fées. Elle le savait parce que ses parents le lui avait dit. C'est pourquoi c'est sans une trop grande surprise, mais avec quand même un peu d'appréhension, qu'à l'âge de onze ans elle reçut la lettre de Poudlard signe de sa très proche scolarité dans cette école. Suite à son entrée dans cette école renommée la vie d'Izumi changea. Elle savait que cela arriverait mais elle ne se doutait pas à quel point. En grandissant, Izumi avait eu parfois des sensations étranges concernant le village et la maison dans lesquels elle vivait. Comme si elle savait beaucoup de choses sur ces endroits et leur histoire. Cependant, elle se disait que c'était parce qu'elle y vivait depuis toujours et qu'on lui avait sûrement raconté de nombreuses histoires sur ces lieux. Elle ne prêtait donc que peu d'importance à cela. Or, à son entrée à Poudlard, cela changea. Ces sentiments de déjà vu et de lieux familiers furent nettement plus nombreux ce qui était assez étrange.Bien qu'étudier dans cette école et faire de  la magie soit nouveau pour elle, certaines choses semblaient lui venir naturellement. Contrairement à d'autres premières années, elle ne se perdait pas dans ce grand château car son instinct lui indiquait toujours la bonne direction pour se rendre où elle le désirait. De plus il lui arrivait d'avoir des flashs. Le premier qu'elle eut, ce fut le jour de son arrivée à Poudlard, lorsqu'elle rentra dans la grande salle juste avant la répartition, qui était un moment un peu intimidant pour une personne timide comme elle. Un grand nombre d'élèves plus âgés étaient déjà installés à quatre grandes tables. Au fond de la salle se dressait une très grande estrade. En son centre se trouvait un tabouret sur lequel trônait un chapeau. Certaines personnes diraient sans doute qu'il avait été laissé là par son ou sa propriétaire, qui se chargerait peut être de la répartition, mais ce n'était pas exact. C'était à ce chapeau pointu qu'était dévolu cette tâche. Quand Izumi le vit, elle eut comme un flash et des images apparurent dans son esprit. Elle voyait une personne inconnue mettre sur la tête de plusieurs élèves le chapeau et ce dernier se mettre à s'agiter et à parler. C'était vraiment étonnant. Quand ce flash s'estompa, la jeune fille vit l'événement qu'elle avait vu se reproduire plusieurs fois. Je veux dire par là qu'elle vit le chapeau s'animer et crier à chaque fois qu'il était posé sur la tête de quelqu'un. C'est avec une certaine appréhension qu'elle grimpa sur l'estrade quand son nom fut appelé. Quand elle entendit la voix du chapeau dans ses oreilles et qu'elle eut une vue de la grande salle depuis l'estrade, elle eut un nouveau flash. Elle se tenait sur cette même estrade avec le chapeau sur la tête mais les élèves attablés ou qui attendaient leur répartition n'étaient pas les mêmes. Qu'est-ce que cela voulait dire? Quand le chapeau ou plutôt le "choixpeau magique" annonça qu'elle serait à Serdaigle, une nouvelle image apparut dans son esprit: celle d'un aigle sur fond bleu. Depuis ce jour, Izumi eut l'occasion d'avoir d'autres flashs et même si c'était perturbant et qu'elle faisait parfois des rêves étranges elle apprit à les accepter. Essayer de repousser tout cela n'aurait servit à rien et elle en était de toute manière incapable. Elle sentait qu'il y avait quelque chose d'important qui se cachait derrière tout cela. Elle espérait que quand elle saurait la vérité elle retrouverait une certaine paix intérieure.

D'une certaine manière Izumi avait raison. Il y avait une raison très importante qui expliquait tout cela. Retrouverait-elle la paix intérieure en l'apprenant ça c'était moins sûr. Pour comprendre tout cela il faut remonter plusieurs siècles en arrière. Pourquoi remonter aussi loin? Parce que ces fameux flashs sont en fait des souvenirs d'une vie antérieure. Avant de devenir, par sa naissance en 1994, Izumi Harmony Farrell, elle portait un autre nom et vivait dans un corps différent et à une époque antérieure à la notre. A cette époque elle se nommait Lucy Elisabeth Evans. Lucy naquit le 8 novembre 1600 dans une famille de sang pur. Comme vous l'avez sans doute compris, ses deux parents étaient sorciers et descendaient de sorciers et sorcières. La seule différence c'est qu'ils n'avaient pas été à la même école de magie. Mathew Evans, le père de Lucie était anglais et avait étudié à Poudlard. Quant à sa mère, Caroline Perrault, elle était française et avait été à l'école de Beaux-Bâtons. Mathew et Caroline se rencontrèrent en Irlande une année où leur deux familles passaient leur vacances là-bas chez des amis communs. Comme de tout ce petit monde Mathew et Caroline étaient les plus jeunes (ils n'avaient même pas encore commencé leurs études dans une école de magie car ils avaient seulement huit ans), ils se lièrent naturellement d'amitié. A là fin de leur séjour respectif, ils durent se séparer mais restèrent en contact grâce à des courriers qu'ils s'envoyaient assez régulièrement. C'était leur seul moyen de communication régulier car ils ne se voyaient que quelques jours tous les ans. Avec le temps, l'amitié fit place à l'amour, mais, au début, aucun des deux n'osât faire le premier pas et déclarer sa flamme à l'autre. Or, à la fin de la sixième année d'études de Caroline, il se produisit un événement, qui aurait pu s'avérer terrible. Peu de temps après le retour de la jeune fille chez elle pour les vacances, elle fut convoquée par ses parents qui avaient une importante nouvelle à lui annoncer.

Caroline : "Vous m'avez fait mander, père ?"
M.Perrault : "Oui. Approche. Nous devons parler de ton avenir."
Caroline : "Mon avenir, père ? Je ne comprends pas. Ne suis-je pas censée poursuivre ma scolarité dans la même école que mère afin de devenir une dame et sorcière accomplie comme elle ?" Mrs.Perrault : "Assied-toi et écoute, Caroline. Il est vrai que nous souhaitons que tu poursuive tes études et obtiennent tes diplômes. Cependant, nous devons te parler d'une chose encore plus importante pour ton avenir. Tu as eu seize ans cette année et il est donc temps de penser au mariage."
Caroline, surprise et inquiète : "Au mariage, mère, mais je..."
Mrs.Perrault : "Je comprends ton inquiétude et ta surprise, car nous n'en avons encore jamais parlé, mais c'est dans l'ordre de la Nature et il est temps pour toi de t'y plier. A ton âge, j'étais déjà fiancée et mes deux sœurs aînées mariées."
M.Perrault : "Nous en avons longuement parlé durant l'année et récemment une décision a enfin été prise. Tu deviendras la fiancée du fils aîné d'un de mes vieux amis. La fête de fiançailles aura lieu dans un mois. Cependant..."

Caroline n'entendit pas la suite de la phrase. Elle était tellement bouleversée à l'idée de se fiancer à un inconnu qu'elle s'était précipitée à l'extérieur de la pièce avant d'aller se cloîtrer dans sa chambre. Elle était déjà en larmes quand elle avait quitté le lieu de cette terrible nouvelle. Malgré le monde dans lequel elle vivait, elle ne s'attendait pas à se marier avant la fin de ses études ou au moins avant deux ou trois ans, mais ce n'était pas cela le plus difficile à vivre. Le pire c'était d'avoir pour fiancé un inconnu...alors qu'elle était amoureuse... Ce n'était pas une simple amourette. C'était beaucoup plus que cela. L'amitié entre deux enfants, qui n'avait cessé de grandir au fil des ans malgré la distance, s'était transformé pour Caroline en grand amour. Quand ses parents lui avait parlé mariage, elle n'avait eu à l'esprit que le visage de celui qu'elle aimait, le visage de Mathew. Elle aurait voulu que ce soit lui son fiancé et que les sentiments qu'elle avait pour lui soient réciproques. Pendant plusieurs jours, elle refusa de quitter sa chambre et était fréquemment sujette à des crises de désespoir, car elle craignait l'avenir qui serait le sien. Elle, qui avait toujours été obéissante, polie, patiente et parfois secrète et réservée quand il s'agissait des sentiments se trouvant au plus profond de son cœur, n'était plus la même. Ses sentiments étaient plus forts que sa raison. Un jour, où elle se demandait comment agir pour empêcher les fiançailles, elle entendit des petits coups frappés à la fenêtre. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir Mathew derrière la fenêtre, sur le petit balcon sur lequel donnait sa chambre, un balai à la main. Le résultat de ces étonnantes retrouvailles fut encore plus surprenant et réjouissant. Elle avait mille et une choses à lui dire, mais avant tout elle voulait surtout savoir la raison de sa venue. Cependant, il mit son index sur ses lèvres pour lui faire signe de se taire et lui dit qu'elle le saurait bientôt. Cette manière d'agir rappelait de vieux souvenirs à Caroline car quand ils étaient enfants Mathew avait l'habitude de la faire taire de cette manière quand il préparait une surprise. Ainsi, elle se laissa entraîner sans un mot pour un vol en balai avec lui. Durant la promenade en balai, alors que Caroline avait les bras autour de son ami, elle avait du mal à y croire. C'était la toute première fois qu'il venait lui rendre visite. Elle avait craint de ne jamais le revoir suite à ses fiançailles et voilà qu'il était là. Si proche et en même temps si loin. Elle était promise à un autre et ignorait les sentiments de celui qu'elle aimait à son égard. Ils atterrirent quelques minutes plus tard dans un lieu d'une grande beauté. On pouvait y voir un lac aux eaux limpides et pures, mais aussi des milliers de fleurs aux parfums envoûtants. C'est en ce lieu que Mathew lui ouvrit son cœur et lui déclara sa flamme. Depuis plusieurs années, elle était l'élue de son cœur. Il sentait qu'il avait de l'importance pour elle, mais il ignorait si elle le voyait comme un ami, ou même comme frère, ou si elle partageait les mêmes sentiments que lui. C'est pourquoi il avait été très heureux quand on lui avait proposé de devenir son fiancé. Eh oui, si Caroline avait écouté son père jusqu'au bout, malgré la nouvelle bouleversante qu'elle venait d'apprendre, elle n'aurait pas été si malheureuse. Son père voulait lui dire que son fiancé arriverait peu de temps après et que c'était une personne qu'elle connaissait vu qu'il s'agissait de Mathew Evans. Ce dernier avait accepté d'avoir Caroline pour fiancée, mais avait émit une condition : il fallait que la jeune fille l'accepte, c'est-à-dire qu'elle l'aime. Il ne voulait pas la forcer. Quand Caroline et Mathew apprirent que leurs sentiments étaient réciproques cela donna lieu à beaucoup d'émotions et de joie. De savoir que leurs sentiments étaient les mêmes et qu'ils pourraient passer leur vie ensemble les comblaient de bonheur. La fête de fiançailles fut très émouvante et renforça le lien déjà existant entre leur deux familles.

