Jamais Daegan n'aurait imaginé un seul instant vivre une telle situation. N'étant pas atteinte par la maladie et étant auror, elle fut stupéfaite de constater les mesures prises par le Ministère afin de contenir le virus qui se propageait rapidement. Baguette en main, elle encadrait avec d'autres collègues le dispositif de quarantaine. Malheureusement pour eux, ils étaient trop désordonnés et affolés pour pouvoir appliquer une quarantaine solide et fiable. Elle s'en aperçut quand un groupe de quatre sorciers se détacha de la foule en quarantaine pour courir à toutes jambes droit devant eux. Furieuse, elle fut l'un des premiers aurors à réagir. S'élançant aussitôt à leur poursuite, elle fit signe à d'autres aurors de renforcer la quarantaine et de la laisser s'en occuper. Personne n'eut mot à dire. Soit parce qu'ils estimaient que cela n'en valait pas la peine, soit parce qu'ils faisaient confiance à Daegan. Même si il était fort présomptueux de sa part de partir seule à leur poursuite, elle préférait que les autres se concentrent sur la quarantaine plutôt que sur quatre petits fuyards qu'elle connaissait plus ou moins bien. Mécontente de reconnaître Rohan dans la foule, elle était prête à tout pour les faire revenir dans la zone prévue pour eux. La maladie ne lui faisait pas peur du moment que les quatre sorciers revenaient afin d'éviter une propagation à plus grande échelle. Agitant sa baguette en direction de Rohan tout d'abord, elle lui envoya un stupefix avant de se concentrer sur les trois autres. Manquant de peu Ciaràn, elle se rapprocha très vite. « Vous devez revenir ! Vous êtes malades et il faut que vous soyez en quarantaine ! » cria-t-elle dans l'espoir de leur faire entendre raison. On lui avait parler brièvement des symptômes mais elle voulait croire qu'il n'était déjà pas trop tard pour les faire revenir sans user de violence. Posant ses yeux sur Rohan, paralysé au sol, elle n'arriva même pas à sourire en le voyant ainsi. La situation était bien trop grave pour se le permettre. La baguette toujours en main, elle les défiait du regard. Qu'ils osent tourner des talons à nouveau et elle s'en occupera rapidement. Observant minutieusement tous leurs gestes et toutes leurs attitudes, elle voulait régler ça au plus vite afin de venir aider les autres aurors chargés d'encadrer la quarantaine. Craignant surtout que les trois sorciers ne se retournent contre elle, Daegan pensait pouvoir les gérer mais doutait aussi un petit peu. Nul ne savait ce qui pouvait se passer dans leurs têtes et elle avait beau faire partie des sombres phénix, rien ne prouvait qu'elle pourrait les gérer facilement.

La maladie n’est pas une fin adéquate, qu’on lui a dit. La maladie est une continuité  de tortures immobiles qui s’attaquent à votre corps et votre esprit. Missy n’a jamais voulu y croire. Les sorciers ont la magie, a-t-elle répondu. Les sorciers peuvent tout soigner, a-t-elle répété. Imaginez sa réaction, quand ils décidèrent de la placer en quarantaine, insinuant clairement qu’elle est dangereuse pour autrui, et surtout, avant tout : qu’elle est malade. L’information ne met pas longtemps à arriver au cerveau avant qu’elle ne se mette à hurler des choses incohérentes. Des choses qui n’ont pas lieu d’être, qui dépassent sa pensée le plus clair du temps. Des mots qu’elle éprouve le besoin d’hurler. Ces médicomages sont des imbéciles. Elle finit par se calmer, après quelques minutes hystériques. Non sans difficulté, elle réussit à rejoindre Robyn, et Rohan, qui est accompagné d’un grand blond dont elle ne peut vous dire le nom. Rapidement, ils s’allient, persuadés de pouvoir sortir de cette zone. Isemay n’est pas malade, elle le sait. Et eux, ces stupides guérisseurs la lancent dans la cage aux dragons, entourée de mouchoirs sorciers. Ce sont des incapables, elle répète dans sa tête. Quelques instants après une intense réflexion groupée, ils décident de quitter cet endroit, plein de virus. Ils tentent de fuir la zone de quarantaine, passant d’abord vers une multitude de personne. C’est la peur qui prend Missy à la gorge, comme si soudainement, elle est devenue la nouvelle victime d’un assassin. L’impression étrange d’être pourchassée –elle jette plusieurs regards derrière elle-, mais aussi d’être observée –elle tourne la tête autour, sait-on jamais- mais surtout et avant tout l’impression qu’on en veut à sa fabuleuse vie. Elle court plus vite, se grattant le bras à multiples reprises, sans doute un tic dû au stress. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas fait de course poursuite ? La dernière, elle s’en rappelle comme si c’était hier, a très mal fini. Elle se souvient de sa joue qui a touché le marbre froid, et les cris tout autour. Sa mine se décompose à ce souvenir et elle accélère, se retournant à intervalles irréguliers pour prendre le petit  joueur à son propre jeu. Or, elle ne voit rien ni personne. Bientôt, ils réussissent à quitter la zone de quarantaine, continuant leur chemin le plus discrètement possible. Le bruit du corps inanimé qui tombe au sol sort Missy de sa rêverie. Elle s’arrête, les paumes de ses mains sur les genoux, se retournant vers Rohan, et vers la tête brune qui apparaît un peu plus loin. « Pourquoi elle nous poursuit ? J’adore ses cheveux, en tout cas. Je propose qu’on lui laisse Rohan, et qu’on court. » Encore une fois, les mots sortent, tous seuls. Elle soupire, fatiguée, et se redresse, grattant doucement la base de son cou, puis juste au-dessus de la naissance de sa poitrine. Elle tourne encore une fois la tête vers la direction ou, initialement, ils devraient être, sentant un regard pourtant invisible lui peser sur le dos. « Vous devez revenir ! Vous êtes malades et il faut que vous soyez en quarantaine ! » Missy se relève, droite, et la fusille du regard. Sérieusement ? Elle crie à son tour, incapable de se retenir de lui hurler dessus. « JE-NE-SUIS-PAS-MALADE. Je suis bien coiffée, je ne vois pas pourquoi je serais malade, franchement. » Elle croise les bras sur sa poitrine, boudeuse, et attend que les deux hommes qui l’accompagnent lui expliquent le plan. Malheureusement, le blond et Robyn n’ont pas l’air d’attaque à fuir la furie brune. Rragh, les hommes …  « Je ne veux pas vous vexer, mais si c'est pour retourner m'enfermer avec des énergumènes dans votre genre, pas question. Je préfère courir toute seule. » Elle marmonne des noms de plantes, pour faire passer la colère, et attend, là, les bras croisés, qu'une illumination atteigne ses camarades. Ce qui, on peut le dire, n'arrivera pas de sitôt, visiblement.

