† = Calyenne. Soit, la vie antérieur.
† = Sinan, son présent.


« C'est ton trône mon cœur... Viens le réclamer. » Ses yeux brûlaient de désir et de provocation. Installer en reine sur la chaise du maître des lieux, sans se soucier du blasphème qu'elle lui lançait à la figure, Celynnen lui adressait un sourire aussi pervers que possible. Vladislav souriait en coin, fière de cette femme qui se soumettait à ses caprices. Elle avait ce côté sadique qu'il aimait tant et son manque de conscience faisait d'elle sa compagne parfaite, mais il devait discuter. L'achat de ce château n'était qu'un début. D'ailleurs, il avait dû faire appel aux multiples talents de sa belle pour l'obtenir. Il se devait de se faire pardonner une mort aussi inutile à la cause. Pour ce faire, il devrait sûrement déplaire à Celynnen. Ce qui le mettait dans une position tendue. Plus tendu encore, que sa réaction en la regardant choir félinement avec ce regard qu'il connaissait tant.
Fidèle à l'image qu'on avait d'elle, la femme croisa les jambes pour dévoiler un fragment de sa peau. Elle le sentait troublé et ne voulait pas qu'il retarde cette conversation. Sans pour autant arriver à contenir ses jeux malsains. En sa présence, c'était trop lui demander. Le laissant s'approcher, la jeune semi-vampire attendit qu'il soit à porter de main, avant de l'attraper par le collet. L'instant suivant, elle inversait les postions, s'installant à califourchon sur son amant. Ignorant la présence des serviteurs, elle entreprit d'effleurer ses lèvres avec les siennes. Laissant ses mains cramponner à son collet. « Parle. Je n'aime pas quand tu hésites. Je ne suis pas une de tes idiotes frêles et fragiles de bonne famille. » Ses dents allèrent taquiner la lèvre de Vladislav, laissant perler une légère goutte de sang que Celynnen lécha. Elle adorait le goût du sang, ainsi que son odeur. Mais, celui de Vlad était unique à ses yeux. Précieux et unique. « Dis-moi ce qui te dérange mon amour. »
Leurs souffles se mêlaient sans qu'aucun ne recule. Leurs regards attacher l'un à l'autre, elle pu entendre son rythme cardiaque augmenter. Doucement, mais sûrement. Ce qui suffit à la mettre en alerte. Qu'allait-il lui dire? Ses mains se montrèrent plus raide, sentant sa rage habituelle reprendre le contrôle de sa personne. Loin d’être un poltron, le sorcier lui prit le visage entre ses mains. Il savait qu’elle ne le prendrait pas. Il le pressentait. « Je dois former une alliance pour assurer plus d’influence à notre cause. Je dois le faire, mais ce sera au prix d’un mariage. » Laissant l’information se rendre à son interlocutrice, il ajouta juste avant de l’embrasser : « De mon mariage. » Le choc se traduit sur les traits de Celynnen. Suivi de près par une colère froide qu'il n'avait jamais connu au creux de son regard. Alors, qu'il tentait de la séduire avec ses avances, elle lui enfonça son pouce dans le creux de la gorge avant de bondir loin de cette chaise royale et de son propriétaire. Son sang bouillait à l'intérieur de ses veines. Elle n'en croyait pas ses oreilles.  

« Tu n'as jamais été jalouse, ne commence pas maintenant mon ange! » La voix de l'homme frappa le silence telle un éclair, mais n'eut pas l'effet espéré. Au contraire, au lieu de se calmer comme chaque fois qu'elle le voyait s'énerver, sa maîtresse s'éloigna de lui avec fureur. L'obligeant à lui courir après, pour obtenir une quelconque réponse. Il détestait agir ainsi, mais Celynnen méritait un effort de plus. La retenant par le bras, il se vit aussi soudainement agresser par sa propre arme secrète. Il se retrouva dos au mur, un poignard sous la gorge. « Je me fiche que tu couches avec toutes les filles qui pullulent sur cette terre. Mais, en épouser une... Ça, je ne le tolèrerai pas. » Loin d'avoir peur de cette furie, il appuya plus fortement son cou contre la lame effilé. « Et pourquoi ça? Ça ne changera rien entre nous. Tu m'as toujours laissé libre de mes conquêtes. Que j'ai une femme ou non, elle ne sera qu'un nom de plus sur ma liste. » Un rire où grondait la haine fila d'entre les lèvres de la femme, qui lâcha son couteau. S'assurant qu'il termine sa route sur le pied du sorcier. Laissant sa marque sur ses chaussures neuves. « Mais, celle-ci aura la seule chose que tu m'aies jamais refusé. Je comprends que tu ne veuilles pas que j'enfante. Tu ne veux pas d'un monstre qui porte ton nom et ton sang. Tu as ton honneur de sang-pur. J'accepte! Je comprends. Mais, ne me demande pas de rester à tes côtés pendant qu'ELLE élèvera tes enfants. C'est la seule chose que tu ne pourras jamais me demander. »
L'abandonnant, elle préféra continuer sa route et l'ignorer. Prenant simplement le temps d'une dernière précision. « Le jour où tu te marieras, j'irai ailleurs. Tu ne me reverras plus. Je te saurais gré, après cette date, de ne me contacter que par lettre. Mon hibou fera la liaison. » Soupirant, la femme lui lança un dernier regard avant de s'éclipser. « Je m'occuperai encore de tes affaires. Il ne sera plus question que de travail. »