Caroline avait conscience du bonheur qu'elle avait d'être fiancée à quelqu'un de son âge, qu'elle connaissait depuis longtemps et, surtout, qu'elle aimait tant, et, en grandissant, elle eu des exemples de ce qui aurait pu arriver si elle avait été moins chanceuse. En effet, elle pu constater que d'autres élèves de son école n'avaient pas sa chance. Certaines étaient fiancées à des hommes plus âgés qu'elles, qu'elles ne connaissaient pas ou à peine, et donc qu'elle n'aimaient pas le moins du monde. Certaines étaient mariées avant la fin de leurs études et contraintes d'arrêter celles-ci. D'autres jeunes mariées poursuivaient leurs études en étant enceinte. Des rumeurs disaient même que certaines étaient enceintes chaque année et que d'autres étaient déjà mariées et mère d'un ou deux jeunes enfants avant même de débuter leur scolarité. Brillante élève du jardin des Tournesols, Caroline ne prêtait pas vraiment attention à toutes ces rumeurs, mais comme elle était très appréciée pour sa gentillesse, sa générosité, sa bienveillance et sa bonne volonté à aider les plus faibles, ainsi qu'admirée pour ses talents musicaux (son option artistique obligatoire était la musique), de nombreuses élèves venaient à elle et certaines lui confiaient leurs problèmes. Elle eut beaucoup de peine en apprenant qu'une des élèves plus jeune qu'elle conseillait était morte. Mariée à quinze ans à un homme de trente ans, elle avait fait contre mauvaise fortune bon cœur en quelque sorte car, bien que mariée sans son consentement, elle avait fini par s'attacher à son mari qui n'était pas un mauvais bougre et prenait soin d'elle. Elle avait même finit par en être amoureuse, puis était tombée enceinte. Cette grossesse lui faisait un peu peur et elle s'inquiétait également d'avoir du mal à concilier celle-ci et ses études. La grossesse s'était finalement très bien passé contrairement à l'accouchement car la jeune fille était morte en couches, suite à des complications, laissant derrière elle un mari éploré et un nouveau-né (une petite fille nommée Carole) qui n'aurait aucun souvenir de sa mère. Ce fut le seul point d'ombre de la scolarité de Caroline, qui espéra à ce moment là ne jamais vivre la même chose. Elle souhaitait vivre une vie longue et heureuse avec Mathew. Ce n'est qu'après que chacun d'eux ait terminé ses études et quitté l'école, qu'ils se marièrent. Un an plus tard, naissait Lucy, qui serait leur unique enfant.

Lucy grandit au sein du petit village et dans la maison, qui plus de quatre cent ans après verraient apparaître Izumi. En effet, même si Mathew et Caroline appartenaient tous deux à des familles assez aisées, ils aimaient le calme de la campagne et des petits villages. C'est pourquoi ils s'étaient installés dans un petit manoir. Dès son plus jeune âge, Lucy fut habituée à cotoyer la magie. Tout comme celle qu'elle deviendrait plusieurs siècles plus tard, elle aimait les contes de fées, les livres, la musique et les animaux et ses passions ne firent que s'accroître au fil des ans. A l'âge de onze ans, comme beaucoup d'autres à travers le pays, elle reçut sa lettre d'admission à Poudlard. C'est accompagnée de sa chouette Lily qu'elle partit pour cette école (De son côté c'est avec Yune, sa chatte, qu'Izumi s'y rendit.). Malgré ce que lui avait dit son père au sujet de Poudlard (que ce soit au sujet du château, des maisons ou des matières), Lucy fut émerveillée par le cadre dans lequel elle allait étudier. Le choixpeau magique la surprit et elle se mit à se demander ce qu'elle allait encore découvrir. Même si elle fut envoyée à Serdaigle et non à Gryffondor comme son père, elle ne fut pas déçue car elle sentait que c'était la maison appropriée pour elle. Elle eut un peu de mal à se repérer dans le château au début. Il était si grand et les escaliers étaient si joueurs qu'il y avait de quoi se perdre. Heureusement cela finit par s'arranger au fil du temps. Les lieux qu'elle aima instantanément dès qu'elle les vit furent la tour des serdaigles et la volière. Le premier était un lieu confortable où il faisait bon vivre. Quant au deuxième endroit, si s'y rendre était pour elle un plaisir, c'était parce qu'elle aimait beaucoup les animaux. Elle trouvait cela agréable de voir autant de chouettes et de hiboux réunis. En plus cela lui permettait de passer un peu de temps avec sa chère Lily et de lui confier ses pensées.

