Seigneur... Ayez Pitié!

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À l'annonce de la mort de ce Mr. Margott, une drôle d'impression avait flotté autour d'elle. L'inquiétude l'avait gagné, malgré sa distance avec le monde sorcier. Quelque chose alertait son instinct. Mais quoi? Elle n'aurait su le dire. Lucian se mit à rire, ce qui suffit à ce qu'elle soit distraite et pense à autre chose. Ce ''autre chose'' étant, l’amour de sa vie. Son fils. Laissant le journal sur sa table de cuisine, la semi-vampire s'élança pour le prendre entre ses bras. Le chatouillant et laissant la petite partie de sa personnalité qui était heureuse prendre possession de l’instant. Plus d’une heure durant, elle ne réfléchit pas plus loin qu’à s’occuper de lui. Mais, trois coups résonnant à sa porte allait changer sa journée d’accalmie… En séance pour le moins tourmenter de fréquentation sociale. Dans quoi allait-on l’embarquer?

...

Qu’est-ce qu’elle fichait en ce lieu? Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi c’était précisément elle, que James avait décidé de faire passer pour son assistante. Était-elle vraiment apte à se faire passer pour une sorcière spécialiste des forces du mal? Bon, oui… Elle n’était pas tout à faire une sorcière et la maladie ne semblait pas s’être attaquée à d’autres créatures de ce monde. Seulement, l’action était plus dans ses cordes que l’espionnage ou encore, la recherche d’une source quelconque à ce microbe. Si c’était bien un microbe. Un vicieux virus peut-être? AH! Dans quelle galère se retrouvait-elle encore? Son fils l’attendait à la maison avec Kaiya. Elle aurait préféré se tenir loin de ce lieu. Lui ramènerait-elle la maladie? Son cœur manqua un battement à cette idée et son humeur se renfrogna davantage.

Silencieuse, sa capuche rabaissée sur sa tête, elle suivait James et observait ceux se trouvant tout autour d'eux. Prenant en note la position et les gestes qu'ils pouvaient avoir. Cherchant à trouver ceux de qui, elle devrait se méfier. Dans sa vie, elle n'avait jamais vécue un regroupement important qui ne comportait pas une tête de turque. Une personne qu'elle voudrait enterrer vivant pour ne pas avoir à l'endurer ou encore, pour ne pas subir ses mauvaises intentions. L'ambiance était tendue et la froideur de l'air caressait sa peau exagérant cette sensation que tout allait mal se passer. Sur ses gardes de nature, elle donnait l'impression de ne pas être à sa place. Persuader qu'elle regrettait son choix de suivre le co-fondateur des Dark Phenix. Pouvait-on la mettre dans une situation qui lui convenait moins, que de chercher un remède? Sucette au sang dans ses poches, elle entreprit de jouer avec le bonbon en attendant que quelqu'un prenne les commandes. Ce que Sinan ne pouvait pas se permettre de faire.

Le monde magique n’était plus un endroit si sûr que ça. Tout le monde s’en doutait, mais personne ne voulait s’inquiéter plus que cela, même après la mort de cet homme, Mr. Margott, un individu qui semblait saint d’esprit et qui avait pourtant réussi à finir ses jours vu comme un fou furieux. James ne prenait pas la menace qui était suspendue au-dessus de leur tête à la légère. Certes, le jeune homme est du genre à voir la menace à chaque coin de rue, mais il sentait cette fois-là que ce n’était pas quelque chose de naturelle. Que quelqu’un était derrière toute cette épidémie, un groupe terroriste qui voulait reproduire des évènements atroces d’il y a des siècles. Ou du moins, c’est ce que James pensait et il valait mieux prévenir que guérir. Il partit alors en compagnie de son soi-disant assistante, Sinan, un membre des Dark Phenix qui avait pour mission de collecter un grand nombre d’informations. Il était toujours bon de fouiner un tout petit peu dans les affaires d’Etat. Pour se tenir au courant d’un minimum de chose. Si effectivement la priorité était de trouver un remède contre cette catastrophe, cela n’allait pas empêcher James de récolter quelques informations qui lui paraissaient importantes.

Les mains dans les poches et le regard attentif à ce qui l’entourait, le professeur scrutait les environs en cherchant des détails qui auraient pu avoir leurs importances dans l’enquête en cours. Il regardait les quelques passants qui lui jetaient un regard suspicieux. Certainement à cause de Sinan qui était derrière lui, le suivant minutieusement. La mission n’allait pas être une des plus simples. Après tout, elle était organisée par le Ministère de la Magie, et quand cette organisation fourre son nez là-dedans… rien n’est jamais simple. Tout simplement car on est dirigé par ce que James appellerait des « incompétents corruptibles à souhait » qui ne souhaitent pas ébruiter la moindre information qui a pourtant un but capital. Le professeur jetait quelques fois des regards discrets en direction de la jeune femme qui le suivait, histoire de voir si elle était toujours présente. Non pas qu’il n’avait pas confiance en elle, il n’avait pas du tout cette idée en tête.

