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 These silent beasts are hard to bear ± Gareth

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Tempérance A. Ackerley
Tempérance A. Ackerley
Somewhere deep in the dark
A howling beast hears us talk.

✣ ÂGE : 25 ans
✣ STATUT : Hopeless
✣ METIER : Chercheuse en pathologie magique à Ste Mungo's - spécialité blessures par créatures
✣ SCOLARITÉ : Serdaigle. Sagesse et compagnie.
✣ PARTICULARITÉ(S) : Lycanthrope non assumée
✣ EPOUVANTARD : Une pièce ensanglantée, une silhouette qui lui ressemble en son centre, à ses pieds s'étire l'ombre d'un loup.
✣ PATRONUS : Une autruche. C'est super distingué, eukay ?
✣ MIROIR DU RISED : Sa famille lui donnant toute la reconnaissance dont elle rêve. La pleine lune illumine la scène et rien ne change, surtout pas elle.


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MessageSujet: These silent beasts are hard to bear ± Gareth   These silent beasts are hard to bear ± Gareth EmptyDim 15 Juin - 21:39

La plus grosse blague de l’année avait débuté dès l’aube, avec une missive aussi inappropriée qu’inattendue. La théière n’avait pas encore sifflé qu’un hibou s’était placidement posé sur le rebord de sa fenêtre, tapotant du bec pour signaler sa présence. C’est un lourd soupir accompagné d’un regard glacial qui l’accueilli, certainement pas le genre de réception à laquelle il aurait pu s’attendre. Le volatile apportait généralement de bonnes nouvelles sinon du genre qui indifférait les destinataires, on le récompensait, un peu, pour la peine qu’il s’était donné à traverser la moitié de Londres pour trois pauvres plis mais jamais on ne regardait comme si on allait le faire exploser instantanément.
Espérant fortement la combustion spontanée de l’animal et de son courrier, méfiante comme elle l’avait toujours été à l’égard des animaux malgré un rapport des forces renversé, Tempérance s’était approchée à pas lents et mesurés du volatile, lequel avait vaguement hérissé ses plumes, sentant le danger s’approcher. La fenêtre à peine entrouverte, il s’était empressé de s’enfuir bien loin de la louve, peu désireux de finir en rôti.
Elle avait rattrapé la lettre de justesse, certainement animée par des réflexes plus animaux qu’humain. Tout en se demandant si Erwan accepterait d’engager quelqu’un pour relever le courrier (la réponse serait probablement non mais elle pouvait toujours essayer… Peut-être qu’en laissant une montagne de parchemins pourrir jusqu’à son retour il comprendrait…), Tempérance s’était dirigée vers le salon avant de se figer, une grimace irritée plissant ses traits.
L’écriture peu soignée de la lettre n’avait fait aucun doute et c’était bien cela qui l’avait embêté et embêtait encore. Tempérance détestait plus que tout être redevable (…enfin disons que ça entrait dans le top dix des choses qu’elle ne supportait pas) et en l’occurrence, par ce courrier, on se faisait un plaisir de lui rappeler qu’elle avait une dette. Une dette qu’elle pouvait rembourser maintenant, en faisant quelque chose qui lui déplairait probablement mais qu’au moins, elle en serait débarrassée. Il n’en fallait pas plus pour la convaincre et la jeune femme avait pris la direction du Stade de Quidditch d’un pas assuré.
Evidemment, arrivée sur place et vêtue de la blouse que lui avait fournie le médecin chargé de l’équipe nationale, Tempérance avait amèrement regretté sa décision. Elle avait maudit ce jour où, prise par le temps, elle avait dû le contacter pour lui demander, ou pire, quémander des extraits de plante afin de terminer sa potion à temps. Et voilà qu’il se faisait un plaisir de se rappeler à son bon souvenir.
Passer toute une journée à ausculter, masser et soigner une bande d’atrophiés du bulbe volant sur des bouts de bois lui donnait déjà de l’urticaire par anticipation.
Sa mallette dans une main et son stéthoscope autour du coup, elle avait déjà dû essuyer quelques réflexions sur les infirmières sexy et ouvrit la porte à son troisième patient de la journée.
Son sourire aimable se figea lorsqu’elle reconnut le nom sur sa liste avant de pouvoir l’associer au visage. Le dos raidit, elle tenta vainement de ne pas pincer les lèvres plus que de raison.
▬ Greengrass, parfait. Entrez, je vous en prie. Lâcha-t-elle, peut-être plus froide qu’elle ne l’aurait souhaité avec un vouvoiement presque instinctif dont elle aurait probablement pu se passer compte tenu des circonstances. Elle lui indiqua la table d’un vague geste de la main avant de refermer la porte derrière lui.
Elle ne l’avait plus revu depuis quoi… Six ans ? Peut-être plus. Certainement plus, à en juger par la taille de sa barbe. Peut-être avait-il cessé de se raser dès sa sortie de l’école… Et de se coiffer, aussi. Que la sorcellerie était tombée bas... Tout en préparant ses ustensiles, elle engagea la conversation pour meubler l’embarrassant silence qui s’était abattu.
▬ Je vois que vous vous en sortez plutôt bien. Enfin façon de parler... Son regard légèrement condescendant croisa celui de Gareth et la pointe de mépris laissa place à un semblant de professionnalisme déjà irrité.
Dans une autre vie, peut-être aurait-il pu s’entendre (cela dit, s’il s’agissait de la vie d’il y a 400 ans, probablement pas du tout) mais elle n’avait jamais trouvé en lui l’égal qu’elle avait cherché. Ses discours stériles n’avaient trouvé nul écho et elle s’était sentie terriblement seule, jusqu’à ce qu’elle vienne à sentir ce truc, cet élément étrange qui titillait les sens qu’elle muselait du mieux qu’elle pouvait. Pas d’antécédent médical ? Asthme ? Test d’effort ? Reprit-elle à demi-mot tandis qu’il se rapprochait de l’aîné des Greengrass en tentant de masquer sa réticence.