Sinan suait à son éveille. Son cœur battait la chamade, tandis que son corps exigeait de l'air plus pur, moins renfermée. Instinctivement, son regard se porta sur le lit pour enfant qui se trouvait à ses côtés. Lucian dormait à point fermé. Soulager de ne pas l'avoir réveillé et encore tremblante suite à ce mauvais rêves, la Garde-Chasse de Poudlard se dirigea sur la pointe des pieds vers l'extérieur de sa cabane. Une fois la porte ouverte et son corps à l'extérieur, elle pu respirer aussi fort qu'elle le souhaitait. Le choc était toujours terrible. Elle se trouvait affaibli à chaque fois qu'un de ses souvenirs... Rêves, elle ne savait trop comment les appeler, envahissait sa nuit. Ils étaient plus intenses que les brèves images qu'elle percevait une fois éveillé. Assise sur les quelques marches menant à sa maison, elle pu se tenir la tête et attendre. Attendre de retrouver son calme. Tout en faisant le point sur ce qu’elle savait de cette autre… Elle-même. Cette femme était aussi un semi-vampire. Elle avait grandi en apprenant comment faire mal et comment se défendre. Son art était de tuer, ce que son maître semblait tirer à profit. Elle ne voyait jamais le visage de cet homme, mais ressentait chacune de ses caresses. De quoi rendre folle une femme aux hormones maltraité depuis des années. Elle savait qu’un amour fou avait nuancé sa vie, mais tout ce qu’elle percevait s’était ces meurtres. Ces actes horribles qui la décrivaient tel une sadique, que Sinan se refusait à devenir. Elle se savait capable du pire, elle avait cru qu’en devenant Auror et en abandonnant le seul homme qu’elle ait aimé, sa vie pourrait rattraper, ce qu’elle souhaitait n’être qu’un mirage.
Durmstrang l'avait poussé vers cette destinée remplie de sang. Elle avait adhéré à l'idée que seul les sangs-pur devaient survivre. Pourquoi, avait-elle su devoir fuir avant qu'il ne soit trop tard? Elle n'avait pas prit la voie contraire à celle qu'on lui avait tracé dans le but de racheter les crimes d'une femme, dont l'existence restait à prouver. Non, il y avait plus. Elle se refusait seulement à explorer cette existence passée. Elle devait se raccrocher à une seule personne sur cette terre et c'était son fils. Sa seule raison de s'adoucir et de cesser la chasse aux mauvais sorciers. Convaincre les élèves de Poudlard qu'elle était normale et non digne d'intérêt, s'enterrer à la dernière place où on la chercherait. C'est ce qui protégerait son bambin. Qu'elle doive sacrifier ce qui la faisait vibrer, y comprit le père, était secondaire.

Retrouvant son calme, la Garde-Chasse entendit un bruit venant de la lisière de la forêt interdite. Ce qu'elle aperçut suffit à la distraire. Un centaure semblait flâner en l'observant d'un regard mauvais. Oui, les centaures ne l'aimaient jamais. Elle était trop vampire à leur goût, pas assez humaine, pas assez sorcière. Une erreur de la nature, qu'ils élimineraient sans scrupule. Se relevant aussi rapidement que sa nature lui permettait, elle descendit à même la terre et marcha vers la créature. « Retourne avec ton troupeau! Tu n'as rien à faire aussi près de l'école. » Montrant les crocs, elle le regarda s'offusquer sans en être impressionné. Elle avait franchement vu mieux. « Tout comme toi. » La seconde suivante, elle regardait l'homme à moitié cheval la laisser seule. Le cri perçant de son fils appelant sa mère réveilla son instinct maternel et c'est à la course qu'elle le rejoignit.