Un jour, quelques mois après son arrivée à Poudlard, alors que Lucy se trouvait dans la volière, elle fit une rencontre qui marquerait le reste de sa vie (mais cela elle ne le savait pas encore). La musique faisait partie des passions de Lucy, aux mêmes titres que les animaux et les livres. Toute petite elle avait apprit à jouer du violon et depuis elle continuait d'en jouer régulièrement. Le fait d'être à Poudlard n'avait changé que peu de chose à ça. Elle jouait moins souvent et moins longtemps c'est tout. Souvent c'était dans la volière, quand il n'y avait que des oiseaux pour l'écouter. Alors qu'elle venait de jouer un morceau de violon, elle entendit soudainement des applaudissements provenant de derrière elle. Surprise, elle se retourna et vit qu'un jeune garçon blond se tenait à l'entrée de la volière. Elle était si absorbée par ce qu'elle jouait qu'elle ne l'avait pas entendu arriver. Il lui semblait que c'était un Serdaigle tout comme elle, mais à part ça elle ne savait rien de plus le concernant. Celui-ci, se doutant de ce qui se passait, ne tarda pas à s'excuser de l'avoir surprise et à se présenter. Il se nommait Andrew Wilder et c'était un élève de première année tout comme elle. Il était venu au départ pour admirer la vue et avait été attiré par la musique. Il ne s'attendait pas à en entendre au sein de Poudlard. Cette rencontre parmi les oiseaux fut le point de départ de leur relation qui allait passer par différents stades. Aucun des deux ne se doutaient alors que la paix ne régnerait pas toujours au sein de Poudlard dans les années futures. En 1611, c'est à dire lors de la première année de Lucy et Andrew à Poudlard, la vie y était encore agréable, mais elle était hélas vouée à s'assombrir. Oublions un moment ce sujet délicat et revenons à ces deux jeunes élèves. Ils passèrent près de deux heures ensemble dans la volière à faire connaissance. Quand, dans les jours qui suivirent, ils se croisèrent dans les couloirs, dans la salle commune et qu'ils partagèrent le même banc en cours, ils se saluèrent et échangèrent quelques mots. Au fil du temps, ce qui était de la simple camaraderie entre élèves du même âge et membres de la même maison se transforma en amitié. Le fait de s'être trouvé des points communs malgré leurs différences y avait contribué. Tous les deux aimait la musique et les animaux. Né d'un père sorcier et d'une mère moldue, Andrew avait grandit dans un univers au fond assez simple malgré le fait qu'il connaisse l'existence de la magie. Ses parents et lui vivaient à la campagne dans une ferme, où officiellement ils s'occupaient de chevaux, de poneys, d'ânes et de chouettes et officieusement, loin des yeux des moldus, protégeaient des créatures moins ordinaires tels que des boursoufs, des niffleurs, des veaudelune ou même des vivets dorés. Vous allez me dire que son univers n'était pas si simple que ça vu ces animaux qu'il avait l'occasion de voir tous les jours étant plus jeune. D'une certaine manière vous avec raison. Cependant si ces créatures étaient là c'était pour vivre en paix et sous la protection de l'éleveur soigneur qu'était le père d'Andrew. Si on mettait cela de côté, la magie n'était pas très présente dans la vie du jeune homme jusqu'à son inscription à Poudlard. Quant à son goût pour la musique, il lui venait de sa mère qui jouait parfois du piano pour aider son mari à se détendre après une longue journée de travail. Quand Lucy apprit dans quel univers Andrew avait grandit elle fut vraiment très intéressée. Elle trouvait qu'il avait de la chance de pouvoir cotoyer autant d'animaux différents. Chez elle, il y avait bien des animaux mais c'était essentiellement des chouettes ainsi que quelques chats. A ses yeux, la description que son ami lui faisait de chez lui, était celle d'un véritable petit paradis sur terre. Surtout quand il lui avait dit qu'il avait une ou deux fois aperçu, non loin de chez lui, une magnifique licorne. Une licorne... Lucy avait toujours rêvé d'en voir une depuis que petite elle avait lu une histoire dans laquelle il y avait cet animal mythique. Au niveau des cours, ils avaient également des goûts communs à quelques différences près. S'ils appréciaient tout deux les cours d'Histoire de la magie, de métamorphoses, d'astronomie et de botanique, il n'en était pas de même pour les cours de vol en balais. Andrew aimait beaucoup ce cours contrairement à Lucy qui avait le vertige dès qu'elle se trouvait dans l'air sur un balai. Etant de nature timide et partageant souvent son temps libre (après avoir fait ses devoirs) entre sa chouette Lily, son violon et les livres, Lucy ne s'était pas encore fait réellement d'amis. Oh bien sûr elle avait déjà échangé quelques mots avec ses compagnes de chambre, mais Andrew était son premier véritable ami. Il venait souvent dans la volière pour entendre jouer la jeune fille. Lors des cours de vol, lorsqu'il voyait sur son visage que ça n'allait pas il essayait de lui changer les idées pour lui faire oublier sa peur. Ces moments de joie et de sérénité que Lucy passait à l'école en compagnie d'Andrew étaient hélas destinés à ne pas durer. Pas avec la même paix intérieure en tout cas.

Alors qu'ils étaient en deuxième année, il se produisit quelque chose qui allait marquer un tournant dans leur vie. Par une nuit de mai 1613, plus précisément celle du jeudi 29 mai, Beauxbâtons, l'école de magie française, fut mise à feu et à sang par des membres de Durmstrang. L'école fut détruite et son directeur assassiné (il ne fut d'ailleurs pas le seul). Dès le lendemain, les élèves de Poudlard en furent informés par leur directeur, mais aussi par la gazette du sorcier pour certains. Par cette destruction, ces meurtres et ces actes de barbarie envers ceux qui s'y trouvaient, l'école de Durmstrang venait de déclarer la guerre. Ce drame avait fait essentiellement des victimes françaises, mais aussi anglaises. Des jeunes et des moins jeunes avaient été fauchés sans raison. Cette nouvelle fut un choc pour Lucy et Andrew, ainsi que pour tous les autres élèves. En entendant la nouvelle, Lucy fut choquée pour plusieurs raisons : Beauxbâtons, l'école où sa mère avait étudié avait été détruite. Ce que sa mère avait connu n'était plus. Elle s'inquiétait pour sa mère qui avait peut-être perdu des parents éloignés ou d'anciens professeurs. Il était même possible qu'il soit arrivé quelque chose à Carole, la fille d'une ancienne camarade de sa mère, qu'elle avait rencontré deux fois. Lucy était aussi perturbée car elle croyait que les écoles de magie étaient des lieux sûrs. Que ce ne soit pas le cas faisait ressortir son côté craintif. Quant à Andrew, il fut choqué par ce drame atroce, mais aussi parce qu'il connaissait l'un des membres de la délégation anglaise présente dans cette école et craignait qu'il fasse partie des victimes. Ils n'appartenaient pas à la même maison et n'étaient pas de la même année, mais il s'entendaient bien et étaient devenus amis parce qu'ils partageaient le même plaisir de voler sur un balai. D'ailleurs, ils avaient le même but: s'affronter loyalement lors d'un match de Quidditch une fois qu'Andrew aurait intégré l'équipe de sa maison. Suite à cet incident, l'année se termina de manière plutôt sombre et morose. Andrew déplorait la disparition de son ami dont il ignorait le sort et quant à Lucy, elle était triste pour lui bien sûr mais il n'y avait pas que ça. Depuis le drame, elle craignait de se retrouver seule le soir dans un couloir obscur. Il lui arrivait même parfois de faire des cauchemars, de rêver qu'il se produisait à Poudlard le même drame qu'à Beauxbâtons. Comme ils avaient tous les deux besoin de se changer les idées, quand les vacances arrivèrent, Andrew invita son amie à venir passer quelques jours chez lui (celle-ci en obtint la permission parce que ses parents étaient en déplacement et qu'ils se sentaient plus rassurés de la savoir entourée, dans la famille d'un de ses amis). Se retrouver entourés d'animaux des heures durant fit beaucoup de bien aux deux jeunes gens. En voyant les adorables petites créatures qu'étaient les boursoufs, Lucy avait l'impression de retomber en enfance quand elle lisait des histoires mettant en scène ces petites bestioles. Ils passèrent de si agréables vacances ensemble que, quand Lucy rentra chez elle, ils étaient nettement plus sereins. En effet, malgré la guerre qui avait commencé et la prudence qui devait être de mise, l'endroit où vivait Andrew et sa famille était toujours aussi tranquille que d'habitude. Leur région était l'une des moins touchées en ce début de guerre. Cependant, dans la plus grande partie du pays, il n'en était pas de même et c'est avec une certaine appréhension que plusieurs élèves avaient prit le train pour rentrer chez eux à la fin de l'année scolaire. Des parents étaient si inquiets de ce qu'il se passait dans le pays qu'ils préférèrent, lorsque la nouvelle année scolaire débuta, garder leurs enfants avec eux et même les emmener loin des territoires en guerre, plutôt que de les renvoyer à l'école. Les parents de Lucy en faisait partie. Ils jugeaient qu'il était plus prudent de l'envoyer en Amérique, où elle serait plus en sécurité et pourrait vivre chez des amis de la famille, qui étaient des personnes de confiance. Même si Lucy avait toujours obéi à ses parents jusque là et qu'elle comprenait les raisons qui les les poussaient à agir ainsi, cette fois-ci elle ne voulait pas obéir. Elle savait que ses parents étaient justes, droits et altruistes. Ils aimaient aider les autres. Elle sentait donc qu'ils ne pourraient pas aller avec elle en Amérique, alors que des gens souffraient. Lucy était plus timide et craintive que ses parents mais elle comprenait bien leurs motivations. Pour en revenir à son refus, elle ne voulait pas aller en Amérique et y être en sécurité, si cela signifiait être loin d'eux et loin d'Andrew, dont elle était tombée amoureuse au fil du temps. Malgré la peur qui l'habitait, elle ne voulait pas partir. Ses parents eurent beau dire, il n'y avait rien à faire. Ils n'arrivaient pas à la convaincre. Malgré leur fort désir de la protéger, elle leur fille adorée, ils ne voulaient pas pour autant la forcer. C'est pourquoi ils finirent par céder et l'envoyer à Poudlard où elle retrouva Andrew. Même s'il régna parfois une certaine tension parmi les professeurs et certains élèves durant cette période, leur troisième année se passa sans heurt. Les protections autour de Poudlard avaient été renforcées et les élèves y étaient donc à l'abri. Les sorties à Pré-au-lard étaient annulées jusqu'à nouvel ordre par mesure de précaution. Toutes ces mesures restèrent en place jusqu'à la fin de l'année scolaire et se poursuivirent par la suite. Encore jeunes à l'époque, Lucy et Andrew suivirent leurs études sans chercher à s'impliquer dans la Guerre. A l'extérieur des murs, la situation ne s'étant guère améliorée,les élèves rentrèrent chez eux (ou combattirent) avec parfois la peur au ventre (ou l'angoisse) qu'il soit arrivé quelque chose à leurs proches et ceux qu'ils aimaient. En effet, nul n'était à l'abri : qu'on soit sang-mêlé, né moldu ou même sang-pur, le danger rôdait. Tous ceux qui n'étaient pas avec Durmstrang étaient considérés comme des ennemis par ceux de cette école. Les retrouvailles entre Lucy et ses parents furent émouvantes, surtout pour la jeune fille. Sa mère, Caroline, avait passé plusieurs mois en France à aider des survivants et entres autres la famille de son ancienne camarade. Son père, lui, avait travaillé en collaboration avec des agents du ministère de la magie anglais pour établir des protections autour de maisons ou de villages et ainsi les protéger de possibles attaques slaves. Bien que désirant toujours que leur fille soit en sécurité, les parents de Lucy ne cherchèrent pas à la convaincre à nouveau. Ainsi, elle retourna à Poudlard et suivit sa quatrième année, en compagnie d'Andrew. Cette année s'écoula, pour eux, aussi paisiblement que la précédente en dépit de la guerre.