Dernière édition par Tempérance A. Ackerley le Mer 18 Juin - 1:07, édité 2 fois
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Gareth Greengrass
Gareth Greengrass
✣ ÂGE : 25
✣ METIER : Poursuiveur dans l'équipe britannique
✣ SCOLARITÉ : Serdaigle
✣ PARTICULARITÉ(S) : Lycanthrope
✣ EPOUVANTARD : Le noir, vide, profond. Et des hurlements de loups.
✣ PATRONUS : Caribou
✣ MIROIR DU RISED : Il ne l'a jamais regardé. Lui, mêlé à ses traits de loup, tenant une coupe de Quidditch avec ses coéquipiers


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MessageSujet: Re: These silent beasts are hard to bear ± Gareth   These silent beasts are hard to bear ± Gareth EmptyMar 17 Juin - 21:15

    A tourner en rond dans le couloir tel un lion en cage, on aurait pu croire que Gareth était pressé de partir. Il l'était. A peu près autant qu'il était stressé par la visite médicale qui l'attendait. Alors qu'il avait été repéré et contacté par l'équipe nationale il y a de cela quelques années, il avait fallu qu'il fasse un choix. Confier son secret et être ainsi plus aisément compris par ses coéquipiers et collègues, au risque que l'un d'entre eux ne soit pas d'une parole hors pair. Ou bien se taire, risquer l'incompréhension et parfois se sentir seul, mais préserver à tout prix ce qui lui faisait le plus peur. Il avait fait le choix de se taire. Il avait fait le choix de penser qu'il ne pouvait faire confiance quasiment qu'à lui seul, mais cela n'était pas sans implications dans la vie de tous les jours. Evidemment, les entraînements ne se faisaient pas de nuit, et rares étaient les matchs officiels les jours de pleine lune. Mais il y avait tous ses tracas quotidiens, sa fatigue, son absence parfois, son côté bestial, les rumeurs, et puis les visites médicales. Celles pendant lesquelles il fallait prétendre que tout allait bien, qu'il était en pleine forme physique et morale, qu'il n'avait aucune contre-indication à jouer au Quidditch et qu'il n'était favorisé en rien - qui sait si un illuminé n'aurait pas tenté de démontrer qu'un loup avait une résistance physique accrue source de manque d'équité entre les joueurs ?. Le dopage ne pouvait-il pas exister sous une autre forme chez les sorciers comme chez les moldus ? Pour toutes ces raisons, Gareth haïssait les visites médicales. Lui qui préférait le silence à la désinformation, il lui fallait mentir ou ruser. Pas qu'il en soit incapable ou qu'il ne brille pas dans cette tâche, mais cela l'agaçait de le faire. Perte de temps, usante psychologiquement qui plus est. Et puis, il y avait cette espèce rare de nœud à l'estomac. Oh, non, pas celle du stress. Celle du pressentiment.

    C'est avec un soulagement apparent que Gareth entendit une voix féminine prononcer son nom. Enfin, soulagement est un euphémisme. Disons qu'il fut soulagé que son attente prenne fin, mais que le ton employé ne lui intima rien de bon. Le brun releva la tête, et le nœud dans son ventre se resserra de plus belle. Elle n'avait pas changé, peut-être un poil plus sévère encore que lorsqu'elle était étudiante. Le même regard glacial. La même raideur. Et, sous son côté prude et bien propre sur soi, la même bestialité implicite, sans nom, qui l'avait toujours intrigué. D'un bond et d'un pas souple, le jeune homme entra dans le cabinet et prit directement place sur l'un des sièges en face du bureau, l'air tranquille. Une jambe au-dessus de l'autre, les épaules lâches et.... les sens aux aguets, inconsciemment. Comme face à un danger ou une cible potentielle. Sur ses gardes.


    « Je vois que vous vous en sortez plutôt bien. Enfin façon de parler... » Quel délicieux air condescendant. Il sentait que leur entrevue allait être d'une agréabilité bien rare. « Félicitations. Vous auriez vous lancer dans l'art de la divination. » répliqua-t-il, un brin agacé, déjà, lui qui par nature s'énervait vite. Tentant un brin de professionnalisme, la jeune femme enchaîna sur des questions typiquement médicales. « Pas que je sache. Une intolérance au lactose tout au plus. » Autrement dit : c'est bon, je peux m'en aller. Mais quand même, je me fous un peu de votre gueule, maintenant démerdez-vous pour trouver pourquoi. Parce que, même s'il crevait d'envie de fendre la porte en deux et fuir hors de ce cabinet malsain, il y avait un quelque chose qui lui intimait de rester. Et c'était clairement pas l'amabilité de la jeune médecin. C'était même pas formulable en mots de notre vocabulaire courant. Alors, pour concilier ces deux attraits contradictoires, il avait inconsciemment invité la jeune femme à l'expulser au plus vite tout en lui fournissant les clés pour le travailler un peu plus au corps. Un peu contre sa volonté, il s'entendit d'ailleurs prononcer les mots suivants : « En toute honnêteté, comment expliquez-vous ces visites de contrôle ? Je veux dire, si l'on peut être sourd et musicien, ou bosser dans le médico-social en étant fermé à l'autre, pourquoi ne pourrait-on pas être un sportif de haut niveau en santé relative ? L'effort sportif ne réside-t-il pas en grande partie dans le psychique ? »
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Tempérance A. Ackerley
Tempérance A. Ackerley
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✣ ÂGE : 25 ans
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MessageSujet: Re: These silent beasts are hard to bear ± Gareth   These silent beasts are hard to bear ± Gareth EmptyMer 18 Juin - 2:15