RUN BOY RUN, THEY'RE DYING TO STOP YOU. RUN BOY RUN, THIS RACE IS A PROPHECY. RUN BOY RUN, BREAK OUT FROM SOCIETY.
†††

On ne lui avait pas donné des choix. Sans raisons, des aurors s’étaient attaqués à lui avant de le maintenir lié contre sa  volonté et de le trainer jusqu’à la zone de quarantaine. Malade ? Il n’était absolument pas malade, ils avaient du se tromper de gars. Puis, ne le connaissait il pas ? Rohan Garrigan. LE Rohan Garrigan, le seul et l’unique, lui quoi. Comment est-ce qu’il avait pu manquer ce détail ? Ce n’était pas comme si avec son visage de bellâtre on pouvait se tromper. Puis, ces sorciers étaient idiots. Si une maladie était vraiment en train de gangrener Londres, un coup de hocus pocus et ils auraient du en avoir fini. Non, il s’agissait surement d’un prétexte pour l’enfermer et pouvoir profiter de sa beauté à jamais, l’empêchant par la même occasion d’atteindre ses objectifs. Il n’allait certainement pas se laisser faire, il n’était pas lui que pour courber l’échine aussi facilement. Grattant nerveusement sa nuque, le brun observa les personnes autour de lui avant de reconnaître des amis. Des amis ? A ce niveau, l’irlandais n’était sur de rien. Il aurait peut-être mieux fait de chercher à s’enfuir seul, néanmoins si on venait à tenter de les arrêter il pourrait se servir de ses prétendus amis pour servir de contre temps. Il ne saurait dire qui a eu l’idée en premier, à croire qu’ils avaient tous parler d’une même voix, mais dés qu’ils furent d’accord, d’un même mouvement ils se mirent d’abord à marcher comme si de rien était. Ayant l’air parfaitement normaux, les malades arrivèrent à passer quelques personnes sans trop se faire remarquer avant de partir dans une débandade sans nom lorsque des aurors partirent à leurs trousses. Courant comme il n’avait jamais couru, l’air s’écrasant douloureusement dans ses poumons, l’irlandais n’avait jamais eu aussi chaud de sa vie. Sans cesser de courir, Rohan tenta d’élargir le col de son t-shirt, mais rien n’y faisait c’était comme s’il était consumé de l’intérieur. Jetant un coup d’œil derrière lui, s’assurant de toujours être sur les talons de Ciaràn et Robyn devant lui, lorsqu’il vit Daegan les chasser un ensemble confus de sentiments explosèrent en son bas ventre. Incapable de retenir les pensées qui s’étaient formées sur sa langue, le brun se retrouva à crier pour attirer l’attention des autres fugitifs en cavale en sa compagnie. « Cours, putain, cours, elle va nous découper en morceaux - elle devient folle quand elle est jalouse et regarde nous: comment pourrait-elle ne pas l'être? » Pour illustrer ses propos, le jeune Garrigan passa une main dans ses cheveux pour les recoiffer afin de montrer l’étendue de sa beauté. Oui, elle devait être verte de jalousie, il ne voyait que cette raison pour qu’elle les pourchasse comme s’ils étaient des fous sortis d’un asile sur le point de faire péter Londres. Courant plus vite que s’il s’agissait de sauver sa peau, le brun avait l’impression d’avoir une cible sur le dos. Il sentait, sans savoir comment, mais il sentait qu’on allait s’attaquer à lui. Il jeta d’abord un regard derrière lui, irrité de voir son ex-petit amie le pourchasser comme si elle l’avait demandée en mariage et qu’il avait refusé, il regarda ensuite ses ‘amis’ se demandant lequel d’entre eux allait bien pouvoir le trahir. Pris une seconde de trop dans ses réflexions, il ne pu éviter le stupfix l’atteignant entre les omoplates qui le cloua au sol. S’il avait eu une baguette, surement qu’il aurait pu répliquer, c’était même certain. Il aurait pu leur prouver à tous, lui prouver à elle qu’il n’était pas juste un boulet dont on veut se défaire. Il aurait pu, mais déjà le sort de stupéfixion le clouait sur place, le transportant dans un état proche d'une inconscience trop douce.

Malade ? Lui ? Foutaises. Une petite fièvre voilà tout. Quand on l’avait emmené de force en lui assenant qu’il ne pouvait pas rester dans la société, qu’il allait contaminer tout le monde il n’y avait pas cru. Rien qu’une petite fièvre … Qui avait d’ailleurs disparu. Mais il s’était retrouvé confiné entre quatre murs, une de ces pires hantises et depuis il ne rêvait que de s’échapper. Aussi lorsqu’il avait croisé Rohan et deux autres camarades, la fuite avait été évoquée. Par qui ? Aucune idée. Mais tous semblaient l’avoir trouvé excellente puisque présentement ils cavalaient dans les couloirs, des aurors à leurs trousses. Enfin une en particulier et pas des moindres : Daegan Greengrass ni plus ni moins. Sa colocataire en personne. Il sentit un sortilège lui frôler l’oreille droite et entendit un corps tomber derrière lui. En se retournant, il constata que le corps de son ami de beuverie était étalé dans le couloir. Un stupefix certainement et il avait dû se le prendre de plein fouet. Un instant il pensa à le laisser là et à continuer à courir. Oui, il ne pouvait le nier, il voulait sauver sa peau. Mais ses pieds stoppèrent net, il freina des quatre fers et se retourna sur la scène. Daegan approchait, sa baguette à la main. Lui il n’avait rien. Rien qu’une fille au comportement étrange qui parlait de sa coiffure et d’un autre garçon qu’il connaissait vaguement pour l’avoir vu à Poudlard. Avec scepticisme, il dévisagea la jeune fille qui continuait à déblatérer des propos sans queue ni tête :

«  Tes cheveux sont pas si bien coiffés que ça, on vient de courir en plus … »

Une franchise sans égale qu’il ne pouvait retenir. Sans attendre la réponse qui n’allait pas tarder à arriver il entreprit d’attraper un Rohan vraisemblablement sonné. En l’attrapant par les aisselles, il avait en tête de le traîner sur quelques mètres mais l’irlandais pesait son poids et Ciaràn n’était pas vraiment au sommet de sa forme. Son cou déjà irrité par les grattements, il ne pouvait se contenir : les démangeaisons étaient atroces. Il le lâcha sur le sol pour se gratter furieusement le cou et dévisagea Daegan qui arrivait.

«  Tu voulais me virer de tout façon, t’as eu pitié de moi pendant une nuit et maintenant tu veux me virer. T’en as marre que je squatte chez toi hein ? »

Cela faisait maintenant quelque temps qu’il était chez elle mais il avait l’impression qu’elle l’avait récupéré dans la rue juste pour pouvoir mieux le remettre dehors. Elle apparut dans son esprit comme un ennemi à abattre, quelqu’un qui lui en voulait alors qu’il n’avait rien demandé à personne. Il se retourna, agrippa la demoiselle qui parlait de plantes par les épaules et lui assena :

«  Ils vont nous remettre aussi sec dans nos chambres parce qu’ils ont plus envie de nous dans la ville ! On est des plaies tu vois ! Ils disent qu’on est malade mais c’est pas vrai ! »

Il retourna auprès de Rohan et lui prit le bras pour continuer à le traîner misérablement. Il voulait à tout prix sortir de cet endroit.