Il poussait des hurlements peu glorieux pour un sorcier renommé. Elle avait à peine griffé sa peau avec ses ongles et enfoncé son couteau fétiche dans sa main. Pas de quoi se vanter d'être un dur. Cacher dans l'ombre de sa chambre, elle avait patienté le temps qu'il revienne. Il avait été un membre actif au sein des loyaux sujets de Freya Romanov, mais s'était révélé sacrifiable. Surtout, après qu'il les ait trahis. C'était la raison de sa présence ici. On l'avait chargé de trouver ce qu'il avait révélé. Seulement, s'il ne cessait de crier à l'image d'une fillette, le questionner serait impossible. Était-ce une nouvelle façon de résister? Fulminant, elle s'approcha de la lueur d'une chandelle, révélant les cernes violets sous ses yeux et sa peau marquée par une vie nocturne. « S'il te plait. Arrête de gémir. Tu m'indisposes, jeune homme. »
À cet instant précis, un hibou se fit entendre au pied de la fenêtre. Curieuse, elle abandonna celui qui semblait avoir compris le message pour mieux retrouver sa propre chouette, une lettre entre ses serres. Ouvrant délicatement la fenêtre, elle s'occupa de libérer Astrid de son fardeau. Puis, s'empressa de briser le cachet de l'enveloppe. Ce qu'elle y découvrit ne lui fit pas plaisir. On la sommait de ramener sa proie en vie à son tendre Vlad. Elle ne l'avait pas revu depuis des mois. En colère, comme à chaque instant de sa vie, Cylennen reviens sur ses pas pour mieux arracher la lame de la main du sorcier. Se satisfaisant de ce nouveau hurlement. « Et bien, il semblerait que tu aies de la chance. Ce soir, ce ne sera pas moi le visage de ta mort, chéri. » Son accent roumain semblait atrocement présent, tandis qu'elle parlait dans sa seconde langue. Soit, le bulgare.


Entre ses bras se lovait le seul et unique cadeau de sa vie. Blotti contre sa mère, il semblait si paisible, que cela contrastait avec la terreur qui habitait la mère en question. Avec toute la douceur que demandait ce petit être, elle le déposa dans son berceau. Avant de prendre une plume et un parchemin. Se promettant que ce qu’elle inscrirait sur ce morceau de papier, serait les dernières informations qu’elle obtiendrait sur cette autre femme.

« Née en Roumanie, une froide nuit d'hiver, elle vécue durant la guerre entre les écoles de sorcelleries. Elle était amoureuse d'un tyran et d'un pro sang-pur extrémiste. Tout en étant son assassin personnel. Adolescente, elle s'est révélé être une sorcière médiocre et une semi-Vampire particulièrement proche de cette seconde nature. Elle se prénomme Celyenne et possède une apparence trop semblable à la mienne. Après que sa mère ait été renié pour l'avoir enfanté, c'est son père vampire, qui semble l'avoir éduqué.
Nombre de victimes compté durant mes rêves: 10. Et je sais que je ne fais qu'effleurer la surface. Son goût pour le sang semble empirer plus je la vois vieillir et sa folie ne semble guère s'améliorer. Qu'est-ce que je dois penser? Que dois-je faire? Elle me semble si familière et si loin de moi. »


Après avoir écrit le dernier mot, Sinan eut tôt fait de se traiter d'idiote et de brûler le parchemin. À quoi bon s'inquiéter? Elle était sûrement déstabilisée par quelque chose.

Face à la blonde qui riait à ses dépend, Sinan souriait. Elle était nouvelle dans cette école de sorcellerie et certainement pas la plus douée en magie, mais quelque chose la rendait aussi provocante que n'importe quel génie de cet endroit. Si, la magie ne coulait pas à flot dans ses veines, le sang était son domaine de prédilection. Peut-être l'enfance lui collait-elle encore à la peau, mais sa nature la rajeunissait. Elle semblait en permanence plus jeune que ce qu'elle était. C'est ce qui poussait une riche gamine prétentieuse à chercher à l'intimidé. Se trompant de cible, sans en avoir la moindre idée. L'écoutant déblatérer un discoure digne d'une reine qui n'avait jamais eu le courage de se casser un ongle, l'étudiante n'eut d'autre choix que de rire sans aucune discrétion. C'est même sous le regard perplexe de celle qui cherchait à marquer son territoire, qu'elle sortit une sucette au sang de sa poche, avant de la glisser avec délicatesse dans sa bouche. Ne prenant nullement la peine de répondre à cette idiote. Idiote, un mot qu'elle adorait prononcer. Et puis zut, elle allait quand même l'ouvrir. « Idiote... » Voilà, elle se sentait mieux. Gambadant joyeusement, elle passa à côté du fameux petit ami. Un peu plus âgé, il semblait se retenir pour ne pas applaudir. Sa petite amie n’avait peut-être pas apprécié de la voir demander son chemin à celui-ci, mais lui ne semblait que se délecter de la situation et encore plus de l’offense que la jolie blonde venait de subir. Sans le savoir, Sinan venait de rencontrer le seul homme qu’elle aimerait jamais. Celui qui ferait de sa vie un enfer. Un enfer empli de passion, toutefois.