Au cours de leur cinquième année, en 1616 pour être plus précise, un drame se produisit. Une brèche apparut dans la barrière protectrice qui entourait le château et un certain nombre d'ennemis réussirent à s'y introduire ? Non, il n'y eu aucune brèche dans la barrière cette année là, mais le résultat en fut quand même terrible. En effet, la menace de venait pas de l'extérieur mais de l'intérieur même de Poudlard. Parmi les élèves se trouvaient des membres infiltrés de Durmstrang. Leur mission principale était de recueillir des informations, mais certains n'hésitaient pas à se laisser aller à la violence. Il y en avait bien qui pouvaient avoir en plus d'autres motivations, mais ils se laissaient le plus souvent dominés par la violence de leurs camarades espions. Un groupe d'étudiantes eut le malheur de croiser le chemin de quatre d'entre eux au détour d'un couloir. Parmi les jeunes filles se trouvaient Lucy. Ce qui se passa à ce moment-ci personne ne serait capable de le dire avec précision. Tout ce que l'on sait c'est que des cris se mirent bientôt à résonner dans une partie du château. En entendant cela, des professeurs, qui n'étaient pas encore occupés à combattre (d'autres individus au visage caché sous des capes étant apparus en d'autres points du château), ainsi que des élèves se précipitèrent dans la direction d'où provenaient les cris. Andrew Wilder était dans le lot. Il était inquiet pour Lucy car il savait qu'elle était censée passer par ce couloir pour rentrer à la tour des serdaigles. Quand il entendit Lucy crier de douleur, c'était comme si on lui enfonçait des poignards dans le coeur. Lui aussi était amoureux d'elle. Il accéléra alors le pas pour se porter au secours de l'élue de son coeur. Quand il arriva enfin sur place, il vit le corps de deux filles sur le sol et trois autres qui étaient maintenues en l'air et dont on pouvait deviner à leurs cris qu'elles souffraient le martyr. Ce spectacle provoqua la colère d'Andrew et ses compagnons qui lancèrent des sorts contre les ignobles individus qui avaient osé s'en prendre à des jeunes filles. Les trois filles  qui n'avaient pas trouvé la mort avant cette intervention purent être sauvées mais elles étaient dans un piteux état et elles furent conduites en urgence à l'infirmerie dès que le combat prit fin. Au cours de la soirée et de la nuit d'autres personnes perdirent la vie ou furent blessées. Certains espions furent capturés mais plusieurs purent fuir. De son côté, Andrew était si inquiet qu'il ne quitta pas Lucy. Il resta à son chevet toute la nuit et il y était encore le lendemain matin. Il alla la voir tous les jours durant le long séjour qu'elle fit à l'infirmerie. La pauvre était complètement traumatisée parce qu'elle avait vécu. Elle avait dû endurer à plusieurs reprises l'un des sortilèges interdits et c'était un miracle qu'elle y ait survécu tant elle avait une constitution fragile. Elle faisait parfois des cauchemars dans lesquels elle revivait cet horrible moment. Andrew ne supportait pas de la voir dans cet état et faisait de son mieux pour lui redonner le sourire. Il voulait lui montrer qu'il était là et qu'elle pouvait compter sur lui. Par une nuit étoilée durant laquelle elle avait de nouveau fait un cauchemar, il la calma et lui déclara sa flamme. Il aurait sans doute été mieux et plus romantique s'il le lui avait avoué dans d'autres circonstances, mais bon il s'était contenté de suivre simplement ce que lui dictait son coeur et c'était ça le plus important. Les paroles qu'il prononça à ce moment étaient le meilleur des remèdes pour Lucy. L'amour qu'Andrew éprouvait pour elle ne pouvait certes pas soigner ses blessures physiques, mais il pouvait apaiser son coeur et son esprit. Le coeur d'Andrew aussi d'une certaine manière fut apaisé quand Lucy sourit tendrement et fit à savoir à celui qu'elle aimait que ses sentiments étaient partagés. Elle pleurait à ce moment-là mais c'étaient des larmes de joie.

Suite au drame qui avait traumatisée et fragilisée sa tendre Lucy, Andrew commença à s'impliquer peu à peu dans le conflit. Bien qu'officiellement il n'intégra jamais vraiment les Gardes de l'Océan à cette époque, il eut de longues discussions avec des amis et élèves seniors qui en faisaient partie. Intelligent et fin stratège aux échecs et dans d'autres jeux, ses conseils et stratégies étaient si bien pensées et réfléchis que les Gardes de l'Océan les intégrèrent aux leurs. Il contribua ainsi à sauver des vies alliées sur le front. Il est vrai qu'on dit que les Gardes de l'Océan n'aimaient pas le sentimentalisme et étaient très sélectifs et stricts les uns envers les autres, cependant il ne faut pas croire qu'ils n'avaient pas de cœur et n'avaient pas eux-aussi des êtres chers à protéger. Or, Lucy, bien que discrète et timide, était très appréciée par ceux qui la connaissaient, même s'ils la connaissaient peu ou de vue, que ce soit par ceux de son âge, des plus jeunes ou même des plus vieux. Dans certaines matières, elle était parmi les meilleurs élèves de son année. De plus, elle dégageait une aura de douceur et de gentillesse et semblait si fragile qu'aux yeux de certaines personnes elle était comme un petit ange. Elle était une des personnes dont le sourire et le rire apportaient du réconfort à ceux qui avaient besoin d'oublier les horreurs de la guerre au moins quelques instants. Pour en revenir à Lucy et Andrew, après l'aveu de leurs sentiments réciproques, ils devinrent encore plus proches qu'ils ne l'étaient déjà. Ils ne se quittaient presque jamais et c'est grâce à lui si Lucy, malgré sa longue convalescence à l'infirmerie, réussit à rattraper les cours qu'elle avait manqué et à avoir ainsi ses examens. Encore traumatisée par ce qu'elle avait vécu, Lucy n'était plus capable de voir le couloir où c'était arrivé sans frissonner. Elle se souvenait encore des terribles douleurs qu'elle avait enduré et pensait tristement à ses camarades mortes. Elle n'osait plus marcher seule dans les couloirs à partir d'une certaine heure et préférait faire un détour plutôt qu'emprunter seule celui où elle avait tant souffert. C'est seulement les yeux fermés et en compagnie d'Andrew, qui la distrayait, pour lui faire penser à autre chose, qu'elle pouvait traverser cet affreux couloir. Ses parents ne surent jamais ce qu'elle avait subi car elle ne voulait pas leur faire de peine, mais aussi parce qu'elle était incapable d'en parler. Physiquement, elle semblait différente d'avant : plus mince, plus pâle, plus triste et troublée. Ses parents se seraient posées des questions mais ils n'eurent pas l'occasion de la voir dans cet état. Comme ils étaient très pris, en raison de la guerre, Lucy passa de nouveau ses vacances avec Andrew et sa famille. Le jeune homme était très attentionné et protecteur. Il se souciait beaucoup de la santé de sa petite amie. Depuis qu'il la connaissait il avait plusieurs fois eu l'occasion de la voir malade (enrhumée, fiévreuse, prise de quintes de toux, ayant mal à la gorge et même une fois une extinction de voix) et savait qu'elle avait tendance à attraper tous les virus qu'il y avait dans l'air. Cependant, à cause de ce qu'elle avait subi, elle était devenue plus fragile et était restée pendant plusieurs mois très affaiblie. Elle se remettait peu à peu et reprenait quelques couleurs mais elle perdait ces dernières aux moindres coups de froid et quand elle avait des cauchemars qui la laissaient en pleurs. Il faisait de son mieux pour lui donner le sourire et n'hésitait pas parfois à l'entourer de boursoufs, ces petites créatures qu'elle aimait bien. Heureusement, mis à part quand elle avait fait un cauchemar, la jeune fille n'était pas difficile à faire sourire et rendre heureuse. Elle passait du temps avec celui qu'elle aimait et elle en était aimée. Entre ses bras, elle se sentait en sécurité. C'était comme si elle se trouvait dans un cocon protecteur emplit d'une douce chaleur. Dans ces moments là, Lucy et Andrew étaient comme dans une bulle et oubliaient ce qui les entourait, car toute leur attention était centrée sur l'être aimé. L'amour qui les unissait était pour eux le plus beau des présents et leur faisait oublier la guerre qui faisait toujours rage.