Quand on l’enferme avec les autres en lui faisant comprendre qu’il est trop malade pour la société magique, Robyn pense à une mauvaise blague. Jagger a encore fait des siennes. Ca le fait rire quelques instants, mais pas longtemps. Autour de lui, y’a que les sorciers les plus étranges de la société, y’en a même un qui se prend pour Dieu-tout-puissant alors que tout le monde sait bien que c’est Robyn, Dieu sur Terre. C’est lui l’Elu, celui qui réussira à sauver le monde de l’Apocalypse grandissante. Et la fin du monde a commencé plus tôt que prévu. Sans grande surprise, l’intelligence de Robyn l’amène à accepter l’alliance avec d’autres supposés malades. Il fait en sorte de choisir ceux qu’il considère assez apte pour pouvoir entrer dans sa troupe, puis, accompagné de ses disciples, ils décident de fuir l’établissement pour retrouver la liberté et surtout, reprendre sa quête. Les aurors ne tardent pas à les cavaler pour les arrêter, surtout une brune dont il ne connait que de nom, qui est plus coriace que ses collègues. Elle réussit sans grande peine à stupefixer l’un de ses apôtres, les amenant à s’arrêter. A côté, on parle de coupe de cheveux, qui n’ont aucun sens à ses yeux. Robyn, lui, ses cheveux sont parfaits. Normal. Pendant un instant, il se demande s’il ne serait pas plus judicieux de les abandonner en chemin. Après tout, il faut bien quelques sacrifices pour un monde meilleur. Il serait sans doute déjà dehors s’il était parti seul. Ciaràn, l’un de ses fanatiques, tente d’attraper le sorcier à terre par les aisselles, puis finalement, en lui tirant négligemment le bras vers lui. Robyn ne peut s’empêcher de sourire face à ce spectacle. C’est beau l’entraide. Il en oublie immédiatement l’idée première d’avoir voulu disparaitre seul. « Aidez-vous les uns des autres et vous serez récompensé, je te nomme général en chef de la brigade des tireurs de bras, » qu’il annonce à Ciaràn en levant grand les bras, sans trop réellement comprendre ce que cela veut vraiment dire. Après tout, c’est pas si grave, c’est lui, Dieu, il a bien le droit de monter en grade n’importe qui pour n’importe quel raison. Mais Robyn est très vite distrait par Daegan, toujours postée devant lui, et qui semble prête à leur jeter un second sort pour les arrêter. Son doigt pointé vers elle, les mots du général en chef vienne soudainement s’installer dans son esprit comme s’ils avaient été toujours en lui. Il est pas bête, celui-là. L'auror est en réalité l'incarnation même du Malin, et elle ne cherche que l'Apocalypse. « Baisse cette baguette, Satan ou la colère des Dieux s’abattra sur toi ! » Son ton est sévère, sans négociation possible, mais il est peu crédible, lui et ses grands airs dramatiques. «Et ressuscite mon apôtre qu’on puisse reprendre notre route pendant qu’on y est, ce serait bien. » Qu'il dit, en faisant référence à Rohan, tout en ne pouvant s'empêcher de se gratter nerveusement le cou en s'arrachant presque la peau.

[justify]Voir l'effet de la maladie sur des personnes qu'elle connaissait était fort amusant et inquiétant. Daegan avait déjà vu Rohan et Ciaràn bourrés mais là, ça dépassait absolument tout entendement. Ils vivaient presque dans un autre monde et ne semblaient pas se rendre compte de la gravité de la situation. A croire que leurs cerveaux avaient grillés en même temps. Baguette toujours en main, la sorcière restait prudemment à bonne distance du petit groupe qui s'était formé. Même si elle était douée et qu'elle pouvait les contenir un minimum, elle ne voulait pas mettre sa main au feu comme ça. Si Rohan était paralysé, il restait toujours trois personnes devant elle. Trois personnes qui déliraient complètement. La brune ne savait pas ce qu'ils avaient en tête et elle ne comptait pas attendre de le voir pour agir. Pointant sa baguette sur Ciaràn, elle jeta un levicorpus. Un sourire se dessina sur ses lèvres en voyant ce dernier s'élever en l'air par la cheville. Son but était de les mettre hors course sans pour autant recouvrir à la violence. Ils n'étaient pas nuisibles une fois qu'ils n'étaient plus dans l'incapacité de bouger. Portant toute son attention sur les deux sorciers restants, elle arqua un sourcil en entendant Robyn s'adresser à elle. « Baisse cette baguette, Satan ou la colère des Dieux s’abattra sur toi ! Et ressuscite mon apôtre qu’on puisse reprendre notre route pendant qu’on y est, ce serait bien. » Levant les yeux au ciel, la jeune femme envoya un bloclang au concerné. Elle aurait aimé que Cordélia voit ça. Elle était sûre que cela l'aurait fait rire un minimum. Baissant sa baguette vers le sol sans la ranger pour autant, Daegan jaugea les deux sorciers restants avec un regard sévère et autoritaire. « Ça suffit maintenant ! Vous vous entendez parler ? Entre toi qui fait une fixette sur ta coiffure et toi qui parle de dieu et d'apôtre, vous ne pensez toujours pas être malades ? » murmura-t-elle d'un air agacé. C'était comme parler à des sourds. Ils refusaient d'entendre la vérité et partaient dans leurs délires personnels. Daegan n'était pas du genre à faire traîner les choses et elle comptait bien les traîner jusqu'au Ministère si il le fallait. Pour Rohan et Ciaràn, cela n'allait pas vraiment être compliqué puisqu'ils étaient neutralisés. Elle espérait juste que les deux sorciers devant elle la suivraient mais elle n'avait pas réellement confiance. Ce serait bien trop facile si ils décidaient de la suivre comme ça.[/justify]

