Toute l'ambition de Priam était exacerbée. Il était devenu ivre de pouvoir. Pour lui, son poste de directeur du département de la justice magique ne suffisait plus et il fallait qu'il soit à la tête du monde. Riant frénétiquement, il se grattait de toute part. Sa peau le démangeait et il avait chaud. Tellement chaud qu'il se débarrassa de la veste de son costume. Joignant rapidement un petit groupe de sorciers qui étaient apparemment dans le même état que lui, l'idée même d'être atteint par la fameuse maladie dont il avait été mis au courant était tout simplement stupide. Il était Priam Stark et rien ni personne ne pouvait rien contre lui. Tremblant légèrement, il en riait même. Ils allaient prendre le pouvoir et capturer le ministre. C'était une idée qui avait surgi rapidement et qui avait été acceptée par tous. Marchant rapidement vers ledit bureau du sorcier en charge du monde magique, il entra le dernier et ferma aussitôt la porte derrière lui. Pratiquement sûr d'avoir sa baguette en main alors qu'elle était encore dans son bureau, il l'agita afin de clencher la porte. Une pure hallucination puisqu'en réalité, seul le verrou l'était. Riant de nouveau en voyant un flash lumineux apparaître devant lui, il se retourna vers le ministre déjà occupé par les autres. Passant sa main sur sa nuque, il gratta la peau jusqu'au sang tout en maugréant. Il ne savait pas pourquoi il avait toutes ces démangeaisons mais il comptait bien y mettre fin. Et qu'est ce qu'il faisait chaud ! Il ne devrait pas avoir aussi chaud alors qu'il était au sommet de la pyramide. Il était désormais chef suprême du monde magique et se faire embêter ainsi le rendait furieux. Reniflant bruyamment, il approcha d'un mur et y posa son front. Sanglotant et riant à la fois, il se retourna et fusilla du regard le ministre. « Puisque vous êtes là ! Servez nous donc une boisson forte et fraîche ! Il fait une de ses chaleurs ici ! » murmura-t-il tout en regardant dans chaque coin de la pièce si une personne ne les écoutait pas. Croisant les bras sur son torse, il bouda en attendant que le sorcier ne leur apporte quelque chose. Il n'était pas patient du tout et encore moins en cet instant. Ignorant presque les autres sorciers près de lui, il les regarda silencieusement et fut pris d'un étrange sentiment. Comme si tout ceci n'était pas normal.

Son bras la grattait. C'était insupportable – si bien qu'elle n'avait cesse de passer ses ongles dessus, avec rage, jusqu'au sang. Pourtant, elle se sentait étonnement bien – mieux qu'elle ne s'était sentie depuis plusieurs semaines. Elle se sentait enfin confiante de nouveau, sûre d'elle et elle avait l'impression que tout lui était désormais possible – même prendre le pouvoir sur tout le monde magique. C'était dans ce but qu'elle avait quitté l'appartement et qu'elle s'était rendue au ministère avant de rejoindre un petit groupe avec le même but qu'elle. Elle était persuadée qu'ils n'auraient aucun de mal à atteindre leur but commun et qu'ils pourraient bientôt atteindre la place qui était la leur: le sommet du monde. Ils étaient fait pour régner et Primrose s'imaginait très bien avec une belle couronne sur son crâne. Voilà pourquoi elle fut la première a attaqué à le ministre et à l'attacher sans la moindre pitié avec une corde d'un simple petit geste de la baguette pour éviter qu'il ne puisse s'enfuir. Elle n'éprouvait à cet instant que du mépris pour lui et alors qu'elle passait une main sur son front pour enlever la sueur qui coulait sur son front, elle posa ses prunelles sur lui avant de regarder les gens tout autour d'elle. Ne pouvant retenir un ricanement, elle chercha presque instinctivement des yeux son nouveau colocataire pour exiger de lui qu'il lui apporte un peu d'eau et qu'il lui fasse de l'air mais ne le trouvant pas, elle ne put que rouler des yeux avant de s'éventer elle-même de la main "Forcément, le bas peuple n'est jamais à quand on a besoin de lui." Elle marmonna, dans sa barbe alors qu'elle commençait à faire le tour du bureau à grand pas, ayant du mal à rester immobile à ne rien faire. Elle ne put que ricaner en entendant les propos de Priam, dégageant avec une élégance princière ses longs cheveux bruns pour les remettre derrière son épaule alors qu'elle venait à son tour se positionner devant le ministre de la magie. Le regardant de haut en bas avec dédain, elle croisa les bras sur sa poitrine alors qu'elle prenait la parole avec venin et frénésie. "Vous avez entendu, paysan? Nous vous commandons de nous servir à boire." Devant le peu de réactions de l'homme qui semblait complètement tétanisé, la Lehane se rapprocha de lui et elle l'attrapa durement par le menton pour le forcer à plonger son regard dans le sien. La maladie la faisait ressembler de plus en plus à Proserpine et de moins en moins à Primrose. Elle réveillait la bassesse, le narcissisme et le mauvais qui étaient enfouis tout au fond d'elle. "J'ai dit, amenez nous à boire." Sa voix était dure, et glaciale et soudainement, comme folle, elle partie dans un grand éclat de rire alors qu'elle le repoussait, l'envoyant contre le sol glacial de son propre bureau. Secouée de spasmes, elle continuait de rire comme une démente en secouant sa tête dans tous les sens.