Laissons un peu seuls les deux amoureux et avançons dans le temps. Plus d'un an s'est écoulé depuis que nous les avons quitté. Leur sixième année s'est passée sans anicroche. Andrew a continué de se rendre utile auprès des Gardes de l'Océan et a entres autres contribué à l'établissement d'une carte des passages et souterrains creusés par les Soldats du Sable. Cette carte très complète, accompagnée d'un historique des travaux et de la liste de ceux qui avaient contribué à cette tache, n'est jamais tombée entre des mains ennemies, mais elle ne fut pas découverte avec les autres documents des Gardes de l'Océan. Peut-être est-elle toujours quelque part dans Poudlard mais rien n'est sûr. De son côté, toute à ses passions et son envie d'aider les autres même un peu, Lucy, bien qu'élève de Serdaigle et non de Poufsouffle, prit soin de plantes, magiques ou non, qui avaient des vertus médicinales, mais aussi de fleurs pour égayer un peu la cour intérieure de Poudlard, ainsi que des créatures magiques qui revenaient parfois fourbues ou blessées des champs de bataille où, conduites par les Soldats du Sable, elles avaient transportées de la nourriture et tout ce qui était nécessaire pour soigner les blessés. Les créatures magiques, qui étaient le plus souvent farouches et difficiles à approcher, semblaient dociles et inoffensives quand Lucy était auprès d'elles. Il faut dire que certaines la connaissaient depuis sa troisième année, quand elle avait commencé à suivre les cours de soins aux créatures magiques. Les créatures magiques savaient qu'elle ne leur ferait pas de mal et qu'elle était très respectueuse envers elles. Elles sentaient sa fragilité et sa voix douce les apaisaient. Les créatures magiques n'étaient pas les seuls à l'apprécier : il en était de même pour les quelques jeunes enfants qui vivaient à Poudlard avec leurs parents, qui étaient professeurs ou faisaient partie des troupes. Elle soignait leur petits bobos et leur racontait des histoires tandis qu'elle les aidait à retrouver leur chemin. Quand elle n'était pas en la seule compagnie d'Andrew, avec des enfants, des créatures magiques, d'autres animaux ou en train de prendre soin des plantes, Lucy était très silencieuse, de part sa nature timide et discrète. Même si contrairement à beaucoup d'autres elle ne combattait pas et ne faisait pas d'actions héroïques, elle était, comme je l'ai déjà mentionné auparavant, très appréciée. Elle était un petit ange de douceur dans ce monde de brutes. Elle semblait si fragile qu'elle donnait l'impression qu'elle pourrait se casser comme une poupée de porcelaine. A certains ou certaines elle rappelait une fille, une sœur, une cousine, une amie ou l'élu de leur cœur, un être qu'ils avaient envie de protéger. A l'issue de la sixième année, Lucy et Andrew passèrent de nouveau leurs vacances ensemble. Tout d'abord dans la famille du jeune homme, puis, exceptionnellement, avec les parents de Lucy qui voulaient revoir leur fille et avaient enfin pu se libérer de leurs obligations. Par des lettres qui leur étaient parvenues par hiboux, ils avaient appris l'amour qu'il y avait entre Lucy et Andrew et en étaient heureux. Etant très ouverts d'esprit, peu leur importait que l'élu du cœur de leur fille soit un sang-pur, un sang-mêlé ou un né-moldu. Ils auraient même pu accepter un cracmol ou un moldu du moment que leur fille était heureuse et en sécurité. S'ils avaient su ce qu'Andrew avait fait pour leur fille, ils auraient été d'autant plus enclin à l'accepter. Un jour de juillet 1617, alors que Lucy, âgée de 16 ans, passait quelques jours chez ses parents avec Andrew, ce dernier eut une discussion importante avec eux. Après celle-ci, il passa l'après-midi aux côtés de Lucy et, le soir venu, lui proposa d'admirer les étoiles depuis le balcon. Alors qu'ils regardaient la lune, Andrew se tourna vers la jeune fille et lui dit en lui caressant la joue : " Je t'aime Lucy. Tu es celle qui fait battre mon cœur. Peut-être que le premier jour où je t'ai rencontré il était déjà écrit que je tomberais profondément amoureux de toi, mon ange. J'ai envie de te protéger et d'être toujours auprès de toi." Le cœur de Lucy battait très fort et elle était émue d'une telle déclaration, mais, avant qu'elle puisse dire un mot, Andrew s'agenouilla, lui prit la main et demanda :"Veux-tu m'épouser ?" Des larmes se mirent à couleur des yeux de Lucy qui répondit, d'une voix tremblante d'émotion :"Oui". Aucun des deux ne se voyait vivre sans l'autre. Il est vrai que l'un de leur plus grand bonheur était de voir l'autre heureux, mais vivre ensemble tout le reste de leur vie et être unis par le mariage était leur rêve à tous les deux. Les parents de Lucy, consultés avant que la demande en mariage ait lieu, ne s'y opposèrent pas. Que, comme eux, leur fille se marie par amour faisaient partie des vœux qu'ils avaient fait à sa naissance. De plus, ils trouvaient qu'Andrew était un jeune homme doux, protecteur et respectueux. De leur côté, les Wilder étaient ravis aussi. Ils aimaient beaucoup Lucy, qui était si douce, si gentille, si prévenante et si proche de la nature et des animaux, magiques ou non. Les deux amoureux se fiancèrent le même mois et reprirent le chemin de l'école pour leur dernière année.

C'est seulement après avoir terminé leurs études et obtenu leur diplôme qu'ils purent commencer à songer aux préparatifs du mariage. La guerre rendait cela difficile car il fallait le faire dans un lieu sûr et à un moment où les parents de Lucy, la famille d' Andrew et leurs amis proches seraient disponibles. Ils ne voulaient pas d'un grand mariage, juste une petite cérémonie intime. Des habits blancs pour les futurs époux, des fleurs comme décoration, et, au cou de la future mariée, un médaillon offert par son fiancé quelques années auparavant. Le mariage eut lieu en août 1618, dans une petite chapelle d'une région tranquille et protégée. Comme voulu ce fut une cérémonie très simple, mais pourtant chargée en émotion. Un mariage entre deux personnes qui s'aimaient plus que tout était une bonne chose en ce temps de guerre. Il ne fallait pas que la vie s'arrête et que l'amour et la joie cessent d'exister juste parce que dehors c'était dangereux. C'était ce que pensait les amis invités. Du côté de Lucy et Andrew, l'émotion put se lire dans leur regard et dans leur voix tout au long de la cérémonie et surtout au moment où ils se dirent « oui ». Le baiser échangé par les nouveaux mariés fut très applaudi et tout le monde les félicita et leur souhaita beaucoup de bonheur. Le repas de noces eut lieu, avec un comité plus réduit, près de la maison de la famille d'Andrew. La journée avait été si intense, si remplie d'émotions positives, que les jeunes mariés, après avoir rejoint leur chambre, s'endormirent très rapidement dans les bras l'un de l'autre. Le lendemain matin, quand ils se réveillèrent, ils eurent encore du mal à croire à leur bonheur. Tous ceux de la famille Wilder purent voir à quel point ils étaient radieux.

La journée se passait agréablement bien quand soudain les animaux commencèrent à s'agiter. Les oiseaux qui habitaient habituellement les branches des arbres de la forêt jouxtant la propriété s'envolèrent en piaillant, comme s'ils avaient été dérangés ou qu'ils sentaient le danger. Or justement, Lucy et Andrew se trouvaient dans la forêt. Ils cherchaient l'un des jeunes boursoufs qui avait échappé à leur surveillance. Heureusement qu'ils avaient leur baguette avec eux car ils furent soudainement attaqués par deux hommes vêtus de noir. En se penchant pour attraper le boursouf échappé qu'elle venait juste de trouver, Lucie échappa de peu à un sort plutôt douloureux. Andrew réussit à stupéfixier le premier et quant à Lucy, malgré ses mains tremblantes et la peur qui l'habitait, elle finit par atteindre le deuxième avec un petrificus totalus. Comme plus personne d'autre n'attaqua ensuite, les deux jeunes époux soupirèrent de soulagement, pensant avoir échappé au pire. Andrew jetait un sort d'incarcerem pour ligoter les deux ennemis, quand soudain Lucy, qui essayait de calmer le boursouf qu'elle tenait, alors qu'elle même avait du mal à se calmer, remarqua quelque chose qui brillait dans un arbre non loin de l'élu de son coeur. C'est avec horreur qu'elle comprit qu'il restait un ennemi et qu'elle se précipita vers son amoureux. Il est vrai qu'elle avait très peur d'être à nouveau torturée et de souffrir le martyr, mais elle ne pouvait supporter l'idée de perdre celui qu'elle aimait ou qu'il subisse la même chose qu'elle. Quand celui-ci l'entendit l'appeler, il se tourna vers elle. Son visage, auparavant souriant, se décomposa quand il vit un sort, qui lui était semble-t-il destiné, la toucher. La jeune fille s'écroula au sol après l'avoir regardé tendrement et mourut dans ses bras peu de temps après. Ainsi s'éteignit Lucy Elisabeth Evans, nouvellement Lucy Elisabeth Wilder, femme d'Andrew Wilder et vie antérieure d'Izumi Harmony Farrell.