Elle tourne la tête vers Ciaràn et le fusille littéralement du regard. Elle a l’air infernal : ses cheveux de feu en couronne autour de sa tête, virevoltant au grès du vent, la bouche entrouverte, lui donnant l’air indigné et les joues rouges tomates, couleur due à l’effort. Elle pose ses deux mains sur ses hanches, faisant totalement abstraction de Rohan, sur le sol, de la furie brune ou encore de Robyn, qui a l’air cinglé avec son air hautain. Elle s’avance vers Ciaràn et pose un doigt accusateur sur son torse, comme une vieille sorcière qui réprimande un gamin moldu. « Franchement … Ose redire que je suis mal coiffée … et je te refais ta face de scroutt à pétard mal peigné. » Elle incline la tête avant de se reculer sagement pour croiser les bras sur sa poitrine, boudant dans son coin. Après un instant de trop, elle se retourne, se sentant épiée. Elle a l’impression qu’on lui en veut et c’est finalement sur la furie brune que son regard se pose. Cette garce jalouse désire s’en prendre à sa magnifique petite personne … N’a-t-elle pas honte ? Depuis quand les poubelles s’en prennent-t-elles à la huitième merveille mondiale … que dis-je ? LA PREMIERE. La poubelle brune devrait réellement avoir honte. «  Ils vont nous remettre aussi sec dans nos chambres parce qu’ils ont plus envie de nous dans la ville ! On est des plaies tu vois ! Ils disent qu’on est malade mais c’est pas vrai ! » Isemay hausse un sourcil face aux paroles du blond, et regarde finalement ses ongles avec un intérêt certain. « Je ne suis pas une plaie. Franchement, j’ai une tête d’égratignure ? J’crois pas non. Je suis minimum une blessure de dragon, s’il te plaît. » Elle lève les yeux au ciel et se retourne finalement vers Robyn, qu’elle vient tout juste de rebaptiser Dieu pour les besoins de la mission, et esquisse un sourire amusé face à son discours. Il parle comme Jésus avant d’être crucifié, mais il a au moins le mérite de dire des paroles justes. « Ça suffit maintenant ! Vous vous entendez parler ? Entre toi qui fait une fixette sur ta coiffure et toi qui parle de dieu et d'apôtre, vous ne pensez toujours pas être malades ? » Elle regarde Daegan et soupire, l’air lasse. Avez-vous déjà eu le loisir d’observer ces actrices qui surjouent ? Ces femmes qui veulent paraître triste mais qui semble au bord du suicide ? Parfait. Gardez cette image. Imaginez une de ces actrices –Isemay en l’occurrence- et regardez-la feindre un ennui mortel. Parfait, vous avez la scène. La grande et fabuleuse Missy finit par soupirer et penche la tête de côté. « Poubelle, tu devrais vraiment faire attention. Avec cette coiffure de cinglée, tu devrais fortement penser à te faire soigner …. » Isemay regarde encore ces ongles, sans faire attention aux contradictions qu’elle profère, ni même aux mots qu’elle ose formuler. « D’ailleurs, j’y pense … C’est elle qui est malade ! Elle veut nous contaminer … » Isemay se tourne finalement vers Dieu –Robyn- et lui chuchote un peu bruyamment. « Elle est ou ta baguette ? » Missy semble chercher dans ses poches. Elle relève sa robe, regarde dans ses chaussettes hautes, dans ses chaussures, dans son tee-shirt, dans ses manches. Elle passe même une main sur sa poitrine pour vérifier. Finalement, elle s’approche d’un pas léger de Rohan et relève les pans de son pantalon, pas de baguette dans ses chaussettes. Elle le secoue légèrement, pas de baguette dans les cheveux. Elle soupire comme une enfant et finit par s’asseoir sur lui, l’air de rien, relevant les yeux vers Daegan qui semble s’étouffer, soit de rire, soit d’horreur. C’est qu’elle comprend … « Oh, désolé. » Elle regarde Robyn qui s'avance derrière Daegan qui elle-même semble mourir en même temps que Rohan. Il se peut que Missy ait mangé un peu trop de douceurs ces derniers mois, mais quand même ...
Elle ne se relève pas. Il faut que Robyn attrape cette fichue baguette qui pend maladroitement dans la paume de miss Poubelle. ALLEZ DIEU. Merlin, aidez-nous ... Malade ? Jamais !  Vous pouvez nous aider, on est bien coiffés. Et voilà que Missy prie mentalement ...
On aura tout vu.

Un doigt accusateur vint frapper son torse tandis que la furie rousse l’électrocutait du regard. Visiblement elle n’avait pas apprécié sa remarque quant à ses cheveux et elle le lui fit clairement comprendre. Mais franchement, personne n’aurait pu être bien coiffé après une course pareille. Sauf lui bien sûr mais lui il était au-dessus de tout ça. Lorsque la rousse se mit à déblatérer sur la blessure de dragon et Robyn sur le fait que son apôtre pouvait être utile pour continuer leur course, Ciaràn commença à se désintéresser de la scène pour se regarder dans une vitre proche. Il se trouvait décidément très bien en apôtre lui aussi. Et ses cheveux étaient formidables. Il agrippa Isemay et lui tourna la tête vers la vitre en question :

« T’as trop raison en fait ! Je suis super bien coiffé ! Toi aussi finalement, j’aurais pas dit comme ça au premier abord mais à travers la vitre ça passe super bien… »

En la lâchant, il ne fit plus attention à elle, ses pensées passant du coq à l’âne. D’abord la vitre réfléchissante, Rohan sur le sol qu’il avait laissé finalement tomber pour se regarder, Robyn qui voulait qu’on libère son comparse, Daegan qui racontait n’importe quoi. En l’entendant l’accuser sur cette soit disant maladie, il se retourna et, la toisant de toute sa hauteur lui assena en insistant bien sur chaque mot :

« On n’est pas malade ! On veut retourner chez nous. »

Il tenta d’attraper sa baguette magique mais ce fut peine perdue. Et avant même qu’il n’ait pu émettre une seule objection il se retrouva la tête en bas, suspendu par une cheville. Ne comprenant d’abord pas ce retournement soudain de situation il commença sérieusement à se demander pourquoi tout le monde marchait la tête à l’envers sans être décoiffé et puis il comprit soudainement qu’il faisait office de jambon qu’on aurait laissé pendre pour le fumer. Et ça pas question. Il se tortilla tant bien que mal pour essayer d’échapper à ce maléfice malsain, on aurait presque pu dire un asticot au bout d’une ligne. Il essaya par tous les moyens de s’en sortir et finalement se mit à hurler à la cantonade :

«  APOTRE EN DANGER ! FAITES MOI DESCENDRE ! APOTRE EN DANGER ! »

Ce fut à ce moment là qu’il se mangea  une bouteille en pleine tête qui l’assomma pendant quelques secondes. Et ce fut le chaos. Il ne discernait pas grand-chose de là où il était, suspendu dans les airs, mais il comprit qu’on était en train de leur lancer toutes sortes d’objets plus loufoques les uns que les autres. La bouteille qu’il s’était reçue n’était qu’un aperçu. Il crut même apercevoir un canard ou encore un vase en verre qui s’écrasait alentour. Et le feu prit soudainement, non loin de lui. Tout d’abord, il ne le vit pas mais lorsque la fumée commença à le suffoquer il sentit une panique sans nom l’envahir. Le feu était son ennemi, son pire ennemi et la décharge d’objet qu’il était en train de se prendre en pleine poire ne l’aidait pas. Le sang était en train de lui monter à la tête.

