passé ✘ La carmine demoiselle ne fut qu’un fantôme dans son existence. Longtemps, il a cherché à découvrir son identité. On racontait que la mort pouvait frapper, non sous couvert de noir mais dans ses habits rouges. Une mort vive, dans une douleur fulgurante mais courte. Il y avait le rossignol et l’agonie, le dragon et les flammes, le silence et les serpents, mille voies poussant vers la mort. Il ne fit jamais le lien entre la jeune femme aux cheveux d’or, croisée quelques fois à Durmstrang, avec qui il eu de longues conversations et ce mystérieux cobra sanglant. Il se souvint simplement de la beauté glacée et du regard noir d’Adriel Rosenthal quand il lui prit la vague et furtive idée de la convoiter.

présent ✘ Sa fille, née d’un accord étrange entre Cora Lazaridis et lui. Elle voulait un enfant, elle était son amie, sa compagne de recherche, celle qui savait l’accepter tel qu’il était, sans craintes et sans reproches. Ce fut cependant un Amortentia qui permit la conception de Neveirlys, Lazlo incapable d’éprouver, du moins à l'époque, un amour ou du désir pour une autre que Sara Rosenthal, celle à qui il n’osait déclarer sa flamme. Le deal était simple : il n’élèverait pas ce bébé, ils ne seraient jamais un couple. Simple donneur, Lazlo refusait l’engagement dans une relation trop complexe pour sa faible aptitude à comprendre les émotions. Cora est pourtant réapparue, après la naissance, une petite chose emmaillottée dans ses bras, le regard lourd de tristesse pour lui avouer son désir d’une vie à deux. Il a craqué. « Je t’aime », ça l’a fait vaciller. Cora est morte sous l’assaut des serpents, sous l’emprise de l’angoisse fulgurante s’attachant au coeur froid, plein de failles, de cet homme élevé sans affection. Elle est morte. Et Neveirlys s’est vue confiée à Henrik Weiss, monstre de violence. La communauté sorcière pensa, durant vingt ans, qu’NJ était la fille de cet être brusque et sans pitié, jusqu’à ce que Lazlo reconnaisse son erreur, son incapacité passée à s’occuper d’elle. La rancoeur de la blonde reste tenace, les relations tendue, l’incompréhension marquée. Mais au moins, elle n’est plus battue. Tel père, telle fille.

passé ✘ Farouches opposés, ils se jaugeaient avec dédain et méfiance à la fois, l’un adepte d’une lame tranchante alliée à sa baguette, l’autre détenteur d’une arme secrète. Adalric et Adriel ne pouvaient pas se voir en peinture et chaque rencontre n’était qu’amertume et sous-entendus. Le traître et le fidèle soldat, l’un contre l’autre jusqu’à ce que mort s’en suive. Nombreux furent les affrontements à résultats nuls avant la grande bataille qui marqua la fin de cette rancoeur et incompréhension qu’il se vouaient. L’empathe a vaincu, car après tout, nul ne peut contrer une attaque aussi inattendue qu’insoupçonnée. Sans doute furent-ils amis, liés dans la violence et le sang, avant qu’Adalric ne réalise l’erreur que tous deux commettaient. Le pardon n’existe pas, en temps de guerre, et le dernier son qui parvint aux oreilles du français avant son décès fut le chant ténébreux du rossignol pourpre.

présent ✘ On dit généralement que les futures épouses s’entendent mal avec les belles-mères. Il faut croire qu’on ne fait rien comme il faut dans ces familles ennemies depuis quatre siècles. Par le décès d’Adriel et Adaliz, dans une douleur sans nom ayant fait naître la légende, les Weiss et les Rosenthal sont ennemis, adeptes de remarques acerbes et d’ignorance les uns envers les autres. Le mariage de Neveirlys et Castiel fut ainsi pour le moins tendu. Comment unir ces deux branches si contradictoires ? Difficile. C’est par son poing dans le visage que Castiel accueilli celui qui se révéla, bien trop tard au goût de tous, comme père de la mariée. La naissance des triplés apaisa un peu les esprits, toutefois ces deux là ne peuvent s’empêcher d’exprimer la rivalité ancestrale qui les unis. Lazlo se souvient mal de son existence passée. Castiel n’oublie pas la traîtrise et ce qu’il considéra comme lâcheté.

passé ✘ Est-ce que la traîtrise unit ? Est-ce que le temps apaise les douleurs ? Ils se sont croisés au château Duplessis, partageant les bons soins d’Althea (Persephone R-Webber), Marquise généreuse, offrant toujours le gîte et le couvert à quiconque le demandait. Adalric, de passage, quittant les rangs de Durmstrang pour rejoindre ceux de Poudlard, n’était qu’un jeune homme plein d’idéaux merveilleux quand Melchidezek était un être brisé par le rejet et la perte de ses enfants. Ils n’ont trouvé que peu de terrain d’entente et, à dire vrai, le second semblait particulièrement désireux de ne pas laisser la dame seule avec ce visiteur douteux. De Valcourt était, après tout, un guerrier réputé brutal qui n’inspirait pas l’idée de la douceur. Althéa s’est montrée quelque peu naïve, volontairement, récupérant avec habileté les confidences du français sous le regard attentif mais discret du nordique. S’ils furent rivaux ? L’histoire ne le dit pas. Ce qu’elle raconte, en revanche, c’est que trois traîtres demeurent, le temps d’un séjour dont on soupçonne qu’il couvrait un plan jamais dévoilé, ensemble. Nul doute, aux yeux des historiens, que la traîtrise lie. En vérité, ils n’étaient que trois paumés, sur trois voies différentes avec trois ambitions incompatibles. L’espionne, l’amant déchu, le guerrier converti.

présent ✘ Ils ont une femme en commun. Une femme sublime, dangereuse pour le coeur des mâles. Une femme apte à lire en n’importe quel être avec une précision qui en angoisserait plus d’un. Une femme forte. Elle est la soeur d’Eleazar et ce dernier fut très clair : on ne touche pas. Un Weiss ne pouvait lorgner sur une Rosenthal, c’était aussi peu envisageable que Roméo rêvant de Juliette. Famille ennemies, familles rivales. L’entente fut donc difficile. Lazlo n’était pas enclin à se laisser lire si facilement, lui dont le vide émotionnel profond comportait de profondes failles si aisément perceptibles par les empathes. Il n’était pas le havre de paix que fut, plus tard, sa fille. Une fille qu’Eleazar vit peu après sa naissance, un bébé qu’il berça, qu’il nourrit quand son père fut déchiré de culpabilité et de déni. L’ironie du sort fut le mariage, celui que la communauté sorcière n’attendait pas. Les deux lignées furent finalement unies, NJ et Castiel défiant tous les pronostics. Liés par les alliance de leurs enfants, Eleazar et Lazlo sont forcés de se côtoyer. Un peu sur la défensive, ils n’en restent pas moins deux hommes dont l’intelligence permet la conversion. Sara reste tout de même un sujet de désaccord profond. Le Weiss noie sa déception et ses regrets auprès de femmes passagères, toutes brunes, toutes tellement Elle sans l’être.

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