Si vous souhaitez connaître la raison de cette attaque contre Andrew et Lucy ouvrez le spoiler, sinon passez au reste de l'histoire d'Izumi :

Spoiler:

Retournons en 2007, dans la bibliothèque de Poudlard, aux côtés de la jeune Izumi, réincarnation de Lucy Elisabeth Evans. S'il a été mentionné plus tôt qu'elle n'a pas toujours été sereine, c'est en raison de ce qui se passa en cette année 2007. Bien qu'élève de troisième année, elle n'avait encore noué d'amitié avec personne, car elle était trop timide. Elle échangeait bien parfois quelques mots avec ses compagnes de chambres, mais elles n'étaient encore rien de plus que des connaissances. C'était entre autres l'une des raisons pour lesquelles elle n'était encore jamais allée à Pré-au-Lard, bien qu'elle en ait l'autorisation de ses parents. Un jour, une sortie vers le village fut organisée et, comme vous l'avez compris, elle ne s'y rendit pas. Cependant ce n'est pas uniquement à cause de ce qui a été dit auparavant. En effet, elle avait pris froid la veille, en revenant sous la pluie à la tour des Serdaigle, après un cours de botanique, et était donc alitée à cause d'une forte fièvre. Celle-ci dura plusieurs jours pendant lesquels elle ne quitta pas sa chambre et ne fit essentiellement que dormir. Une fois remise, elle entendit, bien malgré elle, car elle n'était pas du genre à écouter indiscrètement les conversations des autres, des rumeurs étranges. Avant la fin de la journée, elle finit par apprendre le drame qui avait eu lieu à Pré-au-Lard: des habitants du village et des élèves étaient morts et un certain nombre de victimes se trouvait encore à l'infirmerie. Izumi fut très marquée par cette terrible nouvelle. Un bref instant son esprit associa ce drame aux horreurs qui avaient eu leu durant la période de la grande guerre contre Durmstrang. Elle était peinée pour les proches et les amis des victimes et pria même pour le repos des âmes de ces dernières qui avaient souffert et étaient parties trop tôt. Plus que de la peine, elle éprouvait surtout une profonde angoisse. Elle avait peur qu'il y ait de nouvelles attaques, que les sorciers maléfiques coupables des crimes ayant eu lieu à Pré-au-Lard et des créatures terribles sortent de la forêt interdite et s'attaquent cette fois à l'école. Elle fit de très nombreux cauchemars suite à cela. Cependant, il y en avait un qui revenait plus souvent que les autres, et ce même quand elle était réveillée: elle était en train de marcher dans un couloir quand soudain elle voyait une ombre sortir d'un autre. Cette ombre se révélait être par la suite une personne portant une cape et dont le visage n'était pas visible. Avant même que la personne inconnue ne pointe sa baguette vers elle, Izumi était déjà terrifiée. Ensuite elle se réveillait, après avoir ou non ressentit une certaine douleur. Elle se réveillait alors en nage et parfois même en criant. Effrayée par son rêve, elle avait peur du moindre bruit et craignait de se rendormir. Dans ces moments-là la présence de Yune l'aidait à se calmer au moins un petit peu. Elle ne comprenait pas encore que ce rêve récurrent était inspiré d'un moment terrible vécu dans sa vie antérieure. Elle attribuait ses cauchemars à l'attaque de Pré-au-Lard et à une triste nouvelle qu'elle avait apprise: une de ses compagnes de chambre faisait partie des victimes. Le jour où elle avait apprit l'attaque, alors qu'elle retournait à sa chambre pour dormir, elle avait retrouvé, dans celle-ci,  deux de ses compagnes de chambre en train de pleurer. Inquiète, elle avait demandé ce qui se passait et c'est ainsi qu'elle avait su qu'elle était morte lors de l'attaque. Il est vrai qu'elles n'étaient pas amies et qu'elle ne savait que peu de choses d'elle, mais Izumi fut cependant très affectée par sa disparition. Elle qui était si joyeuse et pleine de vie... disparaître comme ça...elle ne le méritait pas... et les autres non plus.

Mais alors, si ses nuits étaient faites de cauchemars et ses journée d'angoisse à certains moments, comme se peut-il que ce jour-ci, à la bibliothèque, elle semblât calme et sereine ? Le mérite en revient à une personne mais avant de vous la nommer revenons un peu en arrière, avant l'attaque. Dès le début de sa scolarité à Poudlard, Izumi fréquenta assidument la bibliothèque. Elle y faisait ses devoirs et relisait ses cours. Parfois aussi elle empruntait des livres et les consultait dans la salle commune des Serdaigle. Or, étant plutôt petite pour son âge, il n'était pas rare qu'elle ait du mal à attraper des ouvrages en hauteur. Dans ces cas là soit elle cherchait un livre plus à sa portée qui contiendrait les informations dont elle avait besoin, soit elle allait timidement demander de l'aide à la bibliothécaire. C'est dans la bibliothèque, alors qu'elle était en première ou deuxième année, qu'elle rencontra pour la première fois la fameuse personne dont il est question plus haut. Elle était sur la pointe des pieds à essayer d'atteindre un livre assez volumineux quand soudain, alors qu'elle pensait l'avoir attrapé, il lui échappa des mains. Il s'était révélé bien plus lourd qu'elle ne le pensait  et elle craignit un bref instant qu'il ne lui tombe dessus, mais heureusement ce ne fut pas le cas. Elle regardait prudemment l'endroit où se trouvait le livre quand, tout à coup, elle vit une main se saisir de l'ouvrage. En tournant la tête, elle vit qu'un jeune homme se trouvait près d'elle. Il était blond, semblait assez jeune et était plus grand qu'elle en taille (ce qui n'était pas très difficile). Tandis qu'il se tournait vers elle et lui tendait le livre en souriant, elle put voir qu'il portait la cravate bleu des Serdaigle. Ainsi ils appartenaient à la même maison. Elle le remercia, tout en prenant le livre, et ensuite chacun retourna à ses occupations. Le Serdaigle inconnu l'aida plusieurs fois par la suite et jamais en ce temps-là elle ne pensa à lui demander son nom. De son côté, l'inconnu se contentait de lui sourire ou de lui demander si c'était bien ce livre qu'elle souhaitait. Ce n'est qu'après qu'il l'ait aidé pour la cinquième ou sixième fois, qu'Izumi réalisa que c'était en fait toujours la même personne qui l'aidait. Cela peut sembler étrange mais comme elle était timide elle ne regardait pas franchement les gens dans les yeux et puis il y avait tellement de monde à Poudlard que ce n'était pas toujours facile de sa rappeler à quelle occasion on avait croisé quelqu'un. C'était plus le sourire et la voix de l'inconnu qui étaient restées dans sa mémoire les premiers temps.