« Feu, au feu ! Daegan laisse moi descendre je vais cramer vivant ! »

Il se rendit compte après coup que c’était Rohan qui était en train de se faire fumer allègrement. D’un ton presque calme, comme s’il analysait une situation sans importance, son poul ayant redescendu d’un cran sans qu’il sache pourquoi il pointa le doigt en direction de l’irlandais au sol :

« Vous ferez gaffe, y’a Rohan qui va roussir. »

Levant les yeux au ciel, la jeune femme n'avait qu'une seule envie : en finir. Deux des quatre sorciers qui s'étaient échappés étaient désormais neutralisés mais les deux autres restaient un problème. Elle avait bêtement espéré les convaincre de la suivre mais apparemment, ils n'étaient pas de cet avis. Jaugeant du regard Isemay qui s'était approchée de Rohan, elle réalisa rapidement qu'elle était en quête d'une baguette magique. Ne se focalisant que sur la jeune femme, elle en oublia presque Robyn qui se tenait près d'elle. Reculant à vive allure, elle resserra son emprise sur sa baguette et s'apprêta à lancer un sort quand des objets commencèrent à leur tomber littéralement dessus. Ne comprenant pas tout de suite la cause de ce lancer de projectiles, la jeune femme fut ébahie de constater que des sorciers balançaient toutes sortes de choses dans leur direction. N'en croyant pas ses yeux, elle reporta son attention vers les quatre autres sorciers qui essayaient d'éviter eux aussi les divers objets qui étaient balancés. Évitant une lampe, la brune fut alertée par les cris de Ciaràn. « APOTRE EN DANGER ! FAITES MOI DESCENDRE ! APOTRE EN DANGER ! » Arquant un sourcil, la jeune femme tenta d'être au plus près de son colocataire et se figea net en voyant une bouteille venir l'assommer. Comme si empêcher ces quatre nigauds de s'enfuir n'était pas suffisant .. Prête à lever le sort sur Ciaràn, son attention fut une nouvelle fois reportée ailleurs. Les cris de Ciaràn ne faisaient que confirmer ce qu'elle pensait. Maugréant, elle se jeta sur Rohan sans pour autant réussir à éviter un vase en verre qui vint s'écraser sur son dos. Ignorant ce léger détail, elle arracha la chemise enflammée du torse de Rohan avant de se concentrer sur ce qui se passait autour d'elle. Les détritus qui étaient projetés étaient un véritable problème. Levant sa baguette vers les airs, elle murmura silencieusement un sort de protection. Soulagée de voir apparaître une sorte de bouclier au dessus de leurs têtes, elle le fut d'autant plus en voyant les objets ricocher sur le dôme et tomber au loin. C'était déjà ça en moins. Regardant à nouveau Rohan qui était toujours paralysé, elle lui ôta son pantalon d'un coup de baguette magique. Soupirant en voyant le carnage, elle posa ses yeux sur Isemay et Robyn. « A moins de vouloir mourir, personne ne sort hors du bouclier ! Est-ce clair ? » déclara-t-elle. De toute façon, elle ne les laisserait pas non plus fuir. Rohan et Ciaràn étaient hors course mais il restait toujours les deux autres. Observant Isemay et Robyn d'un air méfiant, elle grimaçait en entendant les projectiles atterrir durement sur le dôme. Elle espérait que de l'aide arrive rapidement.

Robyn n’a le temps de rien faire quand soudainement, par un coup du sort, sa langue se colle à son palais. Il tente naïvement de prononcer un mot mais il ne parvient qu’à lâcher un gémissement ressemblant plus à une chèvre en train de mourir qu’autre chose. A côté, Ciaràn est neutralisé tandis qu’Isemay tente de retrouver sa baguette. Occupée dans l’observation de ce spectacle déplorable, Robyn en profite pour approcher délicatement sa main vers la baguette rangée de l’auror mais ne parvient qu’à l’effleurer du bout des doigts quand des canettes de sodas et autres objets plus dangereux tombent sur leurs têtes. La colère des Dieux a frappé, il l’avait dit, elle aurait dû l’écouter et les laisser reprendre leur quête pendant qu’il était encore temps. L’Apocalypse a commencé ! Y’a une pomme à moitié entamée qui s’écrase sur son crâne et qui l’étourdit un instant, juste le temps de réaliser que l’un de ses apôtres est en feu. EN FEU. Robyn attrape quelques débris pour les jeter en l’air et toucher quelques fous, en tentant vainement de hurler mais ne sortent de sa bouche que des grognements et sons étranges. Concentré dans sa tâche, il finit par réaliser que plus rien ne les touche. Quand il se tourne vers les autres, y’a Rohan qui est en caleçon, sans trop savoir pourquoi et Daegan qui vient de jeter un sort de protection autour d’eux et de les aviser de ne rien tenter de dangereux. Robyn roule des yeux au ciel, en fronçant des sourcils. Mais tout est trop dangereux, ils vont tous mourir, c’est trop tard, elle aurait dû réagir plus tôt ! C’est la fin du monde, le début de la fin. Le monde s'écroule autour d'eux, et ça commence par des canettes de bierre-au-beurre qui tombent du ciel comme par magie. Exaspéré par son manque évident de volonté et surtout de lucidité pour comprendre les conséquences de ses actes, il lâche un cri lourd de sens – le sort ne lui permettant toujours pas de prononcer un seul mot – avant de plonger sur l’auror pour la plaquer au sol. Maladroitement, à califourchon sur elle et après lui avoir tiré – sans réellement le vouloir – les cheveux, il parvient à attraper sa baguette magique. Avec un sourire victorieux, il la pointe sur son visage, lui ordonnant dans un regard de ne faire aucun geste qui pourrait l’obliger à lui faire du mal. Il en serait capable. Elle n'est rien face au monde qu'il doit sauver. Il marmonne quelques mots qui n’ont aucun sens et qu’il ne parvient pas à articuler avec sa langue collée au palais et finalement, dans une prière qu’il fait à ses copains les Dieux en levant les yeux au ciel, Robyn la tend à Isemay comme s'il lui tendait la chose la plus précieuse au monde. Les Dieux l'ont choisi. Elle est la seule qui puisse encore jeter un sort acceptable et les sauver… ou presque.