Elle approchait de son seizième anniversaire. Il était là, l'observant de loin et entouré de femmes toutes prête à faire de lui leur cavalier. Il y avait un bal sous peu et Vladislav était un sang-pur puissant, qui se rendrait loin dans la vie. C'est ce qu'on murmurait à son propos. Cependant, Sinan s'en fichait. Il l'avait séduite avant même d'obtenir autant d'influence au sein de l'école. C'était même étrangement que leur relation avait commencé. Elle avait toujours eu l'impression qu'il attendait qu'elle atteigne un certain âge pour s'approcher. Une impression qui grandissait à mesure que ses cauchemars continuaient. Il n'était pas question de lui dans ces rêves qui la laissaient haletante, mais depuis qu'ils avaient prit possession de ses nuits, elle ne voulait plus se laisser approcher par Vlad. C'était plus fort qu'elle, une impression de mort imminente s'emparait de ses sens, lorsqu'il était auprès d'elle. En contradiction avec la première impulsion qui l'habitait à son apparition. À distance son trouble la poussait à se demander où cette histoire la mènerait. Elle ne se préoccupait pas de ses conquêtes, mais ne serait jamais l’une d’elle. Pas officiellement, tout du moins. Elle l’aidait en tout temps, au point de se demander ce qu’elle ne ferait pas pour lui. Il savait tout de son histoire. De sa nature, l’avait deviné… Sans même lui avoir parlé. Un autre détail qui l’inquiétait. À quel point était-elle destinée à lui?
Cette question la hanta jusqu'à la fin de ses études, où elle préféra s'éloigner de son influence. Elle avait violenté, humilier et surtout, s'était construite une réputation digne d'une terreur, mais son cœur l'implorait de quitter cette voie. Ce pays, cet endroit qui la conduisait à sa perte. C'est un soir après avoir aimé pour la dernière fois son seul amant, qu'elle abandonna toutes ses affaires derrières elle, sans même une lettre pour s'expliquer. Se cachant dans le monde moldu, elle prit l'avion pour se rendre en Angleterre où, elle s'assura qu'on l'accueille. Elle correspondait avec un Auror depuis près d'un an et il lui avait promis de la prendre sous son aile. Restant néanmoins muette sur ce qu'elle savait de la secte d'oblivion, elle se lança cœur et âme dans l'apprentissage de ce métier pour le moins comblant.

Seules ses capacités particulières lui permirent d'atteindre ce titre et ce fut grâce à elles, que Sinan pu sans peur pratiquer son métier; jusqu'à être reconnu par ses paires. Un sentiment d'intense satisfaction la poussa à continuer, trouvant que la violence qu'elle pratiquait ne devait pas être comparée à celle qu'autrefois, elle avait répandu dans son entourage. Cette accalmie dura jusqu'à ses 26 ans. Devenue une femme accomplie, ayant renoué avec ses racines Galloise, elle ne s'attendait pas à ce qu'on lui donne comme cible cet homme, Vlad. Trop orgueilleuse pour leur demander de choisir quelqu'un d'autres, Sinan se lança à sa poursuite, en se promettant qu'elle irait jusqu'au bout de sa mission.
L'histoire ne se déroula pas comme elle l'entendait. Devant son visage surpris et se sourire suffisant, cachant mal sa rage, elle sembla se retrouver en transe. Sans même que le sang ne soit en cause. Il n'y eut aucune parole échangée, seulement des actes brusques une bataille qui n'impliqua aucune magie et se termina en nuit de rêve. Suite à ce corps à corps qui laissa ses marques, Sinan sembla reprendre conscience de ce qu'elle faisait et paniqué devant cette faiblesse qui lui appartenait, sans vraiment être sienne, elle choisit de nouveau la fuite.

Troublé, elle se confia à son mentor, devenu entre temps le chef des Auror. Il lui promit quelques temps de vacance. Seulement, le mal était déjà fait. Enceinte, elle dû prendre une décision. Sa vie devait changer. Pour son enfant à naître. Abandonnant son travail d'Auror, elle affronta cette nouvelle épreuve et alla se cacher au cœur de Poudlard. Devenant Garde-Chasse. Neuf mois durant, elle remit tout en question et repoussant ces souvenirs d'une autre vie. Croyant devenir folle, elle choisie de faire confiance à son mentor et changea ses croyances. Abandonnant ses réserves en ce qui concerne une nouvelle façon de voir la vie. Elle alla jusqu'à rejoindre les Dark Phenix. En tant qu'entraîneuse. Bien entendu, il n'est pas nécessaire qu'elle s'occupe de chacun de ses membres, mais la forêt interdite leur offre le parfait couvert pour une séance d'entraînement intensive. Et pour ceux qui n'ont pas l'activité physique dans le sang, elle est parfaite. Après tout, une guerre s'annonce et ceux qui ne sauront courir pour leur vie, n'auront aucune chance de contre attaqué.