rier, railleur,
il rit de vos pleurs.
Verre à la main, fumée qui s’envole de ses lèvres. Les corps se pressent autour, les visages défilent. Le regard scrute la foule, la lueur brille au fond des prunelles. Il cherche, petit monstre, sa prochaine proie. Le prédateur rôde, nuit après nuit, verre après verre. Il n’en a jamais assez, jamais satisfait. Il aime trop les excès. Il en crèvera un jour, dix ans ou après demain, il n’en sait rien. Ses griffes se resserrent autour de la proie.

Il y a ceux qui se tiennent la main, ceux qui se glissent un baiser entre deux mots deux. Il y a les grands romantiques, les gentils timides, il y a la stabilité. Il y a ceux qui se jurent fidélité, ceux qui veulent mourir ensembles pour ne jamais se quitter. Mais lui, il n’a pas de mots doux à vous susurrer, pas de promesses à garder, pas de cœur à vous donner. Il n’est que buée sur la vitre, bien vite évaporé. Il vous attire dans ses filets. Il vous file entre les doigts. Il se moque de vos sourires. Il rêve de vous détruire. Il vous plante des couteaux dans le cœur.

Il danse sur les limites, il prend toujours des risques, il va un peu trop vite. On n’arrive pas à le suivre. Il entend oui quand on lui dit non. Il adore un bon défi. Peu importe que vous aimiez les filles, il vous entrainera aussi. C’est qu’une expérience pour une nuit, vous en avez un peu trop pris, mais au moins, vous aurez bien vécu votre vie. Il aime les mauvaises choses, il se laisse attiré par le mal, il est fasciné par le sang. Il est une mauvaise influence, le diablotin de votre conscience.

Il a un petit côté anarchiste, un peu je-m’en-foutiste. Il n’a jamais fait que le minimum pour vivre sa petite vie. Il trouve toujours des raccourcis. Petit génie de la tricherie. On dit même qu’il aurait jamais dû avoir autant à ses ASPICS. Il a couché pour réussir. Il ne connaît pas l’intégrité. Il se rit des rumeurs, s’amuse à les alimenter. Un brin narcissique, il aime un peu trop faire parler de lui.

Peut-être que parfois, il perd un peu le contrôle. On dirait un gamin qui revit. Son grand rire retentit. Il se met à parler français, à courir dans tous les sens. Il vient vous jouer des tours débiles. Il est de nouveau, tellement libre. Loin, loin de tous les gens, de l’agitation des humains. Il est de nouveau en vie, le petit renard malin.


ALPHONSE DE BLACHER ▲ enfant de l’élite française ▲ emporté à neuf ans sur un vulgaire accident ▲ animagus renard non déclaré ▲ malicieux ▲ immature ▲ intelligent ▲ drôle ▲ curieux  ▲ adorable petit chieur ▲

Il court, il court le renard, le renard de bonne famille. Alphonse, jolie tête blonde à la voix chantante, aux yeux bleus infinis. Alphonse, petit prodige, digne héritier de la famille. Alphonse au ravissant sourire. Alphonse, c’est un petit rayon de soleil, c’était un coin de verdure au milieu de la grisaille. Alphonse, ce n’était peut-être pas le plus sage ou le plus gentil des garçons. Il aimait ses farces, ses petites blagues, arborant fièrement son petit air mutin. Alphonse, il trainait dans vos jambes, vous suivait à la trace, à demander de l’attention, qu’on lui raconte des histoires. Alphonse, il crie, il court, il vit. Alphonse, il a peut-être eu un peu trop de liberté, après de longues et sévères années. Alphonse, il allait courir souvent, seul, à quatre pattes, caché derrière sa fourrure, loin du monde, loin des gens. C’était reposant. C’est ce qui a causé sa perte, malheureusement. Alphonse, mort trop vite, c’est bien triste, il aurait mérité de vivre. Il serait devenu un grand sorcier, un des meilleurs du pays. Il se serait battu pour lui, chevalier étincelant. Mais c’est trop tard maintenant. Il saigne, il meurt, le petit renard à terre.


RIER PITTS ▲ salisseur de son nom de famille ▲ vingt-et-un ans ▲ coureur de caleçons ▲ a couché pour réussir ▲ têtu ▲ excessif ▲ exubérant ▲ pervers ▲ rancunier ▲ sale petit enfoiré ▲

Rier, roi des cons, roi des chieurs, il vit pour briser votre cœur. Rier, il se fout de vous, il ne voudra que votre corps. Rier, il est beau, il le sait, il en joue. Il vous parle de grandes choses, il vous berce de ses belles paroles. Il attend que vous fermiez les yeux, que vous baissiez la garde, pour attaquer, tout ravager sur son passage. Rier, il adore semer le chaos, partout où il va, rompre les couples, séduire l’hétéro, pervertir l’intello. Il collectionne  les victimes, les amants, les relations ratées, appelez ça comme vous voulez.  Rier, il ne fait pas dans la demi-mesure, il est toujours dans l’excès, à repousser les limites. Il parle trop, il boit trop, il fume trop, il couche trop. Il fait trop de conneries. Rier, il est obstiné, il va toujours au bout de ce qu’il entreprend, quitte à être perdant. Rien ne l’arrête, pas même lui. Rier, il a une grande gueule. Toujours la remarque à balancer, la vulgarité jamais très loin d’éclater. Rier, il ne fait pas dans la dentelle, c’est pas parce qu’il baise des mecs, qu’il agit comme une fillette. Il a une certaine rage au creux du ventre, une part de violence dans son être, il n’hésite pas à se défendre et encore moins à attaquer. Rier, il ne supporte pas l’ordre établi, la petite vie rangée, l’harmonie. Il est maître de chaos, de discorde et de vengeance.