L’exercice l’enchantait manifestement et Tempérance avait l’immense plaisir de constater que l’aversion pour ce passage obligatoire était partagée. Cela lui arracha même un sourire presque satisfait. Elle préférait largement quand on ne s’amusait pas de ses manières comme l’avaient fait la moitié des patients précédents. Elle avait déployé des trésors d’ingéniosité pour masquer l’aversion qu’elle avait pour ses semblables mais la lassitude commençait déjà à gagner du terrain et Gareth avait achevé de lui faire franchir la fine limite.
▬ Félicitations. Vous auriez vous lancer dans l'art de la divination. De justesse, elle retint un soupir.
▬ La divination n’est pas vraiment un art, c’est une escroquerie. Ne put-elle s’empêcher de siffler entre ses dents depuis son poste au placard. Elle ne croyait pas aux diseurs de bonne aventure et quand bien même une toute petite partie d’elle aurait voulu croire qu’une bohémienne puisse scruter la toile de son futur et lui annoncer que tout irait bien, elle craignait qu’elle ne lui prédise que chaos et folie, peu importe que cela soit vrai ou faux, elle n'avait nulle envie de s'aventurer en terrain glissant. Sauf si, évidemment, on considère les beaux mensonges bien ficelés comme de l'art. N'est-ce pas cela, une belle peinture ?  Bravo, maintenant ils étaient tous les deux parfaitement à fleur de peau.
Elle n’avait jamais pu identifier pourquoi – le fait qu’elle avait plutôt soigneusement choisi de ne pas se pencher sur la question – mais Tempérance avait presque toujours senti un élément qui les rapprochait tout autant qu’elle s’acharnait à le fuir. « Toujours » n’était probablement le terme exact mais la jeune femme ne chercha pas plus loin. A voir l’état capillaire dans lequel l’ainé des Greengrass se trouvait, elle imputait cela à une poussée de barbe soudaine. L’enfant sauvage ne l’était plus qu’intérieurement, il avait fini par accorder son apparence à ce qu’il semblait être à l’intérieur, ce type fuyant qui éludait ses discours grandiloquents sur la souveraineté du sang et la loi du plus fort. Un instant, Tempérance se demanda quelle apparence elle aurait si elle avait l’audace de laisser la louve prendre le dessus mais elle abandonna aussi vite que l’idée lui était venue. Ca n’était pas très glorieux…
Sans plus s’attarder sur son propre ressenti, elle enchaîna bien rapidement avec les questions purement médicales. Les réponses ne se firent pas attendre, il était aussi pressé qu’elle d’en finir mais sa conscience professionnelle l’empêchait de le laisser partir avant d’avoir terminé l’examen détaillé. Sans compter que le médecin de l’équipe avait tous les moyens de pression possible en cas de problème. Et Tempérance ne supportait pas qu’une épée de Damoclès vienne trôner sur le dessus de sa tête. Elle avait déjà fort à faire en étant esclave de la lune, il n’était pas question qu’elle laisse quelqu’un d’autre ajouter une quelconque difficulté à son existence.

▬ Pas que vous sachiez ? Eh bien, vous êtes aussi probablement allergique à la mousse à raser. Et intolérant aux coiffeurs. Répliqua-t-elle du tac au tac, sans savoir elle-même s’il s’agissait d’une blague ou d’un mépris affiché pour l’apparence de son patient du moment. Les blagues et Tempérance avaient toujours été à des lieues de distance et l’exercice ne lui avait jamais été très familier, alors forcément, même elle n’était pas trop sûre de l’attitude à adopter.
Elle opta pour un vague sourire aussi incertain que fugace. Elle avait beau pincer les lèvres, elle ne détestait pas Gareth. Il n’était pas impoli, il ne l’avait pas blessée, il n’avait jamais porté atteinte à cette dignité qu’elle protégeait corps et âme. Il était juste comme ça et elle savait juste que si elle voulait conserver ses barrières intactes, elle devait rester loin.
Elle les sentait vaciller, ces hautes enceintes qu’elle avait érigées pour se protéger alors qu’elle se posait devant le Poursuiveur et déposait ses ustensiles sur le bureau. Elle sentait ses sens tenter de passer outre les barrières, déborder comme ils l’avaient toujours fait. Dessus. Dessous. Sur les côtés.
▬ En toute honnêteté, comment expliquez-vous ces visites de contrôle ? Inspirant profondément, elle s’était assise pour noter ses premières observations, se retenant déjà de lui dire que tout était parfait, qu’elle s’en foutait s’il décédait d’une embolie pulmonaire au prochain match contre l’Irlande et cette simple question lui fit relever le nez. Elle planta son regard dans celui de Gareth pour l’encourager à poursuivre. Je veux dire, si l'on peut être sourd et musicien, ou bosser dans le médico-social en étant fermé à l'autre, pourquoi ne pourrait-on pas être un sportif de haut niveau en santé relative ? L'effort sportif ne réside-t-il pas en grande partie dans le psychique ?
L’observation était bonne, Tempérance devait lui concéder ce point et elle avait fait l’effort de ne pas grimacer à la remarque sur le médical qui lui était probablement directement adressé.
Si elle s’était très vite orientée vers la recherche, ça n’était pas seulement pas intérêt personnel sur la question de la lycanthropie. Elle avait toujours su que, quoi qu’il arrive, prendre soin de ses semblable ne l’avait jamais intéressée. Elle ne souhaitait pas soigner les maux des autres, elle avait déjà du mal avec les siens alors pensez-vous…