Un jour, alors qu'elle était en troisième année et que l'attaque de Pré-au-Lard n'avait pas encore eu lieu, la jeune fille se promenait tranquillement avec Yune, quand cette dernière l'entraîna vers la volière. Ce n'était pas la première fois qu'Izumi s'y rendait. En effet, elle l'avait découverte alors qu'elle visitait l'école pendant sa première année et depuis elle y venait de temps en temps pour confier à une des chouettes de l'école du courrier pour ses parents. Bien qu'ayant le vertige, Izumi aimait beaucoup la volière (après tout tant qu'elle n'approchait pas du bord et ne regardait pas en bas tout allait bien). La jeune s'y sentait inexplicablement bien et appréciait le fait d'être entourée de chouettes et de hiboux. D'ailleurs certains des occupants des lieux semblaient l'apprécier et quittaient parfois leur perchoir pour venir près d'elle. Ce jour-ci, Izumi suivit tranquillement Yune tout en haut de la volière, là où se trouvait les oiseaux, et constata avec plaisir qu'ils étaient les seuls à y être. Elle ne s'inquiéta pas qu'il puisse se passer quelque chose entre Yune et les oiseaux de nuit: tout d'abord car chez elle il y avait non seulement des chats mais aussi de tels oiseaux et que donc Yune était habituée à en cotoyer, mais aussi pour la simple raison que Yune l'avait déjà accompagnée (ou conduit suivant les cas) à la volière et que rien de mal ne s'était jamais passé ces fois-là. Izumi se trouvait donc au centre de la volière, tandis que Yune se promenait. Ce que vous ignorait sans doute c'est qu'Izumi, en plus d'être une élève studieuse et attentive, qui fait des efforts dans les matières plus difficiles pour elle, une lectrice qui aime les belles histoires qu'elles soient sorcières ou moldues (Jane Austen étant destinée à devenir dans les années qui suivront son auteur préféré), une jeune fille proche de la nature et aimant les fleurs et les animaux, est aussi une personne aimant la musique. Ayant apprit à jouer du piano quand elle était petite, elle s'entraînait encore de temps en temps quand elle était chez elle. De plus, elle aimait chanter. C'était l'une des manières dont elle exprimait ses sentiments ou comment elle se sentait par exemple. Très timide, elle n'osait pas chanter quand elle avait un public, un public humain bien entendu car les animaux ne la dérangeaient pas. On peut d'ailleurs se demander si l'une des raisons pour lesquelles certains oiseaux de la volière l'aimaient bien n'était pas justement qu'ils appréciaient de l'entendre chanter. Depuis qu'elle était à Poudlard, il n'y avait que deux endroits où Izumi osait chanter parfois: il s'agissait de sa chambre, quand ses compagnes de chambre n'étaient pas là, et de la volière. Les couloirs et les salles de classe vides n'étaient pas fait pour ça et la bibliothèque encore moins. Et dans le parc quelqu'un aurait pu l'entendre. Dans la volière, elle ne craignait rien. Personne ne l'y avait encore surprise. Tout du moins personne jusqu'à ce jour-là.

C'est ainsi que, inspirée sans doute par Yune, ou bien par le beau temps qui régnait ce jour-là, Izumi se mit à chanter. C'était une chanson de son enfance qui venait du pays natal de sa mère, le Japon. Izumi faisait partie des rares personnes que les vieilles pierres de cette école, à l'allure d'un château, avait entendu chanter depuis plus de cinquante ans. Et c'était la première qu'elles entendaient chanter dans cette langue du pays du soleil levant. Tandis qu'elle chantait ainsi, les hiboux et chouettes se mirent à tendre l'oreille. La voix douce de la jeune fille résonnait dans la volière et les notes de sa chanson étaient portées par le vent. C'est ainsi qu'elle parvinrent aux oreilles d'une personne qui montait l'escalier de la volière. Cette personne s'arrêta un instant, surprise par cette voix douce et mélodieuse et cette chanson aux sonorités étrangères. Izumi continua de chanter ainsi pendant quelques minutes et ce n'est que quand elle eut terminé qu'elle se rendit compte d'une chose: Quelqu'un se tenait dans l'embrasure de la porte. Quelqu'un dont elle ne distinguait que l'ombre en raison du brillant soleil qu'il y avait. Gênée que quelqu'un l'ait surpris, elle baissa la tête et se mit à rougir. En entendant des applaudissement, elle releva la tête, surprise. Elle reconnu à ce moment-là l'inconnu de la bibliothèque, qui souriait tout en applaudissant. Avant même qu'ils puissent dire quoi que ce soit, une chouette, qui se trouvait non loin de là et appréciait Izumi, vint se poser sur l'épaule droite de l'inconnu.

- C'est ta chouette ? demanda timidement Izumi.
- Oui. Elle s'appelle Lyra. Excuse-moi si je t'ai surprise. Je t'ai entendu chanter et c'était si beau que j'ai pu m'empêcher d'écouter et de t'applaudir.
A ces mots, Izumi recommença à rougir. Elle n'avait pas l'habitude d'être complimentée, surtout par un garçon qu'elle connaissait à peine. Ce n'était certes pas la première fois qu'ils se croisaient mais elle ne savait rien de lui. Juste qu'il était à Serdaigle et que ce devait être quelqu'un de bien car il l'avait aidé plusieurs fois.
- Je m'appelle Terence, Terence Wilder, et je suis un Serdaigle en troisième année, tout comme toi.
- Et moi Izumi Farrell.
- Enchanté de faire ta connaissance, dit-il en lui tendant la main.
- Enchantée aussi, répondit-elle en mettant sa main dans la sienne.
Ils se serrèrent la main, plongeant chacun dans le regard de l'autre. Tous les deux avaient au fond de leur coeur comme une étrange impression de déjà vu. De plus, leur regard se rencontrant enfin pour la première fois, chacun des deux Serdaigles étaient comme hypnotisés par le regard de l'autre. Cet échange de regard ne dura qu'une minute ou deux, mais il sembla à Terence et Izumi qu'il avait été plus long. Ils échangèrent par la suite quelques mots, parlant de Lyra, de la capacités des oiseaux de nuit pour trouver le destinataire du courrier qu'ils transportaient, puis se séparèrent. Les jours et semaines suivants, quand ils leur arriva de se croiser, ils se saluèrent et parfois même discutèrent un peu. Izumi appréciait Terence qu'elle trouvait gentil et qui, d'après les discussions qu'ils avaient eu, aimait les animaux. De plus, elle était heureuse de savoir qu'il était le propriétaire de Lyra, qui était une des chouettes qu'elle aimait le plus. Lyra avait été la première à s'approcher volontairement d'elle et à s'être laissée caressée. Ce n'était pas sans raison mais cela Izumi l'ignorait. Il n'y avait d'ailleurs pas qu'une mais plusieurs raisons possibles à ce comportement : La première est qu'elle avait sentit qu'Izumi n'était pas méchante. La seconde est liée à son propriétaire, Terence, est nous ne nous attarderons pas dessus. Quant à la troisième elle concerne l'identité exacte de Lyra et ce qui la relie à Izumi. En effet, Lyra est une descendante de Lily, la chouette qu'avait Lucy, la vie antérieure d'Izumi, et il est possible qu'à travers les siècles le lien d'amitié qui unissait Lucy et Lily est perduré dans les générations suivante, et ce même après la disparition des deux concernées. Laissons donc là cette possibilité et avançons un peu dans le temps.

Les semaines et les mois passèrent et la terrible attaque de Pré-au-Lard eu lieu, faisant de nombreuses victimes ainsi que des blessés, aussi bien chez les villageois que chez les élèves de Poudlard. Plusieurs jours et nuits s'étaient écoulés depuis qu'Izumi avait apprit la nouvelle et elle n'allait pas bien. Personne ne s'en rendit compte, car de nombreux autres élèves étaient dans le même cas, mais également parce que comme d'habitude elle était très discrète. De plus, elle le cachait également pour ne pas inquiéter ses compagnes de chambre qui l'entendaient parfois crier dans son sommeil. Izumi ne voulait pas leur causer plus de soucis. Or, un soir, alors qu'elle était dans la tour des Serdaigles et montait l'escalier jusqu'à la salle commune, pour ensuite rejoindre les dortoirs des filles, elle ne su pas trop pourquoi mais elle tomba en arrière. Heureusement, quelqu'un, qui se trouvait non loin derrière elle, la rattrapa avant qu'elle ne puisse se faire mal. Quand Izumi repensa à cet événement par la suite, elle se sentit soulagée de ne pas avoir entraînée son sauveur dans sa chute. Ils auraient pu se faire vraiment très mal et peut-être même pire. Je disais donc que quelqu'un la rattrapa et Izumi, qui avait perdu un court instant connaissance, fut très étonnée de se retrouver dans les bras de Terence. Gênée, elle se mit à rougir et détourna le regard. Inquiet qu'elle puisse de nouveau tomber, Terence l'aida à grimper le reste des marches en gardant un bras autour d'elle. La salle commune était déserte, la plupart des gens étant encore dans la grande salle en train de manger et le reste dans leur chambre en train de discuter, lire ou dormir. Ils s'assirent côte à côte sur l'une des canapés de la salle commune et Terence, dont l'inquiétude se lisait sur son visage, se tourna vers Izumi :
- Ca n'a pas l'air d'aller. Que se passe-t-il ?
La jeune fille sembla attristée par cette question et baissa la tête avant de finalement dire:
- Depuis l'attaque, je dors très mal. Je fais de terribles cauchemars et à cause de cela tous les soirs j'ai peur de m'endormir. Mes nuits sont si agitées qu'elles ne me permettent pas de me reposer.
L'attaque de Pré-au-Lard... Terence se doutait que cela affecterait Izumi mais il n'avait pas imaginé ça. Elle n'avait pas été blessée physiquement, mais moralement oui. Elle avait peur de dormir à cause de ses cauchemars, mais si elle ne le faisait pas et surtout si ses cauchemars ne se calmaient pas, il risquait de se reproduire d'autres accidents comme celui qu'il avait réussit à éviter en la rattrapant dans sa chute. Il souhaitait tellement l'aider, mais comment y parvenir ?
- Presque toutes les nuits, je rêve que je me fais attaquée dans un couloir par quelqu'un recouvert d'une cape qui cache son visage. Cela semble si réel que j'ai du mal à emprunter seule certains couloirs...
Terence aurait aimé pouvoir lui dire que l'école était un lieu sûr et qu'aucune attaque ne pouvait y avoir lieu, mais hélas l'histoire disait le contraire. Durant la grande guerre contre Durmstrang, des slaves avaient réussit à infiltrer l'école et avaient  fait de nombreuses victimes. Il est vrai que depuis plusieurs siècles avaient passé et que les protections entourant l'école étaient plus puissantes qu'avant, mais pouvait-il pour autant lui assurer la sécurité des lieux. Il pouvait en tout cas essayer. Il posa une main sur la sienne et lui dit:
- Ne crains rien. Le directeur et les professeurs ont sûrement renforcé les protections de l'école. Et...et si ça peut t'aider nous pouvons aller en cours ensemble et également en revenir. Je ne peux pas t'apaiser après tes cauchemars mais je peux au moins essayer de te rassurer dans la journée.
Izumi fut très touchée par les propos du jeune homme. Une fois de plus il proposait de l'aider. Dès leur première rencontre, il avait agit ainsi, ce qui montrait sa gentillesse et son attention envers les autres.
- Merci Terence. C'est vraiment gentil.