RUN BOY RUN, THEY'RE DYING TO STOP YOU. RUN BOY RUN, THIS RACE IS A PROPHECY. RUN BOY RUN, BREAK OUT FROM SOCIETY.
†††

N’ayant rien suivi au déroulement des événements. Lorsque Rohan ouvre les yeux, il sent une légère brise caresser les poiles de ses jambes ainsi que la boursoufflure sur son torse, ce dernière causé par ses vêtements en feu. Encore un peu sonné par le sort qu’il avait reçu, le brun regard d’abord à gauche et à droite pour remarquer les détritus éparpillés autour de lui. L’avait on jeté dans une décharge comme un mal propre ? Pensait il qu’il suffirait d’aussi peu pour le tuer ? Ce n’était certainement pas un sort qui allait le tuer, certainement pas ! Se remettant sur ses pieds avec adresse, le brun tendit un bras en l’air avant de crier : « JE SUIS MORT MAIS J’AI SURVECU ! » Grattant frénétiquement la base de son cou, le brun tremblait légèrement. Ce qu’il prenait pour de l’excitation n’était rien d’autre que sa fièvre lui donnant un coup de chaud. C’est alors qu’il remarqua la scène qui était en train de se dérouler devant ses yeux. Isemay tentait de faire descendre Ciaràn qui était pendu par une cheville. Regardant son ami, l’irlandais ne pu s’empêcher de sourire en s’imaginant le Maxwell en train d’être fumé. Est-ce qu’il aurait un bon gout ? Il était sur que de la viande de Ciaràn ça devait être délicieux. Peut-être qu’il devrait lui demander s’il pouvait avoir un bout, ça peut pas être mauvais d’essayer. Portant son index à sa bouche, Rohan se mit à mâchouiller son index en essayant de voir si ça avait bon gout. Tout en continuant à mâchouiller ce doigt qui n’était pas de la viande délicate, le brun posa ses yeux sur Robyn et Daegan. L’auror était allongée à même le sol, le joueur de Quidditch à califourchon sur elle en train de lui tenir les bras. Incapable de comprendre l’évidence, les yeux de Rohan s’embrumèrent alors qu’il arrêtait de mâchouiller son index, gardant néanmoins ce dernier dans la bouche. « Et mouaaaaa ? » Tenta t’il d’articulier le doigt toujours en bouche. Se reprenant, il sorti sa main de sa bouche et reprit ses plaintes. « Et moi ? Comment as-tu pu ? Tu voudrais que quoi… que je me tape la bimbo rousse ? » Tournant la tête vers Isemay, il lui offrit un sourire en coin avant d’hausser les épaules. Après tout, pourquoi pas ? Néanmoins, il reposa ses yeux sur ce qu’il pensait être un couple en plein milieu de leur affaire tout en se remettant à mâchouiller son index nerveusement. Franchement, si c’était pas aussi dur à mâcher, le doigt humain aurait été une tuerie dans n’importe quel bon restaurant. Puis, c’est pas de sa faute s’il est trop incroyable pour tout le monde. S’il est divin, presque un descendant des dieux ! Les yeux perdu dans le vague, il continuait à mâcher se rendant à peine compte qu’une de ses canines avait réussi à légèrement ouvrir son doigt dont le sang se répandait dans sa bouche. S’arrêtant comme pris d’un éclair de lucidité, le jeune homme posa ses mains sur ses hanches, bombant le torse avant de dire : « Je suis mort et j’ai survécu. Je suis plus puissant que le commun des mortels. Tu ne peux pas me laisser pour cette chose ! Tu ne peux pas te taper cette fille Robyn, je refuse ! Et notre amour platonique, nos regards échangés ? Tu n’as quand même pas tout oublié ! » S’agenouillant à côté du brun, il posa ses mains sur ses épaules pour le secouer sans se soucier une seule seconde de Daegan. Le silence de Robyn perturbait grandement Rohan qui ne savait pas que ce dernier avait été réduit au silence. Alors, il le secouait aussi fort qu’il pouvait en espérant que ça allait réparer son Robynounet cassé. C’est alors qu’il entendit un bruit sourd dans son dos ainsi qu’un léger gémissement de Ciaràn qui venait très surement de s’écraser au sol comme une vieille chaussette.

Une peau de banane lui tomba sur la tête. Sur ses cheveux. Précieux, adorés, idolâtrés, ses cheveux ! Sa magnifique chevelure, qu’Aphrodite, Raiponce, Cendrillon, Aurore, Alice, Marie, Thérèse, Lilith, et même Pimprenelle, pour ne prendre que les pires pimbêches dont elle connaissait le nom, devait jalouser, avait touché UNE BANANE. D’abord, l’incompréhension : elle leva les yeux vers l’OVNI et manqua de tomber de désespoir. Ensuite vint la tristesse : elle tomba à genoux et se mit à pleurer comme une enfant, demandant à Merlin et Robyn, par la même occasion pourquoi avaient-ils décidé de la faire souffrir ainsi alors qu’elle avait été plus qu’exemplaire. Enfin vint la colère, dirigée vers Robyn. Par la faute du bon dieu, il y avait une *censurons, mes amis.* de banane sur ses magnifiques cheveux. Oui, on rabâche, mais que voulez-vous. « ROBINSON CRUSOE, stupide dieu des cacahuètes pas fraîches, POURQUOI … » elle se racla la voix avant de s’approcher,  d’attraper son col et serrer celui-ci, espérant bien l’étouffer au passage.  « Pourquoi y-a-t-il cette chose sur ma tête ? POUR-QUOI ? POUR-KE-WA ?! » Elle serra les lèvres et lui mit une gifle monumentale, avant de lui enfoncer la peau de banane dans la bouche avec une mine de dégoût non feinte.
Décidément, elle haïssait le bon dieu.
Et non, bien entendu, elle ne regarda pas Rohan le cramé ou Ciaràn le saucisson. Elle s’installa sur ce qui semblait être des lambeaux de chaises et attendit sagement, regardant le dôme avec une expression très très sérieuse. « Robyn, étant donné que je veux ta mort, pourrais-tu sortir du dôme ? Merci. » Elle lui adressa un sourire léger, totalement hypocrite dans cette situation mais pourtant réellement sincère et continua de regarder les objets échouer sur le couvercle qui les protégeait.
S’en suivit donc une dispute entre Robyn et Daegan dont elle ne se formalisa pas, trop intéressé par Ciaràn qui pendait au « plafond » et qui hurlait. Franchement, s’il n’avait pas tant l’air d’un saucisson fumé, elle l’aurait trouvé mignon. Mais non, elle, elle ne fait pas dans le cochon.
Elle vit alors surgir une baguette devant ses yeux. Dieu avait décidé, par on ne sait quel miracle, de se faire pardonner. Parfait. Elle l’attrapa, fit mine de réfléchir, et la tendit sur son visage. « Finite Incantatem » Le visage de Robyn changea de couleur et devint … vert. Le dôme commença à disparaître et les objets revinrent frappés nos protagonistes. Isemay, dans toute sa splendeur et étant donné que personne ne l’avait vu, fit abstraction de Rohan et mit la baguette entre les doigts du troll Robyn avant de s’avancer doucement vers Ciaràn. Elle se glissa sous lui, ou plus exactement derrière lui pour éviter de se prendre des déchets. Peut-être avait-elle commis une légère, très légère, très très très légère bêtise.