Donnant une impulsion sur les accoudoirs de son fauteuil, la jeune femme se redressa gracieusement avant de contourner le bureau et de se placer directement face à Gareth, appuyée contre le bois, son regard fixé au sien.
▬ S’il suffisait d’avoir une grande force psychique pour se glorifier d’être sportif de haut niveau, croyez-vous qu’on vous admirerait autant ? Croyez-vous que les autres auraient un quelconque intérêt pour votre petit numéro de balai ? Si une pointe de dédain accompagna la dernière déclaration, il n’y avait nulle animosité dans sa voix, juste un simple constat. On admirait ses exploits parce qu’on était physiquement incapable de faire pareil. Que l’on ait le vertige ou toute autre condition médicale différente. Ou juste que l’on soit particulièrement nul. Il n’y avait de fans que parce qu’il y avait de prétendus exploits. Les contrôles sont là pour nous assurer que vous êtes toujours en mesure de filer attraper la baballe. Quant à ma profession, croyez-moi, je n’ai guère de considération pour vous ou les autres joueurs, je ne suis que de passage. Elle tripota vaguement son stéthoscope d’un air songeur.  On peut être tout ce que l’on veut, le sourd n’est musicien que parce qu’il pratique. Le jour où ce n’est plus le cas, il retombe dans le monde du silence, du flou. Il ne l’est que parce qu’il entretient son art. Mais vous, Greengrass, entretenez-vous le vôtre ? Et surtout, êtes-vous certain que qu’il n’y a pas quelqu’un en meilleure santé relative que vous pour aider votre équipe ? Sous-entendu: Avec un tel discours, qu'est-ce qui vous faire croire que l'on voudra vous garder si vous avez une faiblesse à cacher ? Silence. Tempérance rassembla ses esprits et reprit une posture qu’elle estimait plus professionnelle, bien décidée à achever son examen, qu’importaient les réticences dans les deux camps.
D'un geste, elle lui fit signe de reculer sa chaise afin de pouvoir l'examiner plus en détail.
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Gareth Greengrass
Gareth Greengrass
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MessageSujet: Re: These silent beasts are hard to bear ± Gareth   These silent beasts are hard to bear ± Gareth EmptyJeu 19 Juin - 13:11



    Lorsqu'on parlait des « prédispositions », Gareth était toujours très méfiant. Nous n'avons pas tous les mêmes chances au départ. Pour simplifier, certains naissaient armés d'un nimbus 2014, d'autres, d'un balais bas de gamme. L'essentiel n'était pas dans le matériel de base, mais dans l'utilisation qu'on en faisait. Mieux valait partir de moins et s'en occuper mieux que de partir de haut et chuter sans fin. Evidemment, la tâche se compliquait lorsque l'on faisait s'affronter deux personnes acharnées, l'une dite « prédisposée » et pas l'autre. De là naissaient les spécialisations, pensait le brun. Il était en effet convaincu qu'il fallait parfois se laisser guider par son instinct, son cœur, et se laisser porter vers ce qui semblait nous appeler au loin. On pouvait réussir ailleurs, mais c'était toujours plus compliqué. On pouvait faire un expert de n'importe qui en n'importe quoi, mais quel travail ! quel effort ! lorsqu'il suffisait à quiconque de faire ce à quoi il aspirait.

    Gareth n'était pas né avec un balai dans les mains. Il avait comme tout le monde appris le Quidditch à Poudlard, en première année. Ainsi que toutes les matières pratiques et théoriques auxquelles les sorciers étaient formés. Peu enclin à travailler d'arrache-pied la défense contre les forces du mal, qui sait si, en s'y consacrant plus, il n'aurait pas pu s'accomplir en tant qu'auror ? Mais cela lui aurait demandé un travail énorme couplé de pertes de motivation fréquentes. S'il avait choisi le Quidditch, ç'avait été par passion. C'est lorsque le travail se confondait en passion que l'on progressait, et non pas lorsqu'on avait la chance hasardeuse de faire de sa passion son travail. Le jeune homme n'avait pas été immédiatement doué. Combien de fois s'était-il entraîné seul et en pleine nuit sur le terrain ? Combien de fois avait-il préféré ses entraînements en groupe aux beuveries de ses copains ? Combien de fois avait-il mangé la terre après une chute ? Ca n'avait pas été de tout repos, mais cela avait été fait avec plaisir et conviction.


    Comme l'on pouvait aisément le constater, il y a avait généralement deux camps face aux sportifs de haut niveau. Certains les considéraient comme des surdoués, d'autres comme des débiles capables de n'utiliser que leur corps. Mais tous oubliaient qu'il s'agissait avant tout d'êtres humains uniques et que chacun s'engageait dans cette voie pour différentes raisons. Et c'était parce qu'il se sentait libre que le Greengrass avait choisi le vol. Troquer le loup par l'oiseau suffisait métaphoriquement à nourrir ce sentiment. Quant à savoir si le loup en lui était une aide pour le Quidditch, il était convaincu du contraire. En quoi une touffe de poils aux dents aiguisées pourrait l'aider à manier un bâton de bois ? Qu'elle galope vite et soit dotée de force n'y changeait rien. Du moins, il se persuader à le penser. Frapper fort lui était utile, lui, attrapeur. Encore fallait-il viser juste.


    « S’il suffisait d’avoir une grande force psychique pour se glorifier d’être sportif de haut niveau, croyez-vous qu’on vous admirerait autant ? Croyez-vous que les autres auraient un quelconque intérêt pour votre petit numéro de balai ? » Le joueur fixa son docteur. La façon dont elle rappelait que seuls les autres - mais si, les dégénérés, là - pouvaient admirer des joueurs de Quidditch le fit sourire, même pas jaune. C'était simplement amusant de voir à quel point elle souhaitait se distinguer d'autrui, de lui, de mettre des barrières, si possible des murs en pierre infranchissables. La voilà dans sa zone de sécurité. Et puis, Mrs. Ackerley poursuivit sa réponse aux questions précédentes du jeune homme. « Les admirateurs se trompent de cible. Ils idolâtrent des capacités dites surnaturelles sans se questionner sur ce qu'eux-mêmes pourraient faire. Plus facile de se victimiser. Certains trouvent des boucs émissaires pour se sentir forts, d'autres des divinités pour excuser leur banalité. » Aussi étonnant que cela puisse être, ils étaient d'accord sur un point : c'est en forgeant qu'on devient forgeron. La pratique se nourrissait d'elle-même.