C’est au loin qu’il vit cette silhouette dotée d’une chevelure dorée. James resta sur son pas de marche habituel, léger mais déterminé, les yeux dirigés à l’horizon, sillonnant la rue. James savait que chacun était là pour le remède, mais pas que.  Chacun avait ses raisons d’être là… Enfin non, peut-être pas Sinan qui avait quelque peu été contrainte de se ramener. Mais les autres avaient sûrement quelque chose en tête, et il en était de même pour le superviseur. Il valait mieux rester sur ses gardes. Rester souder pour trouver un remède, tout en restant prudent vis-à-vis des collègues, qui pouvaient aussi être des ennemis. Compliqué.

Seigneur... Ayez Pitié!

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« Nous sommes donc la brochette de chanceux. » Muette, Sinan observait ceux qui l'entouraient. S'attardant sur le visage de la jolie blonde à ses côtés. Comme si, parmi toutes les personnes présentes, elle était celle qui la dérangeait le moins. Quoi, qu'elle aurait préféré se tenir loin des sorciers présents. Ce qu'elle s'entêtait à faire de son mieux. Gardant une distance constante entre son corps et celui de ses plus proches voisins. Elle avait besoin de cette sécurité et pas seulement parce qu'elle était persuadée qu'on allait finir par déclencher une catastrophe, à force de farfouiller à la recherche d'une solution. Cachant ses traits sous sa capuche, elle tourna légèrement son regard vers la blonde. « Pourquoi le mot brochette est ce qui me parait le plus prometteur dans cette phrase? »  Sa voix avait murmuré cette impression, sachant que peu pourrait l’entendrait.
Ses doigts tournaient et retournaient la sucette qui se trouvait au fond de sa poche, au rythme de sa respiration. Essayant ainsi de centrer sa concentration sur l'instant et non pas sur son fils qui l'attendait. Elle avait décidé de tranquillement s'impliquer dans une nouvelle cause, elle avait suivi la route contraire à sa première impulsion. Sinan avait besoin de se mêler à nouveau au monde qui l'entourait. Même, si pour ça, elle devait se trouver ici à suivre James en maudissant son rôle.


« VENEZ ICI, TOUS ! JE PENSE AVOIR TROUVÉ QUELQUE CHOSE ! » Cette voix suraiguë d'excitation lui semblait malvenue à un instant pareil. Ce qui n'empêcha pas le troupeau d'humain à accourir, sa propre personne suivant nonchalamment. On lui avait demandé de fouiner, de chercher. Seulement, ses méthodes n'étaient pas les plus conventionnels. Pour l'instant, elle préféra suivre la troupe. Frôlant de ses mouvements retenus le premier qui se trouvait à ses côtés. Celui qui donnait l'impression d'être capable de tuer absolument tout le monde. Un frisson parcouru son corps, tandis qu'elle essayait d'accorder son attention à ce qui attirait autant l'attention. Arrivée plus lentement, elle se retrouvait en seconde ligne incapable de voir. Elle priait pour qu'il n'y ait aucune odeur de sang savoureux pour la distraite, tandis que ses yeux s'affairaient à observer ce qui se trouvait autour de l'agitation.
Si une chose lui avait été inculquée de force dans la vie, c'est que quand quelque chose attire trop l'attention, il valait mieux regarder dans notre dos pour survivre. Un mouvement attira son attention. Une ombre avec une longue cape. Un sorcier, sans aucun doute. Un malvenu par ici. Les innocents étaient tellement idiots. Y avait-il vraiment quelqu'un pour venir risquer sa vie par ici? À moins qu'il ne soit malade lui aussi? Dans ce cas-là, ils auraient tous un problème. Se faufilant à la suite de James, Sinan lui effleura le bras, cherchant à lui indiquer la présence d'une personne trop discrète pour être honnête.
Sifflant entre ses dents, lorsqu’elle fut bousculée par un sorcier, Sinan arrêta de jouer avec sa sucette pour mieux la prendre entre ses dents. Savourant son goût si savoureux, actant le manque d’attention et la détente de son être. Alors, qu’elle était prête à bondir, toujours à la recherche de ce malheureux qui se cachait. « Donc… Ce quelque chose c’est quoi? »