La situation dégénérait et cela rendait Daegan vraiment furieuse. Dans d'autres cas, cela en aurait désavantagé plus d'un. La colère et la frustration étaient une arme à double tranchant. Durant sa formation pour entrer dans les sombres phénix, la brune avait été confrontée à ce genre de situations. Cordélia n'avait pas été tendre avec elle et elle la remerciait tous les jours pour cela. Si elle n'avait jamais rejoint les sombres phénix, jamais elle n'aurait pu agir comme elle le faisait à l'instant même. C'est donc pourquoi elle fut véritablement désarçonnée en voyant Robyn se jeter sur elle. Le souffle coupé, elle atterrit au sol durement. Pestant contre la maladie qui rendait apparemment les gens fous, elle essaya de se dégager et grimaça en sentant une main lui tirer les cheveux. Déjà très énervée, le fait de sentir sa baguette être happée pour être donnée à quelqu'un d'autre la mit hors d'elle. Pour qui se prenait-il ? Sentant une colère froide s'immiscer dans son coeur, un sourire s'étira sur son visage en voyant Rohan venir secouer Robyn comme pas possible. Profitant de cette distraction, la brune réussit à le repousser sur Garrigan et à rouler sur le côté. Alors même qu'elle cherchait du regard sa baguette, elle fronça les sourcils en s’apercevant que c'était Isemay qui l'avait. Mécontente, elle se releva mais parvint trop tard à s'approcher d'elle puisqu'elle lança un finite incantatem. Évitant de justesse un pot de fleur, elle s'immobilisa en sentant un verre s'écraser sur sa tempe droite. Portant sa main vers sa peau ensanglantée, elle se jeta littéralement sur Isemay et lui reprit sa baguette. Au fond, elle était vexée de voir que sa baguette ait si bien marché dans les mains d'une autre. Comme si elle avait été trahie. Désirant en finir avec tout cela, elle pointa sa baguette en hauteur. « IMMOBILUS ! » cria-t-elle tout en s'émerveillant du spectacle. Tous les objets étaient figés dans l'air et semblaient les protéger un minimum du reste des effets qui continuaient d'être balancés sur eux. Mécontente, elle comprit néanmoins que cela ne servait à rien de discuter avec les quatre malades qui semblaient vouer un culte pour un dieu quelconque. Préférant arrêter de la jouer stratège, elle décida plutôt de jouer sur la maladie des sorciers. « Tu avais raison Robyn ! Isemay a vraiment de très mauvais cheveux. Et Ciaràn est un meilleur choix que Rohan .. » Elle ne savait absolument pas ce qui allait se passer mais elle espérait qu'ils s'en prennent les uns aux autres afin qu'ils la laissent tranquille. Elle interviendrait si les choses dépassent les bornes. Elle comptait bien les ramener au Ministère en tous cas.

Aimer son prochain, qu’on lui a dit. Il aimerait bien, mais c’est compliqué quand ses disciples ne suivent même pas cette simple règle de vie. Isemay hurle sur lui pour des cacahuètes, alors qu’il est assailli de toute part. Robyn est trop concentré dans sa quête d’arracher la baguette à Daegan pour écouter réellement ses jérémiades et l’offre même à Isemay elle-même. Perdu dans sa contemplation de ce qu’il voit comme le prochain miracle de la vie, il ne comprend pas immédiatement la situation quand Rohan se jette soudainement sur lui pour le secouer comme un prunier. Il ouvre la bouche, il essaie de lui répondre mais rien ne vient, il en vient même à se mordre la langue et pourtant, il aimerait lui dire que jamais il ne pourrait le remplacer pour une femme aussi malade que l’auror qui se trouvait devant eux. Robyn ne prend que le haut du panier et Rohan est en passe de faire partie des plus grands de l’Histoire, sans nul doute qu’il est un meilleur choix pour lui. Mais ça, il ne le comprend pas. Alors qu’il se retrouve avec un mal de crâne et l’esprit étourdi après la crise de jalousie de son apôtre, la voix d’Isemay s’élève et une nouvelle pluie d’objets s’abat sur eux. Un léger picotement vient déranger Dieu-tout-puissant, l’obligeant à se gratter à nouveau, surtout les quelques plaies situées sur son visage. Il ne s’est pas rendu compte qu’il était vert et c’est sans doute mieux pour la journaliste qui lui tend la baguette magique, que l’auror attrape d’un coup de main habile. « Ma baguette ! » Et comme par magie, sa voix est elle aussi, réapparue. Une giclée de vodka-pur-feu l’éclabousse soudainement, trempant son tee-shirt et son visage vert, avant que tout s’immobilise autour d’eux. Robyn lève les yeux, observe émerveillé le spectacle qu’elle lui offre, comme s’il n’avait jamais vu une telle chose de sa vie, mais se reconcentre bien vite sur l’auror qui change de bord. Il sourit en l’entendant lui donner raison, puis fronce des sourcils en écoutant le reste. Tout devient trop confus pour qu'il puisse comprendre le sens de ses mots. « J’ai dit ça ? Non, j’ai pas dit ça, qui a dit ça ? J’ai dit ça, moi ? Mais je m’en souviens pas, j’étais pas là. » Il s'en souviendrait, après tout, c'est lui l'Elu, il est invincible, il n'oublie jamais rien. Il recommence à gratter nerveusement son bras, puis son cou alors qu’il recule de quelques pas. Il a l’étrange impression qu’ils se retournent tous contre lui. Ils ont l’air plus menaçant qu'il y a quelques instants, ils sont tous devenus fous, le Malin a encore fait des siennes. Décidément, il ne peut compter que sur lui-même. « Les cheveux d’Isemay, ils sont pas mauvais, ils sont juste en feu. Ils sont tellement roux que si on les touchait, ça nous brûlerait les doigts. » Il ne sait pas pourquoi ses mots sortent de sa bouche, mais il a une cruelle envie de le dire. Il s’est posé cette question en la croisant dans l’hôpital, faut croire que c’était le moment de la poser aux autres. Il recule un peu plus pour s'éloigner d'eux. Il n'est plus très sûr de lui. « Rohan, je l’aime d’amour, c’est lui qui veut pas de moi, mais Ciaràn, il parait qu'il a des beaux doigts de pieds et les miens sont moches alors ça marcherait pas. PERSONNE NE M’AIME, AU SECOUUUURS ! » Il attrape un vase suspendu dans l'air pour le jeter vers ses assaillants, et puis une chope, et puis une vieille canette de soda, tout ce qui lui passe sous la main en tentant de les toucher. Il a l'impression de jouer à l'un de ces jeux d'enfant alors il se met à rire, sans pour autant cesser le massacre. « POURQUOI VOUS M'AIMEZ PAS, AIMEZ MOOOOI ! » En espérant secrètement qu'ils ouvrent les yeux avant que lui, n'en ouvre un.

Tout se passait bien trop vite aux yeux de Ciaràn qui, à moitié assomé et complètement terrorisé par le feu qui avait prit non loin de lui se tortillait comme un asticot au bout d’un fil. Et soudain, son regard –toujours à l’envers- capta une scène pour le moins étrange. Rohan se mit à secouer un Robyn qui venait de faire tomber une Daegan qui avait perdu sa baguette. Cette dernière baguette se trouvait présentement dans les mains d’une Isemay incohérente qui radotait des propos on ne peut plus douteux. Cependant, cette dernière entre deux mots sans queue ni tête parvint à articuler un « finite incantatem » qui effaça aussitôt toute trace de magie alentour dont celle qui le maintenait la tête en bas. Le sol vint alors à sa rencontre avec une vitesse qu’il ne pensait pas possible et il embrassa le bitume avant même de s’en rendre compte. Un peu sonné par son atterrissage un peu rude, quand il reprit ses esprits il n’y avait plus de dôme, il se prenait allègrement tantôt boîte de conserve, sang de dragon pas frais ou encore une bouteille de bièraubeurre qui s’éclata à ses pieds. Une lueur de regret dans ses yeux clairs, il se gratta le cou nerveusement avant de se rendre compte qu’Isemay se planquait derrière lui et que les objets avaient soudainement arrêtés de les frapper aléatoirement.