    Il marqua un temps d'arrêt. Etait-elle prédestinée pour la médecine, ou l'avait-elle fait contre sa volonté ? Trouvait-elle du bonheur dans ses recherches, à défaut de prendre son pied dans ses consultations médicales ? Il y avait quelque chose de bien étrange quant à son rapport à la médecine. Un petit souffle malsain qui semblait la pousser dans cette voie, elle, si médisante à l'égard de son propre job. Un petit souffle malsain qu'il se sentit expirer lorsqu'elle sous-entendit que la patte blanche qu'il mettait en avant était peut-être charbonneuse en-deçà. Leur discussion, aussi froide qu'elle puisse paraître, n'était pas empreinte de mépris. Ou alors, disons qu'une certaine forme de mépris partagé les conduisait à ne pas se mépriser, un peu comme lorsque deux moins font un plus. En revanche, cette suspicion clairement affichée dans la question de la jeune femme initia un changement entre eux, une sorte de méfiance absente jusqu'ici. Comme cela lui arrivait dans ce genre de situation, Gareth sentit ses sens s'aiguiser. Les discussions de ses collègues dans le couloir lui semblèrent plus fortes. L'odeur aseptisée du cabinet lui fit renifler les narines. Sur ses gardes, il obtempéra pourtant à la demande qu'elle venait de lui faire d'un seul geste. Prenant appui sur ses jambes, il fit glisser la chaise en arrière, dans un grincement. La délicatesse, c'était pas forcément son dada. « Entretiens-je correctement mon art et donc, par extension, mon corps, puisqu'apparemment l'un ne va pas sans l'autre ? Je pense faire de mon mieux. Mais c'est à vous d'en juger, Docteur. » Le dernier mot fut prononcé avec une insistance toute particulière. Un air de défi dans le ton, bien qu'il ne soit pas trop disposé à ce qu'elle mette ses pattes sur lui.
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Tempérance A. Ackerley
Tempérance A. Ackerley
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MessageSujet: Re: These silent beasts are hard to bear ± Gareth   These silent beasts are hard to bear ± Gareth EmptyJeu 19 Juin - 22:46

Tempérance fronçait le nez. Un peu comme à chaque fois qu’un sujet lui déplaisait. Malgré le semblant de contenance qu’elle avait récupéré, elle ne pouvait empêcher son esprit d’effleurer des questions qu’elle aurait préféré éviter et c’est sans aucun scrupule qu’elle blâmait Gareth pour cela. La jeune médicomage le savait, il réveillait des instincts qu’elle pensait avoir enfoui si profondément qu’ils s’étaient définitivement perdus. Pourtant, elle savait pertinemment que c’était bien loin d’être le cas. Sa première rencontre avec Diederick le lui avait confirmé et le regard qu’elle posait sur Gareth ne faisait que renforcer cette impression.
Néanmoins, les différences entre les deux hommes étaient suffisamment importantes pour que Tempérance lui accorde le bénéfice du doute et cède à l’envie d’en savoir un peu plus. C’était plus fort qu’elle, elle n’avait pas pu les laisser ses questions sans réponse. Elle aurait très bien pu se contenter de lui offrir un sourire figé et expédier cette corvée qui plaisait autant au joueur qu’à elle. Mais ça n’avait pas été le cas. Il avait fallu qu’elle réponde et engage cette étrange conversation dont elle ne voulait pas vraiment, elle s’en voulu même d’avoir cédé à la tentation d’évoquer sa propre activité par orgueil. Evidemment qu’elle n’aurait pas dû, le mieux pour elle aurait été de feindre l’indifférence… Oh, quelqu’un travaillant dans le médical qui serait complètement fermé au monde extérieur ? Où ça ? Sauf que non, la réponse était sortie, elle l’avait souhaitée factuelle et du personnel s’en était mêlé. Il ne reste plus qu’à faire comme si ça n’avait pas été prononcé.
▬ Les admirateurs se trompent de cible. Ils idolâtrent des capacités dites surnaturelles sans se questionner sur ce qu'eux-mêmes pourraient faire. Plus facile de se victimiser. Certains trouvent des boucs émissaires pour se sentir forts, d'autres des divinités pour excuser leur banalité. Lui avait-il même répondu, s’attirant un hochement de tête appréciateur. Voilà qui était pour le moins lucide et ce n’était pas Tempérance qui viendrait le contredire. Elle croyait certes aux voies toutes tracées, à la fatalité qui plaçait la multitude à ses pieds et elle, bien loin au-dessus. A cette même prédestination qui avait mis la lune sur sa route. Mais tendait de plus en plus à penser que le destin, aussi funeste soit-il, pouvait être défié.
Ca n’était pas réellement une conviction, plus un espoir déraisonnable, légèrement encouragé par les multiples rumeurs concernant certaines vies antérieures auxquelles elle tentait de ne pas prêter attention - des légendes urbaines, rien de plus  -, un espoir qui lui permettait de survivre, lune après lune, de passer sous silence la bestialité qui pulsait sourdement entre ses veines.
Les mâchoires crispées par une demi-douzaine de sentiments contradictoires tempêtant dans son esprit, passant de l’aversion à la curiosité inexpliquée en passant par la peur irrationnelle, Tempérance s’en retourna à ses notes à peine quelques secondes après avoir pris la décision de poursuivre l’examen.
La chaise de l’aîné des Greengrass avait grincé lorsqu’il l’avait reculée, arrachant une grimace courroucée à Tempérance. Décidemment, les gens n’avaient que peu de considération pour le mobilier ou son ouïe plus sensible. Elle se retourna vers Gareth, armée de sa baguette et d’un calepin.
▬ Entretiens-je correctement mon art et donc, par extension, mon corps, puisqu'apparemment l'un ne va pas sans l'autre ? Je pense faire de mon mieux. Mais c'est à vous d'en juger, Docteur. Le dernier mot accentué ne lui échappa évidemment pas. Tempérance n’appréciait pas la tournure que prenait la conversation, il lui semblait chercher quelque chose, lui lancer un défi et l’ancienne Serdaigle n’était pas de celles qui cédaient si facilement. Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure, qui était-elle, déjà, pour jouer à la femme de fer ? Elle était si aisément tombée dans le premier « piège » qu’elle ne pouvait que douter. La louve n’avait pas voix au chapitre aujourd’hui, elle ne gagnerait pas et ce n’était certainement pas l’émotion qui prendrait le pas sur la raison. Agacée, malgré tous ses efforts pour rester indifférente, Tempérance balaya ses scrupules d’un geste de la main.
▬ Vous auriez pu faire un peu plus de bruit avec cette chaise, je pense que l’autre moitié de la planète ne vous a pas assez entendu. Claqua-t-elle avec un froncement de sourcil imperceptible avant de le détailler d’un œil expert.
Se décollant lentement de son bureau, elle passa derrière le Poursuiveur pour écarter la chaise dans un coin de la pièce, prenant bien soin de la soulever jusqu’à bon port, histoire de bien lui signaler que ça n’était pas si compliqué de ne pas se lever comme le dernier des ruffians.
Le pas mesuré, la jeune femme revint à lui pour faire le tour de sa silhouette d’homme des cavernes.
▬ Vous n’êtes pas sans savoir que parfois, faire de son mieux n’est pas suffisant, n’est-ce pas Greengrass ? Observa-t-elle innocemment tandis que d’un coup de baguette, elle déroulait un mètre ruban pour noter sa taille sur les fiches, bien qu’elle juge cette information d’un intérêt plus que douteux. C’est le dépassement de soi qui amène de l’intérêt à vos exploits, il me semble…
Avec les mêmes gestes mesurés et le même manque de conviction, retardant probablement le moment où elle devrait l’ausculter, elle prit ses mensurations. Il était bien plus grand qu’elle et semblait suivre tous les entrainements nécessaire pour entretenir sa masse musculaire, tout semblait correct sur le plan apparent mais ça n’était pas vraiment ce qui l’intéressait.
▬ Enfin, là en l’occurrence, je constate que vous ne vous êtes pas foulé… Passer de la maison des érudits à pratiquement attrapeur de baballe, je vous pensais plus ambitieux. J’ai dû me tromper. Inconsciemment, elle cherchait aussi. Le défi, la provocation inconsciente, elle renvoyait sans réellement en avoir conscience ladite balle dans le camp Greengrass et n’arrêterait le jeu que lorsqu’elle aurait mis le doigt sur ce qui l’avait tant fait fuir une bonne partie de sa scolarité.
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Gareth Greengrass
Gareth Greengrass
✣ ÂGE : 25
✣ METIER : Poursuiveur dans l'équipe britannique
✣ SCOLARITÉ : Serdaigle
✣ PARTICULARITÉ(S) : Lycanthrope
✣ EPOUVANTARD : Le noir, vide, profond. Et des hurlements de loups.
✣ PATRONUS : Caribou
✣ MIROIR DU RISED : Il ne l'a jamais regardé. Lui, mêlé à ses traits de loup, tenant une coupe de Quidditch avec ses coéquipiers