Le jeune homme lui sourit et, dans le but de la détendre, dans l'espoir qu'elle passe une nuit moins agitée, il lui parla de Lyra, de l'endroit où il vivait avec sa famille et des animaux dont ils s'occupaient. Il était en train de lui raconter une histoire sur les boursoufs quand, tout à coup, il sentit sa tête contre son épaule. Supris, il la regarda et constata qu'elle s'était endormie. Il fut heureux de voir par la même occasion qu'elle avait le sourire aux lèvres, car cela faisait sûrement un certain temps qu'elle ne s'était plus endormie aussi paisiblement. Il passa délicatement un bras autour de ses épaules afin qu'en se trouvant plus près de lui elle soit mieux installée et plus au chaud. Il posa légèrement son autre main sur sa tête pour remettre en place les mèches qui cachaient une partie du visage de la jeune fille. Elle semblait si vulnérable qu'il avait envie de la protéger. C'étaient sa timidité et sa fragilité, ainsi que sa gentillesse, qui l'avait attiré. Sa voix douce et mélodieuse l'avait charmé quand il l'avait entendu chanter. Alors qu'elle se trouvait aussi près de lui, en cette soirée, il prenait conscience à quel point il la trouvait mignonne. Ses nuits précédentes l'avait laissée si fatiguée qu'Izumi ne se réveilla pas avant le lendemain. Elle dormit tout le reste de la soirée, ainsi que toute la nuit, sur le canapé de la salle commune, blottie contre Terence, qui n'osait pas bouger de peur de la réveiller. A chaque fois que des membre de Serdaigle rentraient en discutant, il espérait que le bruit ne la réveille pas. Elle avait bien mérité une bonne nuit de sommeil et elle semblait dormir si paisiblement jusqu'à présent que cela aurait été crime de la réveiller. Quand des amis à lui passèrent, il fut un peu gêné par leurs remarques sur la charmante compagnie qu'il avait et leur expliqua brièvement la situation tout en leur demandant de lui ramener une couverture. Il réitéra son explication aux compagnes de chambre d'Izumi, Patty et Catalina, qui voulaient la porter jusqu'à leur chambre. Celles-ci n'insistèrent pas, car elles avaient plus d'une fois étaient tirées du sommeil, en pleine nuit ou au petit matin, par les cris d'Izumi. Elles aussi étaient inquiètes et faisaient des cauchemars alors elles ne lui en voulaient pas. Quand la salle commune eut retrouvé son calme, Terence put reporter toute son attention sur la jeune fille et passa une partie de la nuit à l'observer avant d'être à son tour emporté par Morphée. Izumi passa une nuit excellente, sans le moindre cauchemar, au contraire elle avait rêvé d'un jardin fleuri et de boursoufs qui lui sautaient dessus pour se faire caresser. En ouvrant les yeux, elle fut surprise de voir qu'elle n'était pas dans son lit et encore plus en voyant qu'elle était dans les bras de Terence. Il lui fallut un peu de temps pour se remémorer la soirée de la veille et supposa qu'elle s'était endormie pendant qu'il parlait et qu'il n'avait pas osé la réveiller. Etait-ce à cause des histoires qu'il lui avait raconté ou de la présence rassurante du jeune homme à ses côtés, ou bien de l'espèce de cocon chaud et protecteur formé par son bras la rapprochant de lui, Izumi ne savait pas trop la raison mais pour la première fois, depuis ce qui lui semblait être une éternité, aucun cauchemar n'était venu obscurcir sa nuit. Elle était un peu gênée d'être blottie contre Terence, mais pour de multiples raisons bouger lui était difficile. Tout d'abord, elle n'osait pas le réveiller, car il était resté à ses côtés toute la nuit alors qu'il aurait pu la réveiller et lui conseiller d'aller dormir dans sa chambre où elle serait mieux installée que sur le canapé de la salle commune. Ensuite, elle devait bien se l'avouer, elle se sentait étrangement bien entre ses bras, un peu comme si c'était sa place et qu'elle n'avait rien à craindre. Elle n'avait encore jamais été dans les bras de quelqu'un d'autre que des membres de sa famille, ou alors elle ne s'en souvenait pas, et pourtant dans les bras de Terence c'est comme si elle était dans les bras de quelqu'un qu'elle connaissait depuis toujours.

C'est à partir de cette nuit-là qu'Izumi et Terence se rapprochèrent vraiment et devinrent au fil du temps de très bon amis. Il est possible que ce soit également à partir de ce moment-là que des sentiments particuliers commencèrent à voir le jour dans leur coeur.  On peut dire que ce fut grâce à cette amitié naissante et la présence réconfortante de Terence, si Izumi fit moins de cauchemar durant leur troisième année scolaire et devint ainsi plus sereine. Au fil des quatre années qui suivirent, à moins que cela n'est commencé dès cette nuit en troisième année, nombreux furent ceux qui crurent que Terence et Izumi sortaient ensemble. Etant tous les deux de la même année et de la même maison, et ayant presque les mêmes cours en option, Terence et Izumi passaient le plus clair de leur temps ensemble. Ils étaient fréquemment côte à côte en cours et faisaient leur devoir ensemble à la bibliothèque. Il n'est pas étonnant qu'à force de les voir passer du temps ensemble, sourire et se montrer attentionné l'un envers l'autre, ceux qui les voyaient aient pu pensé qu'ils étaient plus que des amis. Ils n'avaient pas tout à fait tort en plus car, avec le temps, l'amitié qui unissait les deux jeunes gens s'était changée en amour. Cependant, même si chacun des deux avait réalisé ses véritables sentiments, ni l'un ni l'autre ne s'était jamais déclaré. Ils étaient si proches l'un de l'autre qu'ils avaient peur de ce qu'il pourrait advenir de leur relation s'ils se déclaraient et que leurs sentiments n'étaient pas réciproques. Plusieurs fois pourtant les fameux mots avaient faillit franchir la barrière de leurs lèvres. Les compagnes de chambre d'Izumi et les plus proches amis de Terence espéraient à l'époque et espèrent toujours que les deux amoureux se déclareront et sortiront ensemble. Ils ont bien compris leurs vrais sentiments, même si les intéressés ne s'en sont pas encore rendu compte, et trouvent qu'ils feraient un très beau couple. Une fois qu'ils furent diplômés de Poudlard, Izumi et Terence restèrent bien sûr en contact et s'envoyèrent de nombreuses lettres par l'intermédiaire ou non de Lyra. Comme cela leur été déjà arrivé durant leurs vacances scolaire du temps de Poudlard, ils se voyaient de temps en temps chez l'un ou chez l'autre et leur venue était toujours appréciée par l'intéressé(e) et les membres de sa famille.

Inspirée par sa passion de toujours pour la nature et les plantes, Izumi fit une formation de botaniste auprès de son père, dont elle suivit ainsi les traces. Deux ans après la fin de ses études, elle intégra, à la fois par envie parce qu'elle aimait les lieux et suivant les conseils de son père, le personnel du Vivian's garden. De son côté, Terence, qui depuis tout petit avaient appris à s'occuper des animaux et créatures magiques dont sa famille garantissait le bien être et la sécurité, fut accepté très rapidement au zoo du Vivian'garden en tant qu'employé dédié aux créatures magique. Il suit en même temps une formation auprès de son père et du personnel du zoo pour devenir soigneur de créatures magiques. Les deux anciens Serdaigles sont très heureux de faire un métier qui leur plaît et correspond à leur rêve. Ils le sont d'autant plus qu'ils travaillent au même endroit, ce qui leur permet de s'y croiser et même parfois d'être ensemble à l'aller ou sur le chemin du retour. Ils ont ainsi à ces moment-là de longues discussions sur les animaux, les plantes, leur lieu de travail ou bien d'anciens camarades quand ils en rencontrent.