« Dieu … T’es trop fort bordel ! »

Ebahi, il ne s’était même pas rendu compte que c’était Daegan qui avait tout arrêté. Il ne reprit ses esprits que lorsqu’elle commença à parler et qu’elle mentionna entre autre son nom. Il se rengorgea en l’entendant. Meilleur choix que Rohan ou pas, il s’en fichait royalement, on venait de parler de lui et il en était tout fier. Il releva la tête, toute égratigné par sa chute et fit un grand sourire aux protagonistes présents. Il fut encore plus fier de lui lorsque Robyn déclara qu’il avait de beaux doigts de pieds. Décidément, c’était sa fête ce soir. Tout le monde l’aimait. Ils allaient même jusqu’à lui jeter des tonnes d’offrandes qu’ensuite Daegan faisait léviter, c’était merveilleux. Il ne savait pas pourquoi il avait droit à autant de faveurs d’un seul coup mais, tout ragaillardi, il prit Robyn dans ses bras et l’étouffa presque en le serrant contre lui :

«  Moi je t’aime, j’aime tout le monde ! »

Il le lâcha pour se diriger vers Daegan qu’il serra elle aussi dans ses bras.

« Je t’aime aussi même quand ta baguette me suspends comme un saucisson dans un fumoir ! »

Pour finir il attrapa Isemay et Rohan non loin de lui pour les serrer encore une fois contre lui, un air béat sur le visage, se grattant subrepticement le cou qui était en train de devenir de plus en plus rouge sous les grattements répétés.

« Vous êtes formidables, je vous aime ! »

Il en avait presque les larmes aux yeux. Trop d’amour pour lui cette nuit-là, son cœur allait certainement bientôt exploser s’il n’y prenait pas garde. Voir la vie en rose n'était pas dans ses habitudes mais présentement tout lui paraissait absolument idyllique et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

RUN BOY RUN, THEY'RE DYING TO STOP YOU. RUN BOY RUN, THIS RACE IS A PROPHECY. RUN BOY RUN, BREAK OUT FROM SOCIETY.
†††

Rohan avait bien du mal à suivre la situation. Son Robynouchon avec cette fille, non. Non. NON ! L’absence de réponse du sorcier laisse l’irlandais bien démuni. Comment pouvait il lui faire ça ? Ils avaient tant partagés sans les mots. Tant échangés dans leurs regards. Ils s’étaient tant dit sans le savoir. Cet amour ne pouvait pas partir en fumée ainsi. Trop accaparé par un pauvre Robyn muet, Rohan ne remarquait pas le monde l’entourant, ni tout ce qui se passait. Même la vision de son Robyn d’amour vert comme le gazon sur lequel il rêvait de s’étendre avec ce dernier ne le perturba pas. Il ne suivait rien du tout, complètement déconnecté de la réalité, ses pensées raccordées à ses lèvres. Néanmoins, lorsque la voix de Daegan s’éleva à nouveau, le brun ne pu s’empêcher sentir son cœur tremblé douloureusement. Comment est-ce que son amour de toujours pouvait s’intéresser à Ciaràn ? Comment son ame sœur avait pu dire à Daegan qu’il en préférait un autre ? S’éloignant du centre de son monde, le brun croisa ses bras contre son torse tout en arborant une moue boudeuse alors que Ciaràn partant un soliloque des plus gaie sur son amour envers les sorciers présents. Tachant de se défaire de l’étreinte de son ancien ami lorsque ce dernier l’attrapa par l’épaule, il ronchonna quelques mots dans a barbe. Il avait bien senti que Ciaràn était louche, dans le fond il ne pouvait faire confiance à personne, pas même à son Robynouchon. Regardant les gens présents autour de lui, le brun se demandait ce qui pourrait lui permettre de s’échapper, de s’éloigner le plus loin d’eux. Il voulait gambader gaiment dans les rues de Londres en cherchant l’amour et l’admiration. Grattant nerveusement les zones irritées de son torse et de son cou, le brun remarquait à peine les plaques qui commençaient à nouveau à saigner malgré la coagulation qui s’était produite. Trouvant bien peu de réconfort dans ce grattage compulsif, Rohan maudissait Ciaràn et ses beaux doigts de pieds, puis Isemay et sa chevelure de feu et Robyn, ce bourreau des cœurs. Puis surtout, il maudissait Daegan de les avoir arrêté dans leur fuite et de se mettre entre lui et sa fin heureuse. Progressivement, l’irlandais se mit à gratter de plus en plus vivement les zones irritées de son corps tout en marmonnant seul dans son coin avant de poser ses yeux sur Daegan. Son regard incandescent, la folie déformait légèrement ses traits, il ne savait plus ce qu’il disait, mais ses mots giclaient sur les personnes présentes comme les flammes d’un dragon incapable de contenir son souffle. « Tu dois toujours m’empêcher d’être heureux. Tu dois toujours me faire passer pour le moins que rien, celui qui en vaut pas la peine. En général ou avec Robyn ! » S’approchant de l’auror, persuadé d’avoir la force de la maitrisé alors que c’était loin d’être le cas, il avançait d’un pas impétueux presque menaçant. « J’ai perdu cinq ans à t’attendre et t’en as pas fait autant. Quand je retrouve enfin l’amour dans les bras de quelqu’un tu t’empresser de ruiner ça pour moi. » Les bras tendu en avant, ses ongles légèrement couvert de sang, Rohan tenta d’enserrer la gorge de la brune mes se retrouva bien vite au sol après avoir reçu un coup. Ou alors, n’était-ce que son imagination ? Incapable de s’attarder sur la question, perdu dans son délire, au sol blessé, il n’eu pas besoin de réfléchir pour se jeter sur le mollet et le mordre vivement. Désarçonné par le coup que la brune lui donna en retour, il s’apprêtait à parler lorsqu’il vit une ombre derrière la jeune femme. Se figeant, fixant lourdement ce qui se trouvait par-dessus l’épaule de Daegan, Rohan donnait l’impression d’avoir vu un fantôme. Il voyait une personne derrière Daegan, une autre personne qu’il connaissait que trop bien. Les mots de cette dernière tournaient en boucle dans sa tête alors qu’incapable de faire la différence entre la réalité de son délire il se mettait à hurler ses mains pressées contre ses oreilles : « C’est faux, tu mens ! Sale menteuse, c’est pas vrai ! » Reculant en tentant tant bien que mal de boucher ses oreilles en même temps, le jeune Garrigan se retrouva bien vite agrippée, tremblant comme une feuille, aux jambes de la pauvre Isemay qui n’avait rien demandée.