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MessageSujet: Re: These silent beasts are hard to bear ± Gareth   These silent beasts are hard to bear ± Gareth EmptyVen 20 Juin - 9:19

    A peine ses mots furent-ils sortis de sa bouche que le jeune homme se maudit mentalement. « Mais quel con ! C'est pas en provoquant que tu vas t'en sortir plus vite... » La provocation, c'était l'art de titiller l'autre, voire même l'irriter, tout en maintenant son propre état émotionnel stable. C'était, somme toute, provoquer une réaction chez l'autre, rendue possible par la neutralité émotionnelle de l'un qui favorisait l'agacement de l'autre, condition sine qua non pour ne pas se défier à celui qui hurlera le plus fort. Sur le plan amical ou amoureux, on pouvait décliner la "provocation" en "taquinerie", il y avait là un quelque lien de ressemblance, bien que la réaction attendue chez l'autre ne soit pas une émotion à valence négative mais positive. Dans un cas comme dans l'autre, Gareth prenait généralement son pied. Chercher les points faibles de l'autre et en jouer, que cela soit fait avec ou sans bienveillance, c'était se défendre par l'attaque, une méthode qui convenait parfaitement à ses exigences sociales. Mais une chose était certaine : lorsqu'il agissait de la sorte, c'est qu'il prenait un certain plaisir au débat, consciemment ou non. Lorsqu'il n'avait que faire de la personne en face ou de la situation, il fuyait, tout simplement. Détournait les pattes et ignorait. Oui, un peu comme votre chat lorsqu'il vous regarde, se détourne et semble soudain préférer ses croquettes.

    « Vous auriez pu faire un peu plus de bruit avec cette chaise, je pense que l’autre moitié de la planète ne vous a pas assez entendu. » Haussant d'abord un sourcil d'incompréhension, Gareth réalisa qu'elle venait de faire référence à sa chaise. Sa chaise. Décidément, la scène prenait des allures théâtrales, si bien qu'il eut envie de sourire, malgré lui. Se retenant tant bien que mal, on assista à quelque chose qui ressemblait à une esquisse de rictus griffonnée après le premier trait de crayon. « Quel dommage. On n'est pas tous du bon côté du globe. » souffla-t-il en se levant pour faire face au docteur. Il aurait bien voulu s'y téléporter, là tout de suite maintenant, de l'autre côté de la planète. S'exiler sur une île déserte, se laisser porter sur un radeau, pourquoi pas camper dans une forêt. Mais non, elle s'approcha, professionnelle - c'était une qualité qu'il ne pouvait lui ôter, lui qui s'amusait de la situation n'avait là absolument aucune contrainte à tenir, il était libre de se laisser porter, tant qu'il la laissait exercer son job...