La nouvelle avait fait grand bruit et bien évidemment, Tempérance s’était empressée de n’en avoir absolument rien à cirer. Le virus ne l’avait pas touchée, elle soupçonnait son métabolisme d’y être plus ou moins pour quelque chose, ce qui, par conséquent, reléguait les considérations médicales concernant le mal qui ravageait tranquillement le monde magique bien loin derrière toutes les autres, à commencer par ce qu’elle devrait porter à la prochaine soirée et s’il restait encore du thé dans le placard.
Seulement voilà, le Ministère était un nid d’incompétents doublés de maîtres de la bigoterie et l’Anglaise les soupçonnait fortement de laisser passer leurs propres intrigues avant le bien-être du reste du monde. Il n’y avait là nulle déduction élémentaire, elle faisait simplement exactement la même chose.
Ainsi donc, on était venu la chercher, elle, qui se fichait de ses quidams comme d’une bande de poux décérébrés. Elle avait toisé le messager faisant irruption dans son bureau, une lueur d’intense frustration au fond du regard puis, avec un léger soupir, elle avait pris le chemin qu’on lui demandait de prendre, même si cela impliquait de faire ce qu’elle détestait le plus (et ce dont elle n’était absolument plus certaine d’être qualifiée pour, la dernière fois qu’elle s’était occupée d’un patient semblait remonter à si loin…)
Dans un crac sonore, Tempérance avait transplané non loin du Chemin de Traverse, un parchemin à l’attention de ce charmant A.V serré entre ses doigts crispés. Elle redoutait déjà leur collaboration, le danger qui émanait de sa personne et ce qu'il avait vu en elle.
L’explosion la surprit juste après son arrivée et  la jeune femme hésita un instant entre aller se porter au secours des blessées d’elle-même et aviser le groupe du secrétaire d’Etat qui approchait à grand pas. Jugeant que l’altruisme n’avait jamais fait partie de ses attributs et pouvait par conséquent parfaitement attendre, Tempérance se dirigea vers l’homme qui l’effrayait plus que tout au monde par ce qu’il semblait lui rappeler.
Après une grande inspiration et sans plus de cérémonie, elle lui fourra presque le parchemin en pleine face, se retenant fortement de ne pas s’enfuir en hurlant à la mort.
La présentation que fit A.V lui fit largement grincer des dents mais cela ne l’empêcha pas de s’incliner poliment. Son regard glissa sur les autres jeunes gens présents, pas vraiment ce qu’elle aurait pu appeler une grande équipe, il lui semblât surtout qu’ils faisaient plus partie des rares à ne pas être trop occupés à faire autre chose ou à délirer sous les effets du virus qu’à une réelle sélection d’experts. Leurs visages ne lui disait pas grand-chose en vérité et, à dire vrai, elle s’en fichait complètement. Elle n’avait qu’une seule hâte : régler le problème au plus vite.
▬ Ce qu’ils ont sous la main semble plus que suffisant au vu de ce charmant groupe... Siffla-t-elle entre ses dents, concédant toutefois de bonne grâce qu’elle n’était pas taillée pour le rôle et que si ça n’avait tenu qu’à elle, tous les contaminés auraient déjà terminé leur route dans des puits de lave en fusion afin d’éviter toute propagation. Hop. Petit vestige d’une vie passée dont les méthodes ne manquaient pas de raffinement.
De nouveaux cris empêchèrent Tempérance de poursuivre l’élaboration de ses plans charmants. Elle pesta un instant contre l’incapacité des gens à souffrir, paniquer ou mourir en silence mais se tourna finalement vers celui qu’elle ne pouvait que reconnaître comme son supérieur si elle ne voulait pas souffrir sa délicate présence tout le reste de sa mobilisation. Sans compter qu’elle espérait secrètement que, sur les lieux du drame, quelque chose en vienne à suffisamment l’occuper pour qu’elle en oublie cette situation désagréable.
▬ On devrait y aller, il pourrait y avoir des morts. Se hasarda-t-elle à déclarer, plus pour elle-même qu’autre chose avant de se placer à l'arrière du groupe, le plus loin possible d'A.V, en profitant pour détailler les présents avec un oeil critique, se questionnant au passage pour la passion que certaines semblaient avoir pour les capes. Y avait-il une mode dont elle n'avait pas eu vent ? La jeune femme reporta son attention sur la zone sinistrée, évaluant les dégâts de loin avec le calme froid dont elle savait faire preuve habituellement. Au vu de la panique, elle envisageait déjà plusieurs victimes, une explosion aussi bruyante ne pouvait pas provenir de nulle part (a moins que quelqu'un n'ait décidé de faire un feu d'artifice qui, curieusement, n'amusait absolument personne) et craignait des morts… Ou pire, des blessés. Ce qui impliquerait qu’elle doive s’en occuper…
Tempérance 1 – Sens des priorités 0.