    « Vous n’êtes pas sans savoir que parfois, faire de son mieux n’est pas suffisant, n’est-ce pas Greengrass ? » reprit-elle. Sous-entendait-elle quoi que ce soit, oubien se faisait-il des films ? Ou peut-être commençait-il à être nerveux. Etonnant comme les paroles de la jeune docteure résonnaient bien à son état interne, bien qu'il ne s'agisse pas du même sujet. En effet, le Greengrass faisait là de son mieux pour rester calme et, pourtant, il y avait quelque chose d'animal en lui qui relançait son instinct. Alors que la situation et la discussion ne s'y prêtaient absolument pas, il se mit à penser au lycan. Non, non, pas à celui qui était en lui tous les jours de l'année, aux traces de loup perceptibles à l'œil nu pour qui savait. Il pensait là à la pleine lune. A la rage. Au sang. Comme un flash. « C’est le dépassement de soi qui amène de l’intérêt à vos exploits, il me semble… » Dans l'état d'esprit dans lequel il était là, nerveux, les dernières paroles de Tempérance lui semblèrent ambigües. Les visites médicales commençaient vraiment à l'angoisser. Ou alors, elle avait le merveilleux don d'être élue première du podium des médecins angoissants. « Sans nul doute. » grommela-t-il, plutôt d'accord avec elle mais incertain quant à la façon dont il devait répondre. Conversation ou attaque ? La limite était poreuse. Une petite faiblesse, l'occasion pour elle de reprendre l'avantage, ce qu'elle ne se priva pas de faire. « Enfin, là en l’occurrence, je constate que vous ne vous êtes pas foulé… Passer de la maison des érudits à pratiquement attrapeur de baballe, je vous pensais plus ambitieux. J’ai dû me tromper.» Là, au moins, ça avait le mérite d'être clair. Pas de doute, elle le cherchait, et toute la nervosité qu'il avait pétrie intérieurement semblait prête à l'emploi. « Êtes-vous absolument certaine qu'il ne nous est parfois pas demandé de faire preuve d'intelligence ? De ruser, par exemple ? » Et merde. Il avait vraiment employé le mot "ruser" dans une discussion si suspicieuse ? L'art de la gaffe dans toute sa splendeur. « J'imagine qu'il est aisé de conférer à autrui le statut d'arriéré. Mais même les animaux les plus doués d'intelligence se vouent à des activités ludiques, alors, pourquoi pas en faire son job....» Gareth, tais-toi. Tais-toi. Ruser et animal en l'espace de moins d'une minute... Il était de bon ton de faire profil bas, peut-être. Ou, alors, de détourner l'attention de soi. Il toussota. « Quoi que certains mômes s'amusent d'un simulacre de cabinet médical... Peut-être le métier de médecin est-il plus drôle que nous le soupçonnons. »

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Tempérance A. Ackerley
Tempérance A. Ackerley
Somewhere deep in the dark
A howling beast hears us talk.

✣ ÂGE : 25 ans
✣ STATUT : Hopeless
✣ METIER : Chercheuse en pathologie magique à Ste Mungo's - spécialité blessures par créatures
✣ SCOLARITÉ : Serdaigle. Sagesse et compagnie.
✣ PARTICULARITÉ(S) : Lycanthrope non assumée
✣ EPOUVANTARD : Une pièce ensanglantée, une silhouette qui lui ressemble en son centre, à ses pieds s'étire l'ombre d'un loup.
✣ PATRONUS : Une autruche. C'est super distingué, eukay ?
✣ MIROIR DU RISED : Sa famille lui donnant toute la reconnaissance dont elle rêve. La pleine lune illumine la scène et rien ne change, surtout pas elle.


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MessageSujet: Re: These silent beasts are hard to bear ± Gareth   These silent beasts are hard to bear ± Gareth EmptySam 21 Juin - 2:28

Dire qu’elle regrettait d’être aussi facilement entrée dans ce petit jeu de provocation, aussi étrangement excitant que malsain était un doux euphémisme. Tempérance n’aimait jouer que lorsqu’elle avait la certitude de gagner, de pouvoir écraser de sa supériorité son adversaire. Quel que soit l’importance du facteur risque, aussi minime soit-il, elle préférait ne pas s’aventurer sur les terres incertaines du hasard. Autant dire que, bien qu’elle soit généralement plutôt intimement persuadée de sa domination, elle ne jouait pas beaucoup. C’était certainement pour cela qu’elle avait toujours honni le Quidditch. Non seulement il fallait faire confiance à d’autres qu’elle-même, à cet attrapeur qui portait une énorme poids sur ses épaules juste en se saisissant d’une petite boule dorée, à ces poursuiveurs auxquels ils fallait faire des passes en prenant le risque qu’ils soient plus nuls que les autres… Tant de variables qu’elle ne contrôlait pas et qui la rendait complètement folle. Mais encore une fois, le facteur humain était bien trop volatile, certains dépassaient soudainement leur potentiel, renversant le cours du match et la feuille qu’elle avait mentalement dressé.
Cependant, même l’issue d’un match de Quidditch était plus certaine que la joute verbale entre elle et le Greengrass. Un œil expert pouvait repérer les forces et les faiblesses de chaque joueur, vaguement se hasarder à prédire quelles actions seraient couronnées de succès et lesquelles échoueraient lamentablement. Quand Tempérance se livrait à cet exercice – environs une fois tous les mille ans, quand son époux la trainait jusqu’au stade de Quidditch et que les conversations en venaient à l’ennuyer -, elle tombait rarement loin de la réalité.
▬ Quel dommage. On n'est pas tous du bon côté du globe. Elle n’avait pas relevé mais il était évident qu’elle aurait tout autant aimé se retrouver de l’autre côté de la planète, sinon le plus loin possible de ce cabinet aseptisée dont l’odeur se faisait de plus en plus présente. Avait-il toujours senti comme cela ou les instincts de la louve éveillaient-ils ses sens sans aucune barrière ? Mentalement, la jeune femme apaisa le sang qui bouillonnait à ses tempes et la panique qui la gagnait, ce qui ne l’avait

Cette conversation n’était pas un match, c’était une tempête en devenir, un torrent imprévisible qui avait débuté comme une innocente rivière. Tempérance ne savait pas où cela les mènerait ni quelle en serait l’issue et pourtant, sans grande hésitation, elle s’était jetée dedans. A présent elle regrettait plutôt amèrement ces mots qui franchissaient ses lèvres et cette étrange exaltation qu’elle trouvait à jouter de la sorte, la louve sous sa peau s’en délectait probablement, elle n’avait pas gagné de bataille intérieure depuis un bon moment mais se doutait que son double ne la laisserait pas s’échapper aussi aisément.
▬ Êtes-vous absolument certaine qu'il ne nous est parfois pas demandé de faire preuve d'intelligence ? De ruser, par exemple ? Elle arqua un sourcil mi-étonné mi-sceptique. Elle ne s’était jamais vraiment posé la question, elle devait bien l’avouer, Tempérance vivait très bien avec sa montagne d’a priori que l’empêchait de voir plus loin vers l’horizon et ce n’était certainement pas par les joueurs de Quidditch qu’elle aurait commencé s’il lui avait été demandé de revoir son jugement. Pauvre petite chose qui avait vraiment un cerveau alors que tout le monde pensait le contraire… L’idée même la fit légèrement rire et elle posa sur le Poursuiveur un regard délicieusement complaisant sans pour autant le stopper dans sa lancée. Si le terme de ruse l’avait interpelée, elle ne put que le noter sur un coin de calepin sans le relever ; elle avait bien d’autres choses à faire que se laisser encore une fois emporter par un flot de paroles non choisi bien qu’elle n’en pense pas moins.
▬ J'imagine qu'il est aisé de conférer à autrui le statut d'arriéré. Le regard fixé sur ses notes, elle hocha imperceptiblement la tête pour lui accorder ce point. Plus précisément, ça n’était pas les autres qui étaient arriérés mais plutôt elle qui était sur un piédestal. Quand on était dans sa position, rien n’était plus facile de se considérer supérieure, n’est-ce pas ? Si Gareth Greengrass avait pris un chemin plus prestigieux, il ne serait peut-être pas descendu de son trône… Intimement persuadée qu’elle ne pouvait pas avoir tort sur cette question de supériorité, elle le laissa poursuivre avec un sourire affable tandis que ses doigts couraient le long des instruments de mesure et autres seringues. Mais même les animaux les plus doués d'intelligence se vouent à des activités ludiques, alors, pourquoi pas en faire son job...
Perplexe dans un premier temps, Tempérance songea que le terme d’animal correspondait plutôt bien au jeune homme puis elle se mit à rire doucement, sans masquer son sourire railleur. Le fait qu’il soit juste un animal savant faisant d’un jeu vaguement intelligent un métier lui semblait tout à fait hilarant et étrangement adéquat. Elle n’aurait pas vraiment exprimé cette étrange férocité qu’elle ressentait chez lui en ces termes mais pourquoi pas… La jeune femme n’eut pas le temps de lui donner le fond de sa pensée que déjà, il avait changé de sujet.
▬ Quoi que certains mômes s'amusent d'un simulacre de cabinet médical... Peut-être le métier de médecin est-il plus drôle que nous le soupçonnons.
Elle se figea instantanément et le sourire moqueur s’effaça pour laisser place à l’amertume. Un froncement de sourcil vint froisser ses traits et elle releva les yeux vers Gareth, soudainement prise de rancœur. Non seulement il prenait son métier à la légère mais il se permettait de comparer ce qui ne l’était pas.

Présentement, elle lui aurait plus que volontiers planté une seringue dans la jugulaire, sans même se demander pourquoi l’envie soudaine de lui faire la peau l’avait submergée. Se forçant à respirer profondément, elle s’approcha de nouveau du poursuiveur pour continuer son examen, mettant tout en œuvre pour contenir la colère qui s’agitait dans ses veines.
▬ Vous comparez ce qui n’est pas comparable, Gareth. Pour la première fois depuis le début de l’entrevue, son prénom était sorti. Elle planta son regard dans celui de son patient et se dressa sur la pointe des pieds pour enrouler ses doigts autour de sa gorge à la recherche de ses ganglions et toute autre considération médicale. L’examen se prolongea peut-être un peu plus longtemps que nécessaire, flirtant avec les limites, si bien que la visite oscillait dangereusement entre confrontation et simple visite de routine. C’était plus fort qu’elle, ses instincts s’étaient imposés sans même qu’elle n’ait pu les retenir. Inconsciemment, la louve avait apporté sa présence et aiguisé ses sens. Sans le savoir, Tempérance s’était grandie pour dominer plus que pour examiner. Elle était là, la louve, elle ne se laisserait pas insulter sans riposter. Les mômes sont amoureux du fantasme qu’ils se font des médecins. Avoir une vie ou plusieurs accrochés au bout d’un stéthoscope n’a strictement rien d’attrayant. Elle parlait peut-être plus pour elle-même que pour lui, en l’occurrence. Je ne suis pas médecin parce que je recherche la gloire ou parce que cela me paraît drôle. C’est… Elle marqua un temps d’arrêt, suffisant pour qu’elle puisse s’écarter de lui et relâche son cou. Il n’y avait guère d’autre raison que sa lycanthropie pour expliquer qu’elle ait pris un chemin qui, techniquement, l’aurait rebuté. Son internat avait été une épreuve plus qu’un plaisir et elle ne trouvait d’attrait dans la recherche que pour satisfaire une curiosité naturelle et légèrement malsaine. Les pathologies magiques et leurs effets dévastateurs la fascinaient mais elle n’avait qu’un réel remède en ligne de mire. Un remède qui mettrait fin à son calvaire. C’est personnel. Souffla-t-elle à demi-mot. Avec un peu de chance, il imaginerait que sa famille vivait l’histoire tragique du père ou du malheureux petit frère malade que seul un traitement révolutionnaire pourrait guérir et qu’elle travaillait d’arrache-pied dans cet unique but. Je doute que l’amusement que je puisse tirer d’une bande de malades, à supposer qu’il y en ait, soit comparable avec celui que vit une équipe de singes savants et rusés, pour reprendre vos termes, voletant sur des balais. Mais je dois avouer que vous faites un bel animal domestique savant, Greengrass, je vous ai connu plus farouche…  Conclut-elle, les jointures blanchies autour de son calepin et de son stylo tandis qu’elle achevait de noter ses derniers observations – à savoir beaucoup de n’importe quoi, elle s’en servait principalement pour se donner une contenance et repousser encore l’instant où elle devrait lui demander de retirer son haut pour pouvoir l’ausculter